Braquage de banque pour bandit Deris
Après avoir enchaîné les succès avec Helloween, Andi Deris décide de revenir avec un album solo. Entouré de jeunes musiciens, le chanteur, affranchi des codes d'Helloween, délivre un album varié qui permet de le redécouvrir sous un jour nouveau. Si cet album est très intéressant pour les fans du chanteur, certaines idées sous-développées pourront rebuter certains auditeurs.
Cela faisait un bail que le frontman d'Helloween n'avait pas sorti d'album solo. Trop occupé avec son groupe principal, pour lequel il compose d'arrache-pied, Andi Deris aura donc mis 13 ans à réunir assez de chansons pour sortir un troisième album où il est le seul maître à bord. C'est ainsi l'occasion de redécouvrir sous un jour plus frais et léger ce chanteur sous des facettes légèrement différentes par rapport à ses efforts avec les citrouilles d'Hambourg.
Ainsi, c'est un album varié que délivre Andi avec Million Dollar Haircuts on Ten Cent Heads. S'il ouvre l'album avec l'agressif "Cock", c'est pour mieux faire planer l'auditeur ensuite avec "Will we ever Change". D'autres titres du même acabit sont présents plus loin dans le disque, comme "Who Am I" et "Must Be Dreaming". Des chansons directes et accrocheuses, comme "Don't Listen to the Radio (TWOTW 1938)", aux légers relents punk rock et "The Last Days of Rain" sont aussi présentes, avant de finir sur une sucrerie acoustique : "I Sing Myself Away"
Cependant, chacun des onze titres présents sur l'album possède un point commun : ils sont tous directs. Andi Deris, chanteur, mais surtout chansonnier, ne cherche pas à faire du déballage technique ou à s'étaler en longueur, mais délivre des chansons concises (l'album dure moins de trois quarts d'heure, le titre le plus long n'atteint pas la barre des sept minutes) et efficaces, avec des parties facilement identifiables et des mélodies accrocheuses ("Blind", "Who Am I") et des refrains immédiats, notamment sur "Don't Listen to the Radio (TWOTW 1938)" et "EnAmoria".
Si le gros de Million Dollar Haircuts on Ten Cent Heads est composé de titres solides, certains d'entre eux peuvent paraître superficiels. On regrettera ainsi que "Banker's Delight (DOA)" tourne un peu en rond et se montre quelque peu répétitif, que "Blind" manque un poil de richesse malgré ses bonnes idées et que "This Could Go on Forever" manque un peu de substance. Ces titres ne sont pas exempts de bonnes idées, mais auraient mérité une écriture plus poussée, d'autant qu'on sait qu'Andi Deris est capable du meilleur à ce niveau, sur cet album comme sur les albums d'Helloween auxquels il a participé.
Si le chanteur est clairement le seul maître à bord sur cet album, ses musiciens ne sont pas effacés pour autant. Le chanteur s'est entouré de jeunes inconnus du grand public, tous issus d'un groupe local de Tenerife, dans lequel son propre fils a été chanteur. Force est de constater qu'ils se débrouillent bien, avec un Nasim López-Palacios qui s'amuse bien à la batterie et fait des merveilles sur "Banker's Delight (DOA)", le bassiste Jezoar Marrero qui le suit bien tout en sachant donner un certain groove aux titres. Le guitariste Nico Martin fait preuve d'un bon feeling, notamment dans ses solos assez hard rock.
Pour son retour en solo, Andi Deris s'est offert une bien agréable récréation, simple et efficace, sans prétendre réinventer quoi que ce soit. Le chanteur s'amuse à faire des chansons plaisantes et directes qui atteindront les fans de son timbre unique et des mélodies dont il a le secret. Un agréable moment à passer.