La jeunesse heavy thrash triomphante ?
Il est parfois très agréable de tomber, au hasard de recherches et découvertes, sur un groupe dont on ne sait rien (même pas de photo promo !). Mais quand je dis rien, c'est... quasi pas grand chose en fait, surtout lorsque la formation en question n'est même pas présente sur certains réseaux sociaux (juste quelques morceaux sur leur page Reverbnation en fait).
Sauf que parfois c'est mieux, et cela suffit même à se faire une idée tout en profitant tranquillement de ce qui passe entre nos oreilles, sans être parasité par multiples bios (nous avons déjà le line-up et un bref historique, c'est déjà ça) ou messages promos qui souvent biaisent un peu le ressenti.
Alors leur heavy thrash est là, devant nous, old school et mélodique, empruntant à la NWOBHM comme aux vieilles légendes mais aussi aux années 80 du thrash US des familles pour nous offrir un premier opus qui, s'il ne rentrera certainement pas dans l'histoire, risque bien de les lancer en beauté. De qui je veux parler ? Des américains de Pharaoh's Curse, dont on ne sait pas grand chose donc, si ce n'est qu'ils se sont formés autour des frangins David "Stewge" Stewart et Rich Stewart, et viennent de Rochester dans l'état de New York, en quelque sorte on pourrait les considérer comme les fils cachés des voisins Anthrax même si leur musique ne se rappoche pas forcément de cette branche metalleuse.
Les titres de la première partie du CD sont fort efficaces. L'éponyme ouvre les débats avec une belle pêche, un "No Tomorrow" quasi powerisant s'accélère en beauté en s'habillant même d'un clavier étonnant (même si le chant n'est pas toujours irréprochable) et, mëme si on est pas loin du plagiat de Megadeth (riffage à la "Trust" ou à la Rust in Peace et surtout refrain que l'on croirait sorti tout droit du cerveau - assez malmené depuis peu - de Dave Mustaine), "Carnival of Lies" s'impose comme leur tube efficace qui s'écoute sans mal et fait headbanguer des pieds (bah quoi ?) avec cerise sur le gâteau un solo fort bien exprimé.
Un petit creux se fait au sein du disque, si "Seasons of the Witch" tient bien le coup avec son riffage old school affirmé (qui a dit Angel Witch ? Avec une pointe de Megadeth là encore...) malgré un chant parfois là encore hésitant, "Famous Last Words" risque de saouler un brin à la longue avec son côté hard FM/AOR malgré un refrain que n'aurait pas renié Deep Purple (orgue hammond à l'appui). Mais cela reste poussif... heureusement "Handyman" repart en mode plus thrash (avec une voix plus habité qui sied mieux au frontman avec quelques vibrations à mi chemin entre Dio et King Diamond - les falsettos en moins) et "Retail Rebel" confirme ce regain avec un riff certes simpliste mais bien cool pour un morceau amusant sur son break un peu bluesy qui aurait peut-être mérité un refrain plus travaillé encore même si bougrement accrocheur. Fort heureusement ce premier effort se conclut donc fort bien, d'autant plus sur un excellent morceau intitulé "The Lotos Eaters" à la fois plus heavy et diablement mélodique, la petite perle finale qui sent bon le Savatage par instants et confirme que ces jeunes ont de bonnes idées et un talent certain pour l'écriture.
Un bon premier essai donc pour Pharaoh's Curse, pour une production probablement maison et manquant parfois de pêche il faut l'avouer, mais les aspects mélodiques et une certaine diversité intéressante dans les compos font de ce Pharaoh's Curse (car on ne l'a pas précisé mais l'opus est éponyme) paru au tout début de cette année une oeuvre qui devrait intéresser les fans de heavy thrash mélodique les plus curieux. Il restera juste au groupe de muscler certaines approches de leur jeu et donner un peu plus de justesse à un chant parfois limite.
La Folle Fougère
Ma note : 6.5/10
(arrondie à 7 car il faut soutenir les nouveaux venus avec peu de moyens !)
