Satyricon (+ Chthonic) au 106 de Rouen (09.11.2013)

Quelques jours avant leur date parisienne, les norvégiens de Satyricon sont de passage dans la ville de Rouen pour la promotion de leur album éponyme sorti récemment. Si la qualité de cette galette est indéniable, le duo est venu présenter ces nouvelles compositions sur scène, dans le cadre d’une tournée qui pour une fois n’épargne pas la province française. C’est dans la très belle salle du 106, un ancien entrepôt réhabilité en salle de concert, que les Norvégiens ont choisi de faire étape ce samedi 9 Novembre. Accompagnés des taïwanais de Chthonic, la soirée promet d’être belle, d’autant plus que les fans se sont déplacés en masse et que le concert du soir affiche complet (le groupe jouera dans la petite salle du 106, d’une capacité d’environ 300 places).

Chthonic

Peu de temps après l’entrée du public dans la salle, Chthonic foule les planches du club pour nous proposer son black metal symphonique rappelant Cradle of Filth ou encore Emperor. Si les Taïwanais semblent à l’aise sur la scène, c’est en partie en raison de leur longévité (le groupe officie depuis 1995 et a sorti pas moins de 7 albums studios), bien qu’ils soient encore relativement peu connus dans nos contrées.

Ici, pas de corpse paint, mais un léger maquillage pour Freddy Lim (chant), et des masques pour certains musiciens. Leur univers sombre rappelle les nouvelles de Lovecraft et malgré une légère impression de déjà entendu, on ne s’ennuiera pas durant la petite demi heure de jeu accordée au groupe, d’autant plus que le son est excellent dans la salle. Le public ovationne le groupe entre chaque morceau, bien qu’il attende impatiemment les Norvégiens.

Le jeu de scène repose essentiellement sur Jesse Liu (guitare) et le leader du groupe Freddy Lim qui semble possédé par ses paroles. La charmante bassiste Doris Yeh, légèrement plus en retrait impressionne par sa maîtrise de l’instrument (une basse dont les leds sur le manche seront du plus bel effet). Chthonic a donc su convaincre de nombreux spectateurs présents ce soir, avec un set carré, malgré un black metal un peu classique.

Satyricon

Après une pause d’une petite demi heure, les Norvégiens de Satyricon entrent en scène au son de "Voice of Shadows", l’intro de leur dernier album éponyme. C’est d’ailleurs l’occasion pour Satyr de prendre en main une guitare, alors que sur la quasi intégralité du concert, il délaissera cet instrument pour se concentrer sur ses performances vocales. Le son est de nouveau excellent et le Club du 106 tout entier se laisse entrainer dans l’univers froid et hostile du groupe. Si aucun titre de Dark Medieval Times ne sera joué ce soir, le groupe gratifie ses fans de la première heure avec un "Hvite Krists Dod" issu de The Shadowthrone.

Satyr est bien évidemment au centre de tous les regards, captivant les spectateurs, s’accrochant à son pied de micro en forme du célèbre trident, emblème du groupe, ou grimpant sur les retours. Si le groupe est un duo en studio, le live band assure tout de même le show, à l’image du géant Anders Odden (basse) ou de Diogo Bastos (guitare). Frost sera lui constamment caché derrière une batterie gigantesque mais ses parties rythmiques et notamment les passages en double pédale marqueront le public durant l’ensemble de la soirée.

Satyr semble plutôt fier de son dernier bébé, puisqu’il choisit de présenter ce soir pas moins de cinq extraits, dont l’entrainant "Our World, It Rumbles tonight" ou le très progressif "The Infinity of time and space". Le plus calme "Phoenix" qui a tant divisé les fans sur la toile ne sera pas joué ce soir, Satyricon mettant l’accent sur les morceaux plus directs. Le public ne s’y trompe pas et fait un accueil mémorable au groupe reprenant en chœur le refrain de "Now, Diabolical", issu de l’album du  même nom, lui aussi bien représenté dans la setlist. Frost, toujours invisible entraîne le public dans ses rythmiques entêtantes, presque dansantes (pour le style).

Le set se déroule sans temps mort, alternant les morceaux les plus rares ("Forhekset") et les classiques ("The Pentagram Burns"). Nous noterons qu’en dehors de "Black Crow on a Tombstone", aucun extrait de l’avant dernier album, The Age of Nero n’a été joué ce soir. L’heure et demi s’écoule à vitesse grand V, avant un rappel constitué de trois titres, dont l’excellent "K.I.N.G" qui verra le public rouennais s’élancer dans un pogo endiablé et mémorable.

Au bout de presque deux heures de show, le groupe salue longuement son public et semble heureux de l’accueil qui leur a été fait. Nous retiendrons de ce concert une prestation magistrale de son leader, tant d’un point de vue vocal que scénique. Décidemment les morceaux de leur excellent album éponyme passent très bien le cap de la scène, en particulier "Tro Og Kraft" et "Our World it Rumbles Tonight". On regrettera cependant que l’excellent "Nekrohaven" n’ait pas été joué à la place d’un "Walker Upon the Wind", plus dispensable. Satyricon a mis le feu ce soir au 106 et le public présent a donné le maximum pour que le groupe revienne dans cette salle.

C’est le sourire au lèvre que nous sortons de la salle, retrouvant l’agitation de la fête foraine qui anime les quais de la ville en ce mois de Novembre, et on espère revoir rapidement le groupe dans la région normande.

Setlist :

Voice of Shadows
Hvite Krists DØd
Now, Diabolical
Black Crow on a Tombstone
Our World, it Rumbles Tonight
Walker upon the Wind
Repined Bastard Nation
Tro og Kraft
The Infinity of Time and Space
Forhekset
To the Mountain
The Pentagram Burns

Encore :

Mother North
Fuel for Hatred
K.I.N.G

Photographies : Watchmaker
 



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