"Je suis velu, j’ai vu, j’ai vaincu"
Le groupe de hard rock suédois Mustasch a donné sa toute première date parisienne au Glazart, ainsi que sa première date française en salle et en tête d’affiche. Avant de prendre une bonne dose de rock n’roll suant et graisseux, le public a pu apprécier la performance de Black-Bone, jeune groupe hollandais qui a su délivrer un set direct et énergique.
Black-Bone
Il s’agit donc d’un power-trio hollandais qui ouvre le bal pour une soirée de pur hard rock. Ces trois jeunes font quelque peu penser à Vanderbuyst dans l’esprit, bien qu’ils soient plus proches d’un Motörhead que d’un Thin Lizzy, notamment avec la voix rauque de Steef, qui va parfaitement avec ses riffs gras et la basse forte de Sven.
Le manque de place et le fait que chaque membre soit fixé soit sur son siège, soit derrière son micro, rend le groupe statique, cependant, la proximité avec le public, favorisée par l’ambiance roots du Glazart, permet à Black-Bone de donner un concert vivant dans un esprit de spontanéité purement rock n’roll. Pas de chichis, Steef balance quelques blagues, mais préfère balancer la sauce avec des compos directes et fort agréables.
Si le public était clairsemé et relativement statique, il a néanmoins montré un entrain certain pour ces jeunes hollandais qui font une musique qui correspond totalement avec celle de la tête d’affiche, fort attendue par les fans.
Setlist :
Hard Times
World Gone Crazy
Back To Mayhem
Kings & Jezebelles
Hollywood & Vine
Girl's Best Friend
Hell Fire Woman
Hammer Down
MUSTASCH
Il est maintenant temps pour le groupe poilu de monter sur scène pour la toute première fois à Paris. Les fans sont aux anges, mais ne s’attendent pas à la déferlante rock n’roll qui va leur tomber sur le coin de la figure.
Tout d’abord, Mustasch envoie la purée sur scène. Groupe carré, avec musiciens bien dedans, entre Ralph Guyllenhammar et "Le" David Johannesson qui se tirent la bourre avec des riffs accrocheurs et des solos mélodiques, Jejo Perkovic qui bat la mesure sans faillir et Stam Johansson à la basse qui se montre très présent, dans le mix comme dans les compos, tout en assurant les chœurs.
Vocalement, Ralph est irréprochable et fait vibrer la foule avec son timbre et son phrasé proches de ceux de James Hetfield et chante avec justesse les titres, tout en restant spontané et en faisant son boulot de frontman comme personne.
Car c’est là que Mustasch fait la différence : dans la communication avec le public. Non content d’haranguer les fans ou de leur faire chanter les mélodies, Ralph est sans cesse en train de communiquer avec. Ainsi, il fait monter un photographe sur scène pour qu'il prenne des clichés du groupe en pleine action, demande à un fan au premier rang d’aller lui chercher des bières, puis va les chercher lui-même au bar quelques chansons plus tard, pendant "Black City". Il prend également la foule à partie à plusieurs reprises pour avoir quelques notions de base de français, dont "santé", priorité de tout rockeur qui se respecte.
Devant autant de contact, le public est évidemment aux anges, faisant fi du son quelque peu imprécis. L’heure est au rock n’roll, ça chante, ça remue le derrière pendant que les musiciens se démènent avec brio.
Côté setlist, si la tournée s’intitule Thank You for the Demon Tour, aucun titre du prochain album n’est joué. Mustasch se concentre surtout sur ses trois derniers albums en date : Sounds Like Hell, Looks Like Heaven, Mustasch et Latest Version of the Truth. Tous les albums sont représentés sauf Powerhouse et les titres accrocheurs comme "Double Nature" et "Black City" sont évidemment de la partie, pour le bonheur de tous.
Mustasch s’est donc montré plus que convaincant pour sa première date parisienne, après deux passages en festival appréciés cette même année. 2013 fut la première année où le groupe a donné des concerts en France, il reste maintenant à espérer que le rendez-vous est pris pour les prochaines tournées.
Setlist :
Tritonus (Prelude)
Heresy Blasphemy
Mine
Destroyed by Destruction
Down in Black
It's Never Too Late
Falling Down
I Don't Hate You
Deep in the Woods
Bring Me Everyone
Parasite
Speed Metal
Double Nature
Black City
I Hunt Alone
Rappel :
6:36
Un grand merci à Fanny Storck pour les photos.
