Ce qui n’était qu’un projet parallèle pour le chanteur d’un (le ?) des plus grands groupes de Heavy Metal sud américain Angra, Edu Falaschi monta Almah en 2006, avec un premier album éponyme assez inégal, montrant cela dit un potentiel présent.
En 2008, tout se précise avec un Fragile Equality puissant qui aura su convaincre les auditeurs encore hésitants suite à une première offrande en demie-teinte. Motion, troisième livraison des brésiliens sera l’album de l’émancipation pour Edu, qui, à travers démontra son envie d’autre chose.
En résultat un album aux sonorités modernes et très agressives, ce qui fut assez surprenant de la part du vocaliste, pourtant bien ancré dans le Power mélodique. Aujourd’hui, c’est au tour de Unfold, nouvelle offrande de Edu et sa bande, et ce, pour la première fois sur le label italien Scarlet Records.
Avec cette magnifique cover, on se doutait bien que Unfold ne ressemblerait pas à Motion. Et pourtant « In My Sleep », titre sur lequel s’ouvre ce nouvel album, n’est pas sans rappeler des titres tels que « Living And Drifting », avec son côté groovy toujours présent et ses riffs tranchants. Il en va de même pour « The Hostage », titre montrant toute l’originalité, la technique et la variété que le combo peut avoir. On passe de riffs tranchants sur fond de rythmique centrée sur les cymbales, un pré-refrain aux riffs plus lourds, et un refrain très aérien …
Décidément, la variété est encore de mise. Pour preuve, on passe d’un Pop Metal addictif sur « Wings Of Revolution » dont les chœurs sortent tout droit du dernier album de la bande à Jared Leto, Thirty Seconds To Mars, d’un Heavy Speed pêchu à la manière d’un Angra (tiens tiens) sur « Believer », dont le refrain devrait ravir les fans d’Helloween tant Edu monte haut et bient chatouiller les sieur Kiske.
Et ce n’est pas tout, on même droit à des touches gothiques sur « Raise The Sun », premier single de ce Unfold, qui, une fois pris dans le contexte de l’album s’avère être un titre agréable, avec une mélodie de synthés entêtante. Un hommage est également rendu à Monsieur Mike Patton sur « You Gotta Stand », tant le refrain de celle-ci sonne à la Faith No More période Angel Dust …
Et à côté de tout cela, le groupe arrive encore à nous composer des pépites telles que « I Do » , poignante à souhait, et qui s’avère être LE hit de cet album bien fourni, au même titre que « Treasure Of The Gods », qui, avec ses 10 minutes au compteur fera voyager l’auditeur entre sublimes parties mélodieuses, et d’autres bien plus intenses qui vous décrocheront les cervicales à coup sûr.
Et malgré tous ses points forts, Almah ne frappe pas toujours là où ça fait mal … Côté ballades, si « Farewell » s’en sort avec les honneurs, livrant un titre chargé d’émotion, « Warm Wind » fait légèrement tâche sur un tel album. Il en sera de même pour « Beware The Stroke », qui, bien qu’étant un titre puissant, n’arrive pas à captiver l’auditeur, trop technique, laissant de côté la mélodie.
Côté production, les brésiliens ont raison de tout faire eux-mêmes tant celle-ci est réussie. Puissante, claire … Un modèle du genre.
Unfold est donc un très bon de Almah, qui gagne d’impact au fil des écoutes, tant celui ci est riche, et peut paraître aux premiers abords assez décousu. Amateurs de Heavy mélodique ayant de la personnalité, sortant des sentiers battus, technique (voir très technique), je ne peux que vous conseiller ce très bon album, qui fait du bien, en cette fin d’année terne niveau sorties. Almah nous envoie de son soleil, il serait dommage de passer à côté !
Axel
