Alors notez bien que maintenant nous avons affaire non pas à Michael Schenker Group, MSG ou Michael Schenker mais bien Michael Schenker's Temple of Rock (titre tiré du précédent album sorti en 2011). C’est donc le premier album studio commun entre Michael Schenker, Herman Rarebell et Francis Buchholz depuis Lovedrive de Scorpions sorti en 1979, avec un Doogie White plus Dio que jamais et un Wayne Findlay bien concentré derrière ses synthés.
Ici on oublie le plus que dispensable Temple of Rock ou seul un « Before the Devil Knows You're Dead » sortait du lot pour se retrouver sur les setlists lors de la tournée du blond germain.
Ce qui frappe à la première écoute et plus particulièrement lorsque l’on se concentre sur les 3 premiers titres c’est l’influence et le savoir-faire qui déteint sur les titres de l’album.
Avec une entame digne de ce nom « Neptune Rising » vient nous montrer qui est le maître à bord. Titre écrit en studio par Michael qui ne manque pas d’humour puisqu’il dit que le titre fait référence à Wayne Findlay (guitare/keyboards). « Il me rappelle un Neptune avec ses cheveux fous et sa barbe. Un jour, j'ai eu cette vision de le voir avec le Trident sortant de l'océan. ». Michael est là ainsi que le son caractéristique de sa Flying V. L’enchaînement avec « Where The Wild Wind Blows » est sublime et le chant de Doogie White qui articule en plaçant sa voix comme un Dio passe très bien (tout comme sur « To Live For The King » ou « Bridges We Have Burned »). L’influence de Rainbow y est flagrante, puis au détour d’un refrain c’est plus vers un Scorpions que la mélodie nous emmène avec cette ligne vocale enjouée où la guitare suit le chant avant que ses notes nous entrainent vers de nouveau horizon propre à lui.
« Horizons » possède cette urgence que l’on aimait dans les Rainbow époque Difficult to Cure / Straight Between the Eyes où la voix de Doogie fait des merveilles et ce même sur le recouvrement de la guitare d’un Schenker sublimé.
Mais un « Lord Of The Lost And Lonely » nous ramène vraiment à du MSG, époque The Unforgiven/ Be Aware of Scorpions. Ensuite (avec cette nappe de synthé purplelienne très belle) doté d’un refrain d’une beauté foudroyante qui monte crescendo à rendre dingue et repris à l’unisson avec les guitares : imparable. Un « Rock'n'roll Symphony » nous évoque l’esprit des années 80, survolté, enjoué, rapide, avec une belle mise en avant des instruments, classique mais rentre-dedans.
Ou un « Because You Lied » qui est ancré dans les premières productions de Michael Schenker, où le seul reproche est la réverbération, l’écho mis sur la voix de Doogie. Dommage car les deux allemands à la section rythmique abattent un travail phénoménal. Basse/batterie à la « The Zoo » avec « Black Moon Rising », morceau d’une beauté intemporelle. C’est simple on a l’impression de la connaître depuis des décennies.
Bon et puis il faut reconnaitre la puissance et la maîtrise de ces deux vieux briscards ex.Scorpions, comme la puissance de la batterie d’Herman Rarebell sur « Land Of Thunder » ou les cordes de la basse de Francis sur « Temple Of The Holy » où guitares, keyboards et voix nous caressent d’une façon lointaine et orientale avec des mélodies échappée d’un Temple des Milles et une nuits.
Et puis le petit bonus, la petite perle avec « Faith » morceau acoustique digne d’un des projets de Michael Schenker époque Thank You avec comme invité de choix en la personne de Don Dokken qui vient y placer sa ligne mélodique.
Bref avec ce disque Michael Schenker a su combiner son moderne et anciennes mélodies propres aux CV bien fournis des musiciens, il a su combler cette attente que l’on avait concernant ses précédentes productions. C’est ce que l’on retrouve sur ce Bridge the Gap et c'est ce qu’il a sû faire : « Combler le Fossé !! » entre lui et nous.
Lionel / Born 666