Après un passage au Sonisphere qui a laissé quelques marques, Karnivool promène maintenant son petit dernier, Asymmetry, sur les routes d’Europe.
Paris a donc pu profiter de cette visite australienne ce jeudi dernier à la boule noire, accompagné du jeune groupe parisien Doyle Airence.
Doyle Airence
En pleine promotion de leur deuxième album Monolith, Doyle Airence ont assuré la première partie de Karnivool à La Boule Noire. L’occasion pour eux de toucher un public encore un peu plus large car, bien différent dur rock/métal progressif des australiens, la majorité des personnes présentes n’étaient donc pas forcément prédisposée au post-hardcore du combo.
Sur scène, on pourra reconnaître Julien Hekking (Aqme) qui remplacera Takami, un des guitaristes originels du groupe, pour ce concert.
Ils débutent leur prestation avec 03.11.11, introduction de Monolith, un parfait plongeon dans leur univers. L’attraction se fait en douceur.
Enchaînant peu à peu des morceaux tels que "Friendly Fire" ou "Left unsaid", qui dévoilent un aspect beaucoup plus direct et frontal du groupe, la foule se laissera vite emporter par ces riffs au climat lourd et grave, accentués par la puissance et la rage évidente de la batterie. Nous laissant des samples entre chaque morceaux, Doyle Airence nous maintient fermement.
Les cinq musiciens s’emparent de l’espace scénique, réduit par la place que prend la batterie de Steve Judd, ce qui n’a pas l’air de déranger le frontman, Thomas V, qui se complaira même à nous hurler quelques notes, perché sur la batterie de Sebastien Benoits.
Un dynamisme épidémique, le public réagit ouvertement à leur musique, cris et applaudissement, Doyle Airence a stimulé la boule noire, maintenant chauffée à bloc pour la suite.
Karnivool
Une foule prête à embarquer dans le monde asymétrique, au tour de nos australiens !
A peine commencé, le jeu de scène du chanteur, Ian Kenny, requiert une attention toute particulière. C’est comme s’il créait une bulle autour de lui et diffusait son énergie par des mouvements minimalistes, s’opposant aux musiciens à la gestuelle enragée.
Cette attitude scénique aura un effet de grâce sur sa voix, qui du début à la fin, restera fidèle à l’album, sans aucune fausse note, portée loin dans les aigües, ce sera, pour moi, l’origine de mon immersion totale.
Grâce à un bon son, nous pouvions apprécier sans efforts, solos fluides et riffs teigneux. Une section rythmique opposant discrétion et légèreté sur "Eidolon" ou "We are", avec à la fois toute sa fougue et son animosité sur "A.M War" ou "Nachash".
Karnivool ne cesse de nous emmener toujours plus loin et reviendra jusque Themata où ils nous joueront la chanson éponyme de l’album en intégrant aussi quelques titres de Sound Awake.
Cela a de multiples répercussions sur la foule. On devinera quelques franches bousculades dans le fond et d’autres qui semblent vivre ça … plus de l’intérieur, yeux fermés et sourire béats, bref émotion, plaisir et extase exacerbée pour tout le monde.
Soudain, le groupe s'éclipse de la scène, frustration du public qui laisse place à des hurlements de rappels, des plus caverneux aux plus aigües de ces demoiselles qui ne veulent pas en finir maintenant (il y a d’ailleurs moyen que j’en fasse partie).
Ils reviennent donc avec trois derniers morceaux, et achèvent leur performance par "New Day " ils sembleraient bien qu’on en connaisse tous les paroles. Cette fois c’est vraiment la fin, ils prennent alors le temps de remercier le public et de serrer quelques mains et s’en vont en nous laissant dans une autre dimension.
L’univers particulier de Karnivool présent sur les albums, se ressent tout autant en live, une expérience unique, délivrée par cinq musiciens qui ont su créer un décor bien à eux.
Photos : © 2013 Léa Delemme
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