Il était une fois, en 1995, dans le grand froid lappon, cinq musiciens qui ont décidé de monter un groupe de Metal Prog' comme on les aime : de longues compositions s'entremêlant dans un bordel organisé, à l'égal de leur grand frère Dream Theater. Mais ces cinq musiciens peinent alors à trouver leur voix de rêve qui permettra de compléter la formation. Quelques années plus tard, leur rêve deviendra réalité avec l'arrivée de Michael Henneken (pas de jeux de mots sur son nom de famille, svp) derrière le micro et ne sortiront un premier album, Chapter of Tragedy, qu'en 2002. La même année Henrik Klingenberg (tiens, ce nom me dit quelque chose !) rejoint en parallèle le fameux groupe de Power, Sonata Arctica (ah bin voilà !), ce qui n'empêchera pas aux sextette de sortir deux autres album à deux années d'intervalles. Mais depuis 2006, plus rien. Le silence total. En cause, le départ de ce chanteur, si précieux, qu'ils ont mit tant de temps à trouver. On en avait presque oublié leur existence. Et c'est comme un cheveu sur la soupe qu'ils nous reviennent, cet hiver, après 7 années d'absence, une nouvelle voix testostéronée mais moins houblonnée, Teemu Koskela (Winterborn) avec ce nouvel album plus progressif que jamais, Reveal the Change.
Il faut avouer que la Finlande regorge de groupes phares dans le monde du Metal. Nous ne citerons pas Stratovarius, Lordi, Nightwish, Sonata Arctica, Apocalyptica, Children of Bodom ... (ah, si ! Au final c'est fait !) j'en passe et des meilleurs, mais ce pays donne un vrai soutien à cette scène depuis de nombreuses années. Espérons que Silent Voices aura le vent en poupe pour cette fin 2013, leur bassiste ayant également rejoint les rangs de Sonata Arctica il y a peu, permettant à ces petits oubliés de finalement pouvoir se faire un petite place dans la cour des grands.
La notoriété des deux membres de Sonata Arctica peut déjà leur valoir des guests vocaux plus qu'in téressant ; à notre grande surprise on comptera Tony Kakko (devinez d'où qu'il vient c'ui là ! ) mais égal e ment Mats Levén (ex. Therion, Krux, Yngwie Malmsteen ), Mike Vescera ( Obsession , ex. Loudness , Yngwie Ma lmsteen ) ain si que Mike DiMeo (ex. Ma sterplan, Riot). Cette offrande révèle un véritable chan gement dans la carrière de ce groupe qui rame depuis bien trop lontemps.
Nos cinq compères, en plus des guests vocaux, se sont entichés d'un nouveau frontman. Ce chanteur qu'ils auront mit quelques sept années à dégoter vallait-il vraiment le coup d'attendre ? Oui. Oui, car ils auront su trouver une perle vocale portant bien ses corrones. Une voix rauque avec des airs de Russell Allen, partant moins dans les aigues que son prédecesseur Michael Henneken qui avait tendance à donner une dimension plus Power à la musique sur les albums précédents. Teemu Koskela correspondra donc mieux aux ambiances plutôt "dark" et progressives de cette galette.
Au coeur de cet album se trouvent des morceaux longs, parfois un poil brouillons, mais sans être pompeux. L'ouverture "The Fear of Emptiness" peut être un excellent exemple du haut de ses neuf minutes et quelques poussières. Cette petite galette nous offrira même un petite interlude instrumental (enfin petite... 6 minutes quand même !), "Black Waters", passant par diverses ambiances, avec un jeu très varié. Le morceau concluant l'album "Through My Prison Walls" doit être un des meilleurs du combo. Aussi bien varié que bourré de personnalité, les divers solo sont très épurés, les atmosphères bien démarquées, le sans faute y est les amis !
Le groupe s'autorisera également une présence constante du chanteur Tony Kakko sur le morceau "Faith In Me". S'en ressortira une patte Sonatienne bien trop marquée, malgré les quelques dissonances prog' sur le pré-refrain et sur le refrain qui marquera un manque total de cohérence avec l'album. Malgré sa performance vocale en studio qui n'est plus à prouver à ce jour, le timbre de ce dernier n'a aucune espèce de symbiose avec l'ambiance de la piste. Cette présence pouvant donner un coup de pouce au groupe, on notera qu'il est difficile pour ce cher finlandais barbu d'être en osmose avec l'atmosphère souhaitée par Silent Voices, et ce, en dépit de sa qualité d'interprétation. S'il convient ainsi sans problème au répertoire de Sonata Arctica, on ne peut s'empêcher d'être, dans le cas présent, dubitatif. La présence des autres guests se fera, à mon ouïe, beaucoup moins remarquer, mais ils sont bien là, oui, oui Messires !
Si l'on peut énumérer certains aspects noirs de cet ablum ce serait, pour commencer, cette pochette d'album qui en plus d'être de très mauvais goût, parait un peu simpliste comparée à la qualité aussi bien sonore que musicale qui nous est présentée. Un peu cruel comme constat, non ? On pourra également reprocher certains solos un peu trop "m'as-tu vu" comme sur "Black Waters" ou encore "Burning Shine". Mais cela est souvent le lot de ce genre de formations. Les influences de grands noms progressif comme Symphony X ou encore un certain groupe cité au début de cette chronique sont par moment bien trop marquées. L'instrumentale de l'album ainsi que le morceaux "Reign of Terror" peuvent en faire les frais.
Ce groupe très prometteur ayant beaucoup d'atouts en main pour réussir devrait, on l'espère, percer après pas mal d'années tapies dans l'ombre de leurs grands frères du genre. Les influences du quintette, même si elles sont encore pas mal présentes, s'épurent peu à peu donnant progressivement l'identité même de Silent Voices. En espérant que la notoriété des deux membres cités au-dessus n'aura pas raison de la qualité de leur musique, comme on peut le voir sur certains autres groupes aujourd'hui. Un groupe à suivre, une évolution sur la personnalité est à prévoir.
Tracklist :
01. The Fear Of Emptiness
02. No Turning Back
03. Reign Of Terror
04. Faith In Me
05. Black Water
06. Burning Shine
07. Through My Prison Walls
Sortie Européenne : 29 Novembre
Sortie US : 3 Décembre
Source : http://silentvoices.net/