Au lendemain de la sortie officielle du 3ème opus studio "I am the reVolution" des australiens de Voyager, Daniel Estrin (chanteur, claviériste et compositeur du groupe) a gentiement accepté une interview exclusive pour "La Grosse Radio Metal". Sans plus attendre, voici le résultat de cette entrevue...
Ju de Melon : Bonjour Daniel et merci d'avoir accepté cette interview pour "La Grosse Radio Metal" !
Daniel Estrin : Merci bien, Julien !
Ju de Melon : Une première question, comment te sens-tu en cette sortie officielle de l'album ? Quelles sont tes attentes ?
Daniel Estrin : J'ai de grands espoirs ! Je pense vraiment que "I am the reVolution" va mettre les gens sur le cul ! C'est un album totalement unique et j'espère que les fans aussi bien de metal que de rock vont se l'approprier ! Il est déjà sorti sur notre site (www.voyager-australia.com) et les premiers échos ont été extrêmement positifs. Notre serveur a été envahi de téléchargements, c'est un parfait moyen pour mettre en relation directe les fans et le groupe. Les premières chroniques que j'ai lues sont jusque là incroyables, ce qui me renforce ma confiance !
Ju de Melon : Comment comparerais-tu "I am the reVolution" avec "uniVers" et éventuellement "Element V" ? Considères-tu qu'il s'agit d'une évolution ou d'une... révolution !
Daniel Estrin : Haha, bien trouvé ! Disons que c'est une évolution au sens large. Parfois il n'est pas évident d'écouter ses premières compositions quand on vient de réaliser un produit aussi affiné et travaillé comme l'est ce nouvel album. Voyager a trouvé son propre son sur "uniVers" et a depuis pris son envol. "I am the reVolution" est plus heavy, plus accrocheur et un peu plus rapide, il montre ce dont nous sommes vraiment capables.
Ju de Melon : Peux-tu nous décrire le concept ou l'histoire de ce nouvel opus ?
Daniel Estrin : Ce n'est pas un concept album en tant que tel, mais il y a définitivement un thème principal développé tout au long, la désillusion que l'on ressent vis à vis du monde et de son évolution : ce trop plein d'informations, ce sentiment d'etre perdu dans un monde où tout va trop vite, ce combat quotidien pour comprendre comment il fonctionne... Des inspirations à la fois personnelles et conceptuelles. Et donc cette révolution, ce changement possible qui réside dans le pouvoir de chaque individu...
Ju de Melon : "Land of the Lies" a été le premier titre mis en avant et devrait donc être le single, pourquoi ce choix ?
Daniel Estrin : En fait le single sera "The Devil in Me", une chanson plus accrocheuse et plus typée rock. Je pense qu'elle est le parfait croisement de différents genres, ce qui la rend donc très fédératrice.
Ju de Melon : Allez-vous sortir in single comme vous l'avez fait pour "Sober" ?
Daniel Estrin : Non, pas cette fois. Les singles CD c'est bien sympa, mais c'est un peu à ça qu'Internet sert de nos jours !
Ju de Melon : Y aura-t-il un clip video de cette chanson et si oui quand sera-t-il dévoilé ?
Daniel Estrin : Oui, il sera visible dans quelques semaines. Ca va être génial, il sera très gothique et vampirique, mais aussi assez ironique, un peu comme Voyager sait l'être de temps en temps !
Ju de Melon : Une de mes chansons préférées sur l'album s'avère être "In My Arms", probablement la chanson la plus poignante jamais écrite par Voyager, et certainement la toute première ballade "flamencosmic progressive metal" jamais faite ! Plus sérieusement, comment décrirais-tu cette chanson et a-t-elle une signification personnelle ?
Daniel Estrin : Je suis vraiment content que tu l'ais aimée. Elle est assez controversée, car elle est lente, une "presque ballade" donc, mais pourtant à la fois mélancolique et puissante. "Flamencosmic" est probablement l'adjectif le plus intéressant que j'ai entendu ces derniers temps ! Je la décrirais comme étant l'histoire mélancolique d'une mère et de son enfant aux relations à la fois joyeuses et douloureuses. Et au final je pense que c'est une chanson de metal soft qui ne tombe pas dans les clichés ballade power metal à la Bon Jovi !
Ju de Melon : "Time Like These" est probablement la chanson la plus complexe de l'album, es-tu d'accord avec ce point et est-ce qu'elle fut difficile à composer ?
Daniel Estrin : En effet, c'était un véritable défi et, pour le moment, une de mes chansons préférées de l'album. Un morceau multi-faces et progressif mais qui garde ce côté mélodique et accrocheur à la Voyager ! On adore vraiment son côté prog et elle est très sympa à jouer. La composer fut simple... la mettre en place, la mixer et la faire en live c'est un peu plus complexe, haha !
Ju de Melon : "Without a Sigh" est un interlude "new age" assez surprenant et plutôt sympa, comment t'es-venue l'idée et qu'est-ce qui t'a inspiré sur le coup ?
Daniel Estrin : Voyager est réputé pour ses interludes, c'est presque devenu une marque de fabrique, on en voulait donc un sur cet album. J'ai voulu créer quelque chose d'assez éthéré et plutôt sinistre capable de donner des frissons, avec quelques éléments typés "moyen orient"... Elle fonctionne je pense plutôt bien. Puis c'était aussi l'excuse parfaite pour permettre à notre ingénieur du son d'utiliser un million d'effets et de reverb !!
Ju de Melon : Quelle est la chanson dont tu es le plus fier sur l'album ? Et quelle est ta chanson de Voyager préférée à vie ?
Daniel Estrin : Ma préférée reste je pense "To the Morning Light" (sur "Element V"), cette chanson a tout pour plaire : je ne m'en lasse jamais ! Mais je peux objectivement écouter le nouvel album tout en l'appréciant beaucoup, ce qui n'est jamais facile pour un compositeur. Je suis vraiment fier de chacune des chansons, je ne pense pas qu'il y en ait plus faibles que d'autres. "Close Your Eyes", par exemple, est pour moi absolument incroyable. Elle a un si grande fraîcheur, elle est si différente, et pourtant fonctionne à merveille !
Ju de Melon : Si tu devais nommer différentes inspirations qui t'ont "aidé" pour la composition de cet album...
Daniel Estrin : J'ai globalement mon propre style, mais je suis forcément inspiré par la musique que j'écoute. Ma plus grande influence reste la période romantique, tu sais ces compositeurs tels que Beethoven, Rachmaninoff ou Chopin... mais aussi la musique russe ainsi que tout ce que j'écoutais étant jeune, ces souvenirs musicaux qui m'ont aider à forger ma propre personnalité musicale. Plus récemment, j'ai beaucoup écouté de musique électronique, ce qui a forcément transpiré dans mes compositions. J'ai d'ailleurs utilisé quelques procédés directement dérivés de ce genre sur ce nouvel album, et je pense que ça a plutôt bien marché !
Ju de Melon : Comment s'est passée l'introduction du jeune guitariste Chris Hanssen ? Il a l'air assez talentueux, comment l'avez-vous recruté ?
Daniel Estrin : Nous avons fait pas mal d'auditions, et c'est lui qui nous a finalement paru le meilleur. Il a beaucoup de talent et d'enthousiasme, c'est d'ailleurs lui qui a écrit la musique de la chanson "On the Run from the World". C'est vraiment super qu'il ait pu ainsi apporter une nouvelle fraîcheur au groupe !
Ju de Melon : Gardes-tu contact avec les anciens membres du groupe ?
Daniel Estrin : Oui, pour la plupart d'entre eux. Certains ne font plus de musique, d'autres ont rejoint d'autres groupes, mais Perth est une petite ville donc forcément on se recroise de temps à autre.
Ju de Melon : Raconte-nous en quelques mots le show que vous avez fait en première partie de Queensrÿche en août, une belle expérience ?
Daniel Estrin : Ouais, c'était très sympa, mais pas aussi bon que le show en première partie de Nightwish ou notre précédente tournée européenne. Mais je peux te dire que nous avons gagné beaucoup de fans ce soir là !
Ju de Melon : Quels sont les projets de Voyager pour la prochaine tournée ? Viendrez-vous jouer en Europe (et peut-être en France) ?
Daniel Estrin : Oui, c'est une possibilité. Nous avons été en Europe deux fois déjà (on a presque failli jouer à Chambéry la dernière fois), mais le déplacement fut très long... et surtout très coûteux ! Donc si quelqu'un veut nous sponsoriser, ce sera avec grand plaisir... 🙂
Ju de Melon : Une question plus personnelle à présent... J'ai vu sur metal-archives que tu avais un projet de black metal ambiant (Nachthimmel). Est-il toujours actif aujourd'hui ? Y aura-t-il un album un jour ? Je serais curieux d'entendre ça...
Daniel Estrin : Oh mon dieu non ! J'avais quinze ans, je n'écoutais que du black metal et j'ai réalisé là un album vraiment très médiocre. Crois-moi tu ne veux pas entendre ça, haha !
Ju de Melon : Quels sont tes albums préférés en 2009 jusqu'ici ?
Daniel Estrin : Pour l'instant j'aime beaucoup :
Muse – "The Resistance"
Deathstars – "Night Electric Night" (on joue ce dimanche avec eux !)
Le nouveau Infected Mushroom (que je n'ai pas encore écouté mais dont je suis sûr qu'il sera énorme)
Amr Diab – "Wayah"
Ozric Tentacles – "The Yum Yum Tree"
Ju de Melon : Connais-tu et aimes-tu certains groupes metal (ou pas) français ?
Daniel Estrin : Absolument, je suis un immense fan de Heavenly. Leur album "Sign of the Winner" est un de mes préférés à vie. Je me souviens également d'un très bon groupe du nom de Syrinx, du très bon prog !
Ju de Melon : Quelques derniers mots (peut-être en français ?) aux fans français de Voyager ?
Daniel Estrin : [En français dans le texte] Merde, j'ai oublié tous les mots. Il y a quelques ans que j'ai étudié le français à la fac! *ahem* Alors, j'espère que vous aimerez le nouvel album. Je suis sur que "l'âme française" va comprendre la musique que nous faisons, et j'espère tellement de venir “on tour” en France l'année prochaine pour partager les voyages avec vous!
Ju de Melon : Un grand et chaleureux merci de la part de toute l'équipe, nous te souhaitons bonne chance avec le nouvel album !
Daniel Estrin : Merci à toi Julien. C'était un plaisir ! N'hésitez pas à acheter le nouvel album, et si vous n'êtes pas trop "format CD" vous pouvez le télécharger directement sur notre site : www.voyager-australia.com
A+, les Voyageurs !
Au final, il s'avère qu'en plus d'être un artiste talentueux, Daniel Estrin est une personne très sympathique et abordable. Un gage de qualité qui ne peut qu'inciter à découvrir Voyager avec ce splendide album qu'est "I am the reVolution" !