Protest the Hero – Volition

Deux ans après Scurrilous, et une campagne de financement participatif au succès phénoménal, Protest the Hero est de retour avec Volition, album enregistré grâce à l’argent récolté. Musicalement, pas de surprise, le groupe a gardé le cap amorcé avec l’opus précédent, Volition étant par ailleurs plus direct et agressif. Retour sur le quatrième effort discographique des canadiens enragés.

Tout comme la horde de vautours s’attaquant à une damoiselle en détresse, peinte par Jeff Jordan pour l’artwork de l’album, Volition prend l’auditeur à la gorge d’entrée de jeu, et ne lui laissera presque aucun répit. Cet album est très linéaire, à la fois dans l’agression, mais aussi dans son orientation musicale : les chansons suivent globalement le même schéma, offrant peu de variations et de nuances dans cet amas de compos, toujours aussi ébouriffantes au demeurant. On sent bien que Volition a été composé plus rapidement, et de manière moins réfléchie que les précédents albums (voir notre interview de Luke Hoskin), peut être pour gagner en spontanéité. Il est certain que l’énergie et l’agressivité déployées sur cet album plairont à certains autant qu’elles en agaceront d’autres.
 

Protest The Hero, Volition, chronique, 2013,


Techniquement, c’est la boucherie Sanzot. Mention spéciale à la performance implacable de Chris Adler (Lamb of God), qui confirme une nouvelle fois qu’il fait partie des meilleurs batteurs de la scène métal. Les riffs fusent, et la basse vrombit, même si on aurait apprécié que cette dernière soit un peu plus mise en valeur dans le mixage. Volition a aussi quelques invités de marque, le plus célèbre étant le légendaire Ron Jarzombek (Watchtower, Blotted Science…), qui apparaît dans une joute de guitare l’opposant à Luke (Skywalker ?) Hoskin, qui se termine avec une harmonisation plutôt bien sentie sur "Drumhead Trial".
 



 

Vocalement, Rody Walker reste dans le même registre que celui adopté sur Scurrilous, ce qui, encore une fois, divisera les auditeurs entre ceux qui aiment sa technique de chant plutôt originale, et les autres qui auront les tympans fripés par sa voix haut perchée. En fait, le problème principal de Volition est qu’aucune chanson n’arrive vraiment à sortir du lot pour confirmer l’ingéniosité et le talent que le groupe a su développer depuis le début de sa carrière. On a bien ça et là quelques idées excellentes, comme le riff néo-classique déstructuré de "A Life Embossed", les mélodies catchy de "Mist" ou la puissance des arrangements de "Without Prejudice". Mais avec du recul, Volition n’arrive décidément pas à emballer autant qu’un Kezia ou un Fortress.

Sans être un mauvais album, Volition pourrait bien être le moins bon de la discographie du groupe.
Nous verrons ce que cela donne sur scène le 17 janvier 2014 au Divan du Monde, avec TesseracT, The Safety Fire et Intervals !

 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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