Necrophobic – Womb of Lilithu

D’abord, il y a l’actualité du groupe qui ne fait pas dans la dentelle avec…

Le membre fondateur David « Blackmoon » Parland qu’on a retrouvé suicidé le 19 mars 2013 à l’âge de 42 ans. Blackmoon était aussi connu au sein de la scène black suédoise pour avoir été le guitariste de Dark Funeral de 1993 à 1996 avec l’EP Dark Funeral et l’album The Secrets of the Black Arts ; mais aussi pour War et Infernal, le groupe qu'il avait formé suite à son départ de Dark Funeral. En septembre dernier, c’est son frontman le chanteur Tobias Sidegård qui s’est fait renvoyer du groupe car il a été reconnu coupable de violence à l’égard de sa femme et de ses filles.

Il a ainsi écopé de six mois de prison, sentence réduite des 18 mois initialement prévus. Reconnu coupable de ces violences conjugales, il doit également verser la somme de 2 500$ à sa femme en dommage et intérêts. Il verra donc la sortie du disque sur lequel il excelle à travers les barreaux.
Avant cette année 2013 néfaste au groupe, l’année 2011 n’était pas en reste puisque Necrophobic avait déjà perdu ses guitaristes, dont Sebastian Ramstedt, présent depuis Darkside (1996).

 

Necrophobic

Mais avec Womb of Lilithu, Necrophobic met la barre très haute car les remplaçants ne sont autres que deux as de la gâchette avec Fredrik Folkare d’Unleashed (ex.Siebenbürgen, qui avait produit les deux albums précédents de Necrophobic) et Robert Sennebäck, membre fondateur de Dismember et et ex.Unleashed.

Comme le disent les consultants de football cher à Patrice Evra : « Eh bien, sur le papier ça a de la gueule, sur le banc il y a du beau monde mais est ce que sur le terrain ça va faire des étincelles? »

D’emblée on est subjugué par la production qui déjà est parfaite de bout en bout et quel bout ! Car on est parti pour une longue écoute, 14 titres qui vont dépasser l’heure. Le temps qu’il vous faut pour aller de Dijon à Besançon, ou pendant le Hellfest d’aller de Nantes à Angers, des rugbymen toulousain de pousser jusqu’à Carcassonne, pour des Marseillais d’aller mater des cagoles à Nîmes ou pour un parisien d’aller de Porte Maillot à celle de Champerret à l’heure de pointe.

« Splendour Nigri Solis » est puissant, enrobé par des chœurs que l’on croirait sortis de l’Armée Rouge. Tobias a une de ses voix dotée d’une puissance considérable. Quand aux deux guitaristes « Oh My God » ; des monstres, des solis qui partent dans tous les sens tout en restant maîtres de la situation, dégageant un feeling non feint ; plein d’ardeur, et de beauté glaciale. Quand le piano vient nous murmurer discrètement à l’oreille que le morceau se termine avant d’enchainer sur « Astaroth » qui orne la pochette, on se dit que l’écoute va être riche.

Les peaux de la batterie de Joakim Sterner doivent être proche de l’éclatement tant l’instrument y est mis en avant. Suffocant lors des attaques, spartiate lors des accroches mid-tempos…on en redemande, et quand le premier solo atteint notre cerveau par des notes exquises on se demande franchement  ce qui nous arrive. Comment en cette fin d’année on arrive encore à être si surpris. Certains diront que l’âme de Watain n’est pas loin ou encore celle de Vreid comme sur « Furfur » mais bon on veut quoi sinon ce faire plaisir ! Écouter du bon sans tomber dans une originalité monstrueuse.

Franchement cette impression de se trouver dans le studio avec les musiciens sur des tapis persans en train de pelucher à chaque coup de blast. La voix détonne, agresse, elle est violente afin de parachever la musique réalisée par de talentueux musiciens.

C’est simple à chaque passage, ils nous remettent une couche en élevant à chaque fois le niveau musicale de leur Black/Death assez démonstratif. Ça monte, ça grimpe, ça impressionne gravement comme avec « Marchosias » qui possède cette ambiance de contrées lointaines que ne renierait pas un Behemoth.

« Black Night Raven » incisif, précis n’est pas sans nous rappeler la bande à Erik Danielsson. N’en jeter plus je suis submerger par autant de puissance, ça part dans tous les sens, ne laissant aucune secondes de répits à l’auditeur, la batterie d’un côté, les solos plus épiques les uns que les autres, les riffs tranchants, la voix rocailleuse, les refrains entêtants, Stop ! Je vais imploser !!!
« The Necromancer », titre à la Dissection : chœurs lointains qui soutiennent les riffs et le blast prononcé, la cavalcade peut reprendre jusqu’au piano où l’on aurait presque pu y entendre des cloches (trop cliché) afin de lancer un solos tout en finesse, au départ assez lent pour atteindre des sommets de dextérité.

 

L’ambiance est là aussi avec « Marquis Phenex » et ses breaks qui sont là pour marquer un temps avant de relancer la machine, classique mais efficace : la nuque est là pour l’attester. Cette dernière subit une attaque en règle avec « Asmodee » où la basse ressort plus que sur certains titres. Encore avec des chœurs comme sur « Paimon » où la production n’hésite pas à nous mettre des cris d’outre-tombe au début du titre.

Je pense qu’ils ont atteint avec Womb Of Lilithu un seuil qu’il ne faudrait pas franchir sous peine de tomber dans une caricature d’autres groupes qui en ont perdu leur crédibilité. Vous me demandez des noms ? Mince, j’ai comme un trou de mémoire…

 

Lionel / Born 666

 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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