Véritable leader incontesté d’un genre bien particulier dans la scène Metal, les cinq joyeux lurons de Periphery font partis de ces jeunes groupes pour lesquels l’ascension fût fulgurante. Ayant pratiquement à eux seuls inventés le Djent (les puristes diront que Meshuggah a fait la même 20 ans auparavant), ces américains sont totalement adulés par tout un public dévoué à sa cause. En seulement 2 albums, Periphery a su s’imposer et se faire une place de choix parmi les plus grands. Deux ans après un This Time It’s Personal salué par la critique, voici que Clear, un nouvel EP expérimental pointe le bout de son nez via Century Media …
Enfin, expérimental semble être un pléonasme pour ce groupe, qui n’a de cesse de casser les codes de la musique. Là où Clear se veut expérimental, c’est dans sa réalisation. D’après les dires du groupe, ce ne serait ni un EP, ni un nouvel album, mais bel et bien une œuvre à part dans la discographie du groupe. Chaque membre se serait attelé à la composition d’un des titres figurants sur cet EP. C’est donc à une offrande assez différente (enfin plus ou moins, nous y reviendrons) que ce à quoi Periphery a pu nous habituer jusque là.
Bien que leur second opus marquait déjà un bond en avant dans le côté mainstream en proposant des refrains très mélodieux, accessibles aux fortes consonances Emo Rock typiquement américain, Clear lui donne d’une manière assumée dans la Pop. Pop gonflée aux grosses guitares et aux rythmiques puissantes et toujours syncopées, mais Pop tout de même. Débutant par un « Overture » grandiloquent à souhait, Periphery ose et surprend. Et dès le premier véritable titre, « The Summer Jam », le côté Pop saute aux oreilles. On pense à du Alien Ant Farm (rappelez vous, ceux qui avaient repris le « Smooth Criminal » du King Of Pop ) dopé aux hormones. C’est joyeux, catchy, et, il faut l’avouer terriblement addictif …
« Feed The Ground », lui, ramène directement aux côtés Emo du groupe, si bien que l’on dirait un titre du groupe Get Scared qui déchaîne les passions sur le continent américain avec son dernier album défrayant la chronique. On aura même droit à une sorte de Neo Industriel, sur le sautillant et excellent « The Parade Of Ashes », dont Disco Pop surprendra autant qu’il plaira !
Ensuite, nous aurons droit à des titres plus classiques pour Periphery, tout d’abord avec les deux instrumentaux « Zero » et « Extraneous » contenant toutes les deux le riffing si caractéristique de Misha Mansoor, et la piste finale « Pale Aura » qui n’aurait pas dénaturé sur This Time It’s Personal, dont l’excellent solo de guitare vous donnera des frissons.
Côté production, Periphery nous sert là encore l’artillerie lourde. Puissante, claire, moderne, massive, aérée … Un modèle du genre.
Pour conclure, Clear s’avère être une excellent œuvre, qui ravira les fans du combo, et tout amateur de Metal/Rock totalement décomplexé, n’ayant pas peur de sortir des rangs. Periphery est donc bel et bien un (le ?) des seuls groupes de cette scène Djent qui semble encore avoir de l’inspiration.
Note : 4/5