Il est des groupes dont on se dit qu’ils iront loin. C’est ce que je m'étais dit de Human Fortress, en 2003, après seulement deux albums et une grosse prestation live au Wacken Open Air. Force est de constater qu’ils avaient tout donné à ce moment-là et que malgré un ultime et laborieux effort en 2008, on ne les reverrait plus. Et voilà qu’au détour d’une conversation avec notre Vénérable Ju de Melon le mois dernier, celui-ci m’annonce la sortie d’un nouvel album du combo germain chez AFM Records. Aiguisé par la curiosité, j’acceptai donc de vous écrire quelques lignes sur ce qui pourrait bien signer le retour de Human Fortress.
Les premières notes de ce nouveau brulôt m’ont tout d’abord fait un peu peur. En effet, le titre éponymine Raided Land commence là où le tant décrier Eternal Empire se terminait: avec des sonorités médiévales version clavier Bontempi de mon enfance. Fort heureusement, les grosses guitares prennent très vite le dessus pour nous servir un power énergique, plutôt semblable à celui des premiers albums du combos. Raided Land s’avère en fait être un titre efficace, servi au mieux par un Gus Monsanto, ex-vocaliste de Revolution Renaissance, au top de sa forme. De manière générale, Raided Land est dominé par des morceaux bien puissants, typique du power du début des années 2000. Nombres de morceaux rappellent les premiers Falconer par leur côté folk, ainsi que Kamelot pour la recherche mélodique lorgnant par moment sur le power progressif. En ce sens, Wasted Years illustre le mieux cette combinaison folk/power/prog. Il s’agit pour moi du meilleur titre de l’album. Dans le même genre, on retourve aussi Dark Knight et son intro version chœur nordique à la Tyr, ainsi que la superbe ballade Pray For Salvation, introduite par un magnifique Prelude.
Au rang des curiosités, on notera la fâcheuse (ou pas) tendance de Gus Monsanto à vouloir sonner comme Andi Deris (Helloween) sur les entames de certaines pistes (Shelter – la ballade inutile, ou bien Gladiator of Rome Part 2 – digne suite de Gladiator Of Rome parue sur Defenders of the Crown, leur meilleur album à ce jour).
Concernant les déceptions, elles ne sont pas nombreuses, mais cependant vraiment irritantes! Premièrement, ces sons de claviers "very cheap" desservant des intros méritants bien mieux car généralement inspirées. Et deuxièmement, le nombre de pistes trop élevé. Il y en a 13 et c’est est vraiment trop pour un album comme celui-ci qui aurait pu être ultra-efficace avec 10 pistes seulement. J’ai décroché après la neuvième. 3 sur les 4 dernières sont de simples fillers. Dommage, car Under Siege, qui est un des meilleurs morceaux de l’album avec son intro à la Iron Maiden, se retrouve noyé dans l’inutile. Peut-être que les maisons de disque pensent encore que la quantité justifie le prix d’un album physique?...
Bref, si on considère les 9 premiers morceaux + Under Siege, Raided Land marque le retour en force de la Forteresse Humaine teutonne après bien des années de déboire. Cette galette comblera les fans de Power à tendance folk, comme on savait le faire il y a quelques années en arrière. Espérons que les quelques défauts évoqués plus haut soient corrigés sur leur prochain effort (investissez dans un synthé à plus de 150 euros, les mecs !) et nous retrouverons pour de bon le Human Fortress de la Grande Epoque !
Note: 7.5/10
Tracklist:
01. Raided Land 02. Child Of War 03. Wasted Years 04. The Chosen One 05. Shelter 06. Gladiator Of Rome (Part 2) 07. Dark Knight 08. Prelude 09. Pray For Salvation 10. Evil Curse 11. Restless Souls 12. Under Siege 13. Guard The Blind