Garmonbozia 15 ans [Jour 2 + after] à  L’Etage de Rennes (26.10.2013)

[JOUR 2]

Le premier jour est disponible en cliquant ici

NEGURA BUNGET
 

Nous arrivons tout juste à l'heure pour l'introduction de Negura Bunget, un groupe encore totalement inconnu pour ma part. C'est de Pagan Black Atmosphérique dont il est question en cette fin d'après-midi. Dès les premiers instants, on ne peut s'empêcher de penser à Moonsorrow dans l'esprit, l'ambiance, l'attitude, les décors, les instruments aussi. Les membres de Negura Bunget vont même plus loin que leurs accolytes, puisqu'ils changent et s'échangent les instruments !

Negura Bunget

Pendant que le claviériste troque ses claviers contre une flûte traditionnelle ou un énorme tuba, le guitariste prend sa place et un percussionniste fait son apparition pour une chanson plus martiale, rappelant de loin Rotting Christ (que l'on retrouvera tout à l'heure). On pense également fortement à l'époque Wolfheart de Moonspell, et ses instruments folkloriques. Et quand ce n'est pas une flute, c'est une trompette qu'enfourchent les deux multi-instrumentistes, pour une sorte de The Ocean, version Black Atmosphérique.

Bref, amateurs d'ambiances, de compositions fouillées, profondes et atmosphériques, Negura Bunget pourrait bien vous intéresser. C'est en tout cas la grande surprise de la journée.

Unna

Negura Bunget

Negura Bunget

TWILIGHT OF THE GODS
 

C'est au tour de Twilight Of The Gods, super-groupe composé notamment d'Alan Averill (Primordial), Nicholas Barker (Lock Up, ex-Cradle Of Filth, ex-Dimmu Borgir...) ou encore Rune Eriksen (Aura Noir, ex-Ava Inferi) de monter sur scène. Si la bande, réunie en 2010, était au départ un cover band de Bathory, ils viennent défendre ce soir leur tout premier album ensemble : Fire On The Mountain. Logo flambant neuf, visuels plutôt sympa, vinyl dispo au merch... Intéressant ! Les gars ont donc 45 minutes pour me convaincre.

Twilight Of The Gods

Et le show commence plutôt bien ! Même s'ils ont forcément l'habitude de la scène avec leurs groupes respectifs (Nicholas Barker, la légende !), leur prestance fait plaisir à voir. A l'aise, le groupe s'éclate et touche sa bille. Les constructions sont intelligentes et intéressantes, l'excécution est très carrée, et la musique est entraînante. Il s'agit là d'un Heavy Metal très, très classique et "roots" : on pense forcément à Iron Maiden pour certaines mélodies et certains hymnes.

Twilight Of The Gods

Malheureusement, arrivé à la quatrième ou cinquième chanson, le set se fait long, de plus en plus long. Le style très restrictif du groupe n'est pas pour arranger les choses. De la bonne surprise, on arrive assez rapidement à l'ennui. La sauce ne prend plus, et les refrains ne sont peut-être pas assez catchy pour nous emporter. Les chansons elles aussi, très mid-tempo ("Children Of Cain", "Preacher Man", "Sword Of Damocles"...), ne sont peut-être pas assez entraînantes pour entretenir la flamme du début. C'est l'occasion de se reposer autour d'une bière avant le prochain assaut...

Unna

Twilight Of The Gods

ROTTING CHRIST
 

Quelle bonne surprise de retrouver les amis grecs de Rotting Christ sur l'affiche des 15 ans du Garmonbozia ! Ma première expérience live avec le groupe date du dernier jour du Summer Breeze 2011 où ils m'avaient laissé une excellente impression, malgré l'énorme fatigue accumulée.

Rotting Christ

C'est donc avec un réel plaisir que nous découvrons Rotting Christ qui s'avance suite à une introduction énigmatique et typique du groupe, enchaînant sur les chants reconnaissables du titre "666", le dernier de leur dernier album. Même si l'on ne connaît pas l'album, le style très martial du groupe n'a pas changé. La bonne humeur non plus ! Les chansons plus rythmées débarquent très vite, et le public est ravi. Pas totalement lâchés comme à mon concert référence du Summer Breeze, les grecs assurent quand même un show d'une bonne cinquantaine de minutes où Sakis notamment entraînera son public à chanter, bouger et participer à de nombreuses reprises. C'est aussi grâce à la grande variété des chansons proposées ce soir que nous ne nous sommes pas ennuyés. Merci Rotting Christ.

Unna

Rotting Christ

Rotting Christ

WARDRUNA
 

Changement d'ambiance avec l'arrivée de Wardruna. Un peu de calme dans ce monde de brutes ! Fini les guitares saturées et les hurlements primaires, nous voici en pays viking ! Mais nous ne sommes pas si loin du metal finalement, car il y a deux ex-Gorgoroth (Einar Kvitrafn Selvik et l'ami Gaahl - superbe blague de notre cher rédac' chef que je ne pouvais que citer, Merci Ju). Ce dernier officie ce soir en tant que chanteur, mais dans un tout autre registre qu'à son habitude, puisqu'il expose ses talents en chant clair, tel un prêtre incantateur. C'est l'occasion de nous montrer qu'il n'est pas qu'une machine à vociférer, bien au contraire. Il dévoile au sein de sa "tribu", Wardruna, une autre facette de son immense talent.

Wardruna

Le reste de la troupe n'est pas en reste, en particulier les deux chanteuses aux voix absolument divines, nous transportant encore plus profondément dans l'âme et les croyances païennes de l'époque Viking. La musique du groupe capte totalement l'attention du public qui se laisser embarquer pour ce voyage beau mais qu'on aurait préféré plus long.

Wardruna

Des musiciens et des chanteurs parfaits, de beaux décors, de beaux costumes, et surtout, un son impeccable (mieux qu'au célèbre Divan du Monde, le lendemain à Paris). Une seule ombre vient gâcher ce tableau idyllique de la culture Nordique : ce soir, comme à Paris d'ailleurs, Wardruna ne nous aura pas offert le fabuleux morceau "Solringen" ! Nous n'avons plus qu'à espérer et attendre jusqu'à leur prochain passage en France.

Arnaud

Wardruna

BENIGHTED
 

J'ai eu le mini-débat avec un ami pendant le festival : plutôt Aborted ou Benighted ? Etant plutôt du côté Aborted, mon ami m'affirme que les concerts du groupe belge sont vraiment chaotiques, dans le genre "je comprend rien à la musique et je fonce dans le tas". Aurais-je mal compris ?

Benighted

Car si j'ai cru comprendre que les concerts de Benighted étaient moins impressionnants que ceux de Aborted, c'est que j'ai du me planter ! Il ne faut pas attendre plus de quelques secondes pour que la fosse de L'Etage ressemble à une nouvelle guerre mondiale. Eh, ce n'est pas pour rien que les petits français se sont retrouvés à l'affreux Obscene Extreme Fest ! Mais aussi au Summer Breeze (entre autre) où j'ai déjà pu assister à l'une de leurs prestations (avec plein de petits drapeaux français outre-rhin à 11h du matin, youhou !).

Benighted

Le groupe est super content d'être là, ça se sent, et nous aussi, on sent... Il n'y aura quasiment aucun temps mort jusqu'au bout. S'il y avait bien un moment où il fallait être là pour se dépenser et s'éclater, c'était au concert de Benighted ! Immanquable.

Unna

Setlist :
1 - Grind Wit
2 - Nemesis
3 - Asylum Cave
4 - Let the Blood Spill Between My Broken Teeth
5 - Collapse
6 - Prey
7 - Experience Your Flesh
8 - Fritzl
9 - Foetus
10 - Slut
 

Benighted

HAIL OF BULLETS
 

Ils n'ont sorti que trois albums, et pourtant c'est un groupe déjà quasi-culte qui monte désormais sur scène. Hail Of Bullets est probablement connu et reconnu grâce à son atypique frontman Martin van Drunen, mais aussi grâce à son Death Metal caractéristique, imprégné par l'atmosphère de la Seconde Guerre Mondiale. Influencé de loin ou de près par le Doom et le Death Mélodique, le tout dans un esprit old school, la musique est particulièrement lourde et puissante : un excellent programme pour un déluge de balles en live !

Hail Of Bullets

Et même si le public n'a pas l'air d'avoir vigoureusement pris rendez-vous avec les néerlandais, l'ambiance est à la guerre et Hail Of Bullets se donne à fond. C'est toujours un plaisir de retrouver la voix de Martin, mais aussi l'attitude généreuse et positive de l'ensemble du groupe. De l'indestructible "Operation Z" à la plus planante "Tokyo Napalm Holocaust", en passant par la nouvelle et très française "Pour le Mérite", le set est puissant et varié, malgré la fatigue qui commence à sérieusement peser.

Hail Of Bullets

Hail Of Bullets est un groupe qui, selon moi, sait se démarquer sur la scène Death Metal, et la prestations scénique de ce soir conforte une fois de plus mon avis. le groupe joue avec passion et plaisir une musique à la fois puissante, intelligente et sombre. Il ne faudra pas les louper pendant la tournée de leur tout dernier album, sorti à peine deux jours après l'évènement !

Unna

Setlist : 
1 - Operation Z
2 - Red Wolves Of Stalin
3 - The Lake Ladoga Massacre
4 - Pour le Mérite
5 - On Coral Shores
6 - Swoop of the Falcon
7 - Kamikaze
8 - Tokyo Napalm Holocaust
9 - Ordered Eastward 

Hail Of Bullets

CORONER
 

Le bouquet final de ce marathon-concerts, pour fêter l'anniversaire des amis de Garmonbozia jusqu'au bout, revient à Coroner !!! Ce trio a influencé tant de groupes avec son thrash ultra technique reconnaissable entre mille (comme peu de groupes peuvent se targuer, avoir un style !).

Coroner

Coroner sur scène n'est pas aussi énergique que Nalpalm Death la veille, mais qu'importe ! Car le plus important est bel et bien leur musique. Ce sont des flots de notes électriques jouées avec passion. Les doigts dansent sur les guitares, quel bonheur ! Car n'ayons pas peur de le dire, Tommy T. Baron est un génie ! Ron Royce assure également parfaitement son rôle de bassiste ainsi que de chanteur. Idem pour le métronomique Marquis Marky derrière les futs.

Coroner

Ce trio de légende(s) nous aura régalé, nous servant le bouquet final de ces 2 jours de fête. Mon seul gros regret, malgré un concert fabuleux, est de n'avoir entendu aucun titre de leur album No More Colors.

Arnaud


Setlist : 
1 - Golden Cashmere Sleeper (Intro)
2 - Internal Conflicts
3 - Serpent Moves
4 - Masked Jackal
5 - Metamorphosis
6 - Son of Lilith
7 - Semtex Revolution
8 - Divine Step
9 - Grin
10 - Reborn Through Hate

 

Coroner

AFTER à l'UBU
 

Un petit mot sur l'after plutôt catastrophique proposé après les concerts à partir de 2h du matin dans un bar proche de la salle. Si le festival était jugé relativement cher (évidemment, ramener des groupes pareil qui, en plus, ne sont pas en tournée, ça coûte de l'argent), il faudra dépenser 10 euros de plus pour accéder au bar. Malgré l'énorme fatigue, nous ne voulions pas manquer l'occasion de fêter une dernière fois l'anniversaire de l'association autour d'une petite bière.

Je m'attendais à une bonne ambiance et un minimum d'animation pour l'occasion, et pourtant, rien de tout cela n'a eu lieu. C'est tout le contraire : nous attendons chacun dans notre coin, autour d'un verre, à discuter de tout et de rien, pendant que certains déjà très alcoolisés draguent à droite à gauche, et plus si affinités. Peu, voire pas d'ambiance, aucune communion ni aucun échange avec les gens de l'asso*. On pourrait presque croire que nous nous sommes trompés de bar !

Et non, nous ne nous sommes pas trompés : New Assholes entre sur la petite scène sympa du bar, mais nous retournons vite nous rassoir au fond devant tant d'ennui et de tristesse. Nous restons tout de même dans l'espoir d'assister à un petit quelque chose de sympa, et surtout, nous attendons de voir le groupe Voight Kampff monter sur scène (déprogrammé dans l'après-midi). Malheureusement, la platitude règne et l'attente est de plus en plus longue. Ce n'est qu'entre quatre ou cinq heures du matin que le groupe se pointe et, totalement démotivés, nous rentrons à pied dès la deuxième chanson du groupe.

10 euros pour ça ?

Unna

Des 15 ans de Garmonbozia, il faudra certainement oublier ce léger raté.*
Wardruna, les déjantés Shining et Benighted, et les jeunes talentueux Gorod et Negura Bunget, on peut dire que l'on a passé un moment exceptionnel. Et rien que pour (tout) ça, merci et retenir plutôt les groupes fantastiques que l'association nous a permis de découvrir, de voir ou de revoir. Entre les cultes Coroner et Napalm Death, les grands Hail Of Bullets et Rotting Christ, les rares Sadist et Garmonbozia. Vivement les 20 ans !

*NDLR : L'échange avec entre le public et l'asso a bien eu lieu (partage du gâteau avec le public, discours de Fred de Garmonbozia au micro, ...) mais seulement une fois les concerts achevés et notre équipe partie. Toute l'équipe de La Grosse Radio souhaite un joyeux anniversaire à Garmonbozia et un minimum de 15 nouvelles années de dates et affiches aussi belles que celles qu'ils nous livrent tout au long de l'année !

Souvenir du Garmonbozia

Photos : Arnaud Dionisio / © 2013 Deviantart
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.



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