Les bordelais de Year of No Light sortent leur quatrième album avec Tocsin. Toujours inspirés et après avoir réalisé différents split et autre bande-son d’un vieux film, ils reviennent avec un son massif puissant et toujours aussi motivés.
Ils n’ont rien perdu et évoluent toujours dans un Post-Rock, Drone, Sludge psychédélique et optimiste. Heu non, veuillez rayer le dernier qualificatif.
C’est une musique que l’on doit apprécier pour ce qu’elle évoque, ce qu’elle vous procure, ce à quoi elle vous fait penser et non pas pour ce qu’elle est, même si elle ne doit rien au hasard.
Le titre éponyme commence en laissant trainer très longtemps une note profonde tandis que le battement solennel de la batterie en construit les fondations, la structure de « Tocsin ». Chaque instrument arrive les uns après les autres comme à un rendez-vous prévu à l’avance mais assez improbable où les guitares saturées donnent une impression de masse infranchissable. Il faut être patient pour pouvoir l’apprécier à sa juste valeur et faire fi des convenances.
L’attaque en règle de « Géhenne » et ses sonorités qui auraient pu illustrer la bande-son du film Gravity… ou encore « Stella Rectrix » dont les synthétiseurs résonnent dans un cathédrale abandonnée au néant avant d’envoyer la sauce bien épaisse qui coule lentement comme de lave visqueuse où chaque note appuie sur une touche sensible. La fin du monde approche, ça on le savait et comme c’est inévitable on n’y pense pas tous les jours mais avec Year Of No Light on imagine déjà la météorite transpercer la Terre d’ici quelques heures.
« Alamüt » est massif, délirant vers la fin vers des sonorités agressives et à la limite orientale, mais bon comme je vous le disais plus haut il faut se laisser aller, se sentir en lévitation sensorielle en écoutant une musique peu conventionnelle.
L’album dure tout de même près de 60 minutes et il est important de ne pas le laisser entre toutes les mains. Alors pensez à le mettre bien haut dans votre discothèque (pas très loin de vos magazines préférés), afin que le petit neveu boutonneux dépressif qui se prend taule sur taule avec les nanas prenne le fusil de chasse de Tonton Pastis avant d’arriver dans la cours du Lycée remonté comme une pendule et confonde la cours de récréation avec un stand de tir.
Lionel / Born 666