On attendait ce concert depuis un petit moment déjà, depuis la bonne surprise de la rencontre en juillet dernier, de votre fidèle serviteur avec le binôme redoutable de chez Papa Roach : Jacoby (chant) et Jerry (guitare). Autrefois gloire du neo metal made in US, le groupe Californien a su se réinventer intelligemment au fil des années, en adoptant un propos toujours plus personnel, authentique et mature. Ce soir, et à l’occasion de la sortie l’année dernière de leur dernière production discographique, The Connection, le groupe fête ni plus ni moins que ses 20 ans de carrière !
La joyeuse troupe de Davey Richmond ; glamour et décadence
L’arrivée dans un Trabendo bondé (le concert de ce soir affiche complet depuis un bon moment) dévoile un jeune loup aux dents longues, ô combien réminiscent d’un Papa Roach en plus jeune justement : Glamour Of The Kill. Quatuor britannique lourdement tatoué, le gang de Davey Richmond (chant et basse) réussit l’exploit de faire adhérer le public immédiatement, à son metal lorgnant à la fois vers ce que l’on appellerait le « rock » aux USA (et tel que pratiqué par Papa Roach, donc) et le punk rock à la Greenday, mais metallisé à fond. Visiblement influencé par l’énergie des grands du style, Metallica et Mötorhead, la troupe profite de l’énergie insufflée ce soir à un public chaud qui le lui rend fort bien, pour apparemment filmer leur DVD à venir. L’ambiance est survoltée, et les titres "Second Chance", « If Only She Knew » ou encore « Freak Like Me » font fureur. La reprise de Kiss, « Love Gun », achèvera la performance sous un tonnerre d’applaudissements. Excellente découverte, qui met fort bien en appétit pour la tornade à venir !
Et quoi de mieux pour reprendre la relève d’un show démarré sur une touche de peps aussi insolent que celle instaurée par les jeunes loups ambitieux, que d’attaquer d’emblée avec « Burn » ? Pris à la gorge, le public découvre avec joie un Jacoby & Cie totalement déchaînés. Jeu de scène de folie, titres hyper-efficaces, le groupe n’a rien perdu de sa splendeur et fait honneur à la réputation qui leur court derrière depuis un moment, à savoir : d’être des bêtes de scène délivrant un show radical à chaque fois. On vous le disait dans notre interview, le groupe a su s’adapter aux vagues déferlantes du temps et des tendances au fil des années, pour développer une expression de plus en plus personnelle et mature, et réussir l’exploit de faire salle comble de par le monde, au cours de vingt longues années consécutives.
Jacoby carbure au café ces temps-ci, et force est d'admettre que sa forme est olympique !
Tirés de leur dernier album en date, The Connection, les titres « Silence Is The Enemy », « Give Me Back My Life » et « Where Did The Angels Go » s’avèrent des tueries taillées pour le live, en plus de mettre en valeur le discours altruiste d’un Jacoby très en-émotion ce soir. Descendant de son autel pour aller régulièrement prendre des bains de foule (c’est d’ailleurs tout naturellement qu’il se fraiera un chemin vers votre serviteur, pour lui faire le baise-main et un gros câlin - preuve que la théorie de la connectivité abordée dans leur dernière œuvre est on ne peut plus pertinente), Jacoby se fendra d’une dizaine de remerciements au public qui le suit depuis si longtemps, et adressera même son discours directement à quelques fans au premier rang, qui lui auraient remis des lettres perso, avant-show, qui l’auraient apparemment beaucoup touché. La connivence est grande avec le public, et l’on ne peut qu’être mu par la sincérité du groupe américain.
Jerry Horton, la force tranquille de Papa Roach. Sous un look très "Marty McFly" se cache un guitariste ingénieux et solide, au panel de sons et de riffs redoutable
L’énergie très punk rock de leur musique est réellement rafraîchissante, et sait trancher, par un horizon musical saturé d’une technicité qui devient dictatoriale ces derniers temps. Structures courtes, efficaces, chansons aux allures d’hymnes, mais surtout : une performance à couper le souffle. Le basse / batterie de Toben et Tony assure comme un seul homme, en imposant une colonne vertébrale solide au quatuor ; Jerry assure avec discrétion le show, avec un jeu de guitare toujours propre et béton en dépit de son jeu de scène très dynamique ; quant à Jacoby… Quelle voix, quelle présence ! Un véritable lion, qui n’a rien perdu de sa fougue et qui enflamme le public à chaque interjection. Backé par les chœurs carrés de Jerry, qui soutiennent à merveille ses refrains, il peut s’exprimer dans la plus grande aisance. Le son est quant à lui assurément bon ; le seul bémol à mentionner proviendrait de lights très ‘doom’ qui font grincher les photographes présents ce soir.
Que dire ? Si ce n’est que tous les morceaux joués ce soir sont des points d’orgue, que le groupe ne chôme pas et ne laisse pas retomber une seule seconde son public. Avant même que l’on ait eu le temps de comprendre ce qu’il se passait, le show est déjà fini (déjà ??!) et chacun de repartir dans sa chaumière le cœur rempli de l’énergie, de l’empathie et du sentiment de fraternité contagieux dispensés par le groupe ce soir. Quoique l’on puisse penser de leurs derniers albums en date, Papa Roach en live, demeure du très lourd, à l’action salvatrice dix fois plus efficace que du Prozac ! A recommander et à revoir sans modération !
Setlist :
Burn
Silence Is The Enemy
Blood Brothers
Give Me Back My Life
Between Angels And Insects
Where Did The Angels Go ?
Forever
Leader Of The Broken Hearts
Still Swingin’
Born With Nothing, Die With Everything
Scars
Lifeline
…To Be Loved
Getting Away With Murder
Dead Cell
Last Resort
Liens utiles :
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Mes humbles excuses à nos compatriotes de Holophonics qui ont ouvert le show : je n'ai pas pu arriver à temps pour votre performance, mais en ai eu des échos positifs !
Les photos de Papa Roach ont été gracieusement empruntées à l'artiste suivant : "Sicimages. The Practice Of Staying Present" figurant sur le site officiel de Papa Roach.