Tous dans le Pitt !
Toi, là au fond de la classe, as-tu vu les films des Monty Python ou lu les aventures du Comte de Monte Cristo ? Oui ? Non ? Peu importe. Là, de suite, je te propose d'écouter le nouvel album de Monte Pittman, crois-moi tu ne vas pas le regretter.
Parce que, comme claque inattendue venue un peu de nulle part, on ne fait pas mieux en ce début d'année 2014. En effet, qui peut se targuer d'avoir attendu cet album avec impatience ? Faut dire que la promo du label Metal Blade a été plutôt discrète sur cet artiste également, croyez-le ou non, guitariste live de... Madonna ! Oui oui, la madonne, celle qui comme une vierge se détend sur la isla bonita... Bah pourtant, rien à voir, foi de Fougère !
Vous vouliez du gros son hard & heavy ? Ce The Power of Three est clairement fait pour vous. Car l'ami Monte est un vrai rockeur metalleux, ancien guitariste de Prong également et donc habitué à la scène plus rentre dedans. Ainsi d'ailleurs l'album débute sur un faux semblant, une intro acoustique que n'aurait pas renié King Diamond et bam on s'en prend plein la tronche avec "A Dark Horse" qui annonce la couleur entre gros riffs acérés, chant impeccable et soli dévastateurs. Ca prend aux tripes et au final aucun morceau ne sera de trop, les quelques rares longueurs (peut-être "Delusions of Grandeur" bien qu'agréable mais à la mélodie qui ne décolle pas vraiment et un dernier morceau de 13 minutes qui aurait pu suffire aux alentours des 10) seront vite balayées au fil des écoutes car c'est plus d'une fois qu'on a envie de revenir sur cette galette.
Nous parlions du chant, celui-ci respire les influences Ozzy Osbourne et des relents stoner grunge 90s. Le son est d'ailleurs ancré dans cette mouvance, en mode bien plus direct et puissant certes, le mix chapeauté par le maestro Flemming Rasmussen (façonneur du son des grands Metallica) est en tout point parfait et parfaitement adapté à cette oeuvre d'une richesse impressionnante sur le plan musical. Chaque titre a semble-t-il été travaillé à l'extrême, que ce soit dans les plans de basse ou les changements de structures, les ambiances déroutantes (parfois qui rappellent un groupe à la mode actuellement : Ghost) ou les arrangements vocaux. "Everything's Undone" en sera un des meilleurs exemples, et je n'ose même pas ici parler du grand final "All Is Fair in Love and War" qui offre quelques passages épiques de taré... et même un moment death metal s'il vous plait.
Certes les grands patrons du metal ont bercé l'écriture de ce brûlot, on pensera bien sûr à Metallica (fatalement, mais pas que à cause du son... écoutez par exemple l'intro de "Missing") et forcément à Black Sabbath ou toute la scène "metal sombre doom ou presque" qui en a découlé. Au-delà de tout ça, certains morceaux sortent un peu du lot, comme "On My Mind" et son côté Alice in Chains mélangé à un hard rock classique fera mouche en tranchant quelque peu le rythme de façon judicieuse au sein de l'opus, un "Away from Here" d'une lourdeur de basse bien pensée qui assombrit encore plus les débats ou encore le single n°2 "Before the Mourning Sun" qui propose quelques relents modernes tout en restant diablement old school : un véritable exploit. Tandis que "Edge of the World" en mode quasi-ballade, elle s'avère de plus en plus prenante au fil des écoutes alors qu'on aurait eu tendance à la penser faible lors du premier contact.
Entre compositions inspirées, chant maîtrisé, technique hors pair et production intelligente, c'est un quasi sans faute que le musicien américain Monte Pittman nous accorde avec ce nouveau disque, à la fois varié et puissant sans pour autant oublier les émotions tout en digérant parfaitement des influences certes évidentes. Un indispensable de ce début d'année 2014 et, en ce qui me concerne, un premier coup de coeur pour cette nouvelle saison metal qui s'annonce sous les meilleures auspices.
La Folle Fougère