De temps à autre, il arrive, dans la vie de tout bon musicien, d’aller à un concert encourager un groupe de copains, et de tomber sur une première partie béton. C’est ainsi que votre fidèle serviteur a ainsi récemment découvert le groupe DearDevil, à Paris, en live avec nos amis d’Hell Of A Ride au Backstage By The Mill (O’Sullivans) en décembre 2012, puis au Bus Palladium le 31 août dernier. Deux performances remarquables, au cours desquelles le groupe a littéralement mis le feu, et a su s’illustrer par des prestations honnêtes, rafraîchissantes (dans un paysage musical un peu saturé), et totalement crédibles.
Officiant dans un style clairement hard rock, influencé par Guns’n’Roses, Velvet Revolver, Pearl Jam, les Foo Fighters, et rappelant aussi bien Queens Of The Stone Age qu’Aerosmith, le quatuor possède l’insouciance et le côté décadent et déjanté typiquement US, mais également un charme bien Européen – comme le suggère par ailleurs la pochette : bâtiments Haussmanniens et bimbos internationales, tout est là ! Enregistré au Studio Sainte-Marthe sous la houlette de Francis Caste (Bukowski, Sticky Boys, Hangman’s Chair), DearDevil vous présente To Hell With It, sa deuxième production discographique (sous la forme d’un EP, cette fois-ci).
Au fil de cinq titres sur-vitaminés, le groupe étaye son propos original et foncièrement intéressant. Production léchée, chansons très bien construites et résolument taillées pour la scène, une section rythmique d’enfer (le batteur, Fred, notamment, assure vraiment avec son jeu fancy aux abords quelque peu prog), des guitares bien rock’n’roll et une voix de lion (à l’accent américain parfait ; normal, Robert (chant / guitare) vient du fameux continent débusqué par Amerigo Vespucci !) : la sauce prend immédiatement. Coups de cœur de l’EP : les titres « Sexy Animal », son riff à la croche en l’air et son solo en tapping au son Dimebag Darrellien (soulignés par un jeu de batterie qui donne une réelle intensité, derrière), et « So Long », véritable tube au refrain entêtant (génial en live, par ailleurs).
Au Bus Palladium (Photographie : Elie Lahoud-Pinot)
Une musique rock'n'roll, avec des titres aux prétentions tubesques, qui vont droit au but mais ne sont néanmoins pas dénués d'une touche de complexité innatendue : on a ici le mélange parfait entre challenge musical et technicité d'une part, la spontanéité et la concision du "big rock" d'autre part. Un groupe à découvrir absolument. Le véritable renouveau du hard rock 2.0 : pas redneck ou has been pour un sou (comme ça a trop souvent été fait dernièrement...), mais moderne, propre et classe !
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