Un grand merci à M'sieur Seb pour la réalisation de cet entretien
Il faisait gris ce jour là, un des premiers jours de grisaille qui annonçait fatalement l’arrivée de l’automne. Le climat jouant sur notre moral, il fallait surtout voir à ne pas se laisser aller… Chacun ses combines pour lutter contre la sinistrose, personnellement, j’avais choisi de répondre présent au rendez-vous donné par les Guts-Scrapers. En effet, le groupe de rockeurs Nîmois avait investis le Hard-Rock Café Parisien pour dispenser quelques interviews afin de fêter la sortie de leur premier disque « Gimme Your Soul ». Rien de tel qu’un rencart rock n’roll pour remonter le moral des troupes et puis surtout cet accent… Salvateur accent, que je vous vous laisse imaginer derrières les lignes qui suivent :
Salut Fred, tu es guitariste chez Gut-Scrapers, est ce que tu peux te présenter plus précisément ?
Oui, je suis guitariste chez Gut Scrapers, je me présente à partir de quand ?
Tu peux remonter à tout petit si tu veux…
Ca tombe bien j’ai commencé tout petit. A douze ans j’écoutais essentiellement du punk au départ avec Ludwig et les bérus. Puis à quatorze j’ai découvert ACDC. Concernant mes expériences en tant que musicien, il s’agissait souvent de groupes locaux, de Nîmes et de sa banlieue. Il m’est arrivé avec un des groupes dans lequel je jouais d’aller jusqu’en Allemagne, c’était avec IF, un groupe de fusion avec lequel on faisait des reprises. J’ai toujours fait de la musique, dans toutes les formations qu’il m’était possible d’intégrer. Et c’est en multipliant les expériences que j’ai fait la connaissance des membres du groupe. A commencer par Thierry avec lequel nous avions déjà un groupe quand nous étions gamins. On devait avoir douze ans, nous étions au collège ensemble. Au fil des années, j’ai rencontré Pierre, notre batteur et Flo notre bassiste. Et puis, il faut l’avouer, j’ai aussi été le roadie de William, l’autre guitariste de Gut Scrapers.
Dans ton cas précis, qu’est ce qui t’a amené à la guitare ?
Clairement, la pochette d’ACDC « If You Want Blood… » dans un premier temps et puis forcement le contenu… En fait, nous avions une guitare qui trainait à la maison, je l’ai attrapée et j’ai voulu faire pareil que mes idoles.
Est-ce que tu pourrais revenir sur la rencontre et la formation des Guts ?
Le groupe est à l’initiative de Pierre alias Le Boss notre batteur. Dans un premier temps, c’est lui qui nous a contacté Flo et moi pour monter un groupe de rock « qui joue fort ». L’idée nous a plus tout de suite alors on a foncé. Parallèlement à ça, je travaillais sur un autre projet avec Thierry qui était notre bassiste. Quand je lui ai dit que nous recherchions un chanteur pour les Guts, il nous a dit qu’il chantait aussi. Nous avons fait quelques essais et c’est vrai que ça collait à mort, nous avons donc fait l’affaire. Dans un premier temps, nous avons commencé à jouer à quatre et à faire quelques concerts. L’opportunité s’est présentée de jouer avec Manu Livertout (Koritni), il nous a donc rejoints sur scène pour taper le bœuf à deux reprises. Nous avons alors tous été d’accord pour dire qu’il nous fallait une deuxième guitare. Alors quand Will nous a rejoint, la sauce a prit tout de suite. Nous avions le groupe que nous voulions avec cinq membres.
Combien de temps s’est il écoulé entre la formation du groupe et la sortie de l’album ?
L’album étant sorti lundi dernier, il y a eu cinq années.
Combien de temps a duré l’enregistrement du disque ?
En temps effectif, douze jours. En fait, nous tournions depuis un bout de temps. Notre setlist était composées de reprises de SOCIAL DISTORSION, nous rodions aussi quelques unes de nos compositions sur scène. Autant te dire que lorsque nous sommes rentrés en studio pour attaquer la pré prod, nous avions déjà maquetté toutes nos compos dans notre home studio. Tout le boulot avait était fignolé en amont pour que nos douze jours de studio soit efficaces. Je dois être franc avec toi, il ne s’agit pas non plus de douze jours en continus, nous avons enregistré « Gimme Your Soul » en douze jours sur quatre mois en fait. Pour la petite histoire, c’est Michel Garcia notre ingé son à Nimes qui nous à présenté Jean-Pierre Bouquet qui à masterisé le disque à L’Autre Studio à Paris. C’est grâce à Michel que nous avons eu cette opportunité. Selon lui, il nous fallait un producteur qui saurait rendre honneur à la qualité de nos composions. Avec le recul et sans prétention, on peut dire qu’il ne s’est pas trompé.
Qu’est ce qui nourrit ton inspiration en dehors de la musique ?
La lecture assurément, mes goûts vont de Deepak Chopra à Jonathan Black dont je suis un fidèle lecteur. Ce sont des auteurs qui mêlent ésotérisme avec la croyance que l’homme est fondamentalement bon. Ca me parle beaucoup et ça correspond aussi à ma façon de voir le monde et les gens qui m’entourent.
Peux-tu nous parler de votre rencontre avec l’illustrateur Claude Pelet ?
C’est très fort tu vas voir !! Nous étions en train de jouer pour un club de motard. Claude faisait parti du public et nous l’avons rencontré à la fin du concert. Je suis fan de BD mais je dois t’avouer que je ne connaissais pas Claude. Alors que je connais bien Laurent Vicomte avec lequel il a collaboré. A la fin du concert donc, on discute, on parle de BD, on parle musique et on se lie d’amitié. Nous l’avons donc revu de plus en plus souvent. À nos concerts puis en dehors. Quand on s’est apprêté à sortir le disque, nous lui avons proposé de se charger de la pochette. Il est donc venu a des répètes, il s’est mis dans un coin et a fait des croquis à l’arrache. C’est un mec talentueux qui a fini par devenir un copain.
Vous ne lui avez donné aucune directive concernant la pochette de « Gimme Your Soul »?
Des directives ? (rires) ouh làlà non !!! Claude n’a pas besoin d’être dirigé. Il a un très bon imaginaire, il s’est posé dans un coin, il s’est laissé porter par nos compositions.
Quels sont les projets de Gut Scapers maintenant que l’album est sorti ?
L’idéal serait de le défendre sur scène, notre objectif c’est de jouer partout ou l’on nous en donnera l’opportunité. Si nous devions sortir de France et assurer des dates en Europe ce serait génial. Pour la France notre label c’est Brennus mais pour l’Europe, nous travaillons avec Pure Steel Records, il ne serait donc pas impossible qu’on se ballade en Allemagne, en Europe de l’Est ou même en Scandinavie.
Avez-vous quelques compositions de côté ?
Nous n’avons rien de réellement fini mais nous avons plusieurs bases de morceaux que nous réservons à notre deuxième album. Ce n’est pas d’actualité, il faut que l’on se consacre à la scène maintenant. La condition que l’on s’est donnée pour sortir ce disque, comme le prochain d’ailleurs, c’est d’avoir le disque qu’on aurait envie d’écouter en tant qu’auditeur.
Quel a été ton plus gros challenge sur ce disque ?
Enregistrer le troisième solo de guitare sur le titre numéro cinq de l’album. Le morceau s’appelle « Angry », et nous avons eu recours pour le premier solo à Manu Livertout ainsi qu’à Christophe Godin (Temple/Mörglbl/ Gnô) sur le second. Alors, devoir passer derrière deux guitaristes aussi talentueux, je n’étais pas rassuré.
Pour finir, si tu devais choisir de virer un des membres du groupe, ce serait lequel et pourquoi ?
Franchement, je pense être le seul à tenir la route dans ce groupe, je te virerais tout les autres et partirais tout seul en tournée, j’y gagnerais en tranquillité (rires).
Propos recueillis le vendredi 10 octobre par M’sieur Sèb.