De temps en temps, un peu de brutal death metal est exactement ce qu'il vous faut. Un truc simple et efficace, qui remplace merveilleusement bien le coton-tige que vous avez oublié d'acheter.
Evidemment, l'inconvénient, tout comme avec le coton-tige d'ailleurs, c'est que si on enfonce un peu trop, on peut s'éclater les tympans. A titre personnel, je pratique la diversité musicale pour éviter tout problème de saignements d'oreille.
Je sais que parmi vous, Gros Auditeurs (ou plus précisément Gros Lecteurs), certains ne jurent que par la musique brutasse laissant le symphonic/gothic/stoner/heavy à d'autres.
C'est exactement à vous, qui aimez la musique délicate de Krisiun, d'Aborted, de Dying Fetus pour ne citer que les premiers qui me passent par la tête, que je m'adresse. Si vous recherchez de la mélodie, de la voix féminine, du synthétiseur, des arpèges aériens, passez votre chemin.
Defeat the Earth est un jeune groupe, formé en 2012, comme la scène française sait en produire de temps à autre. La différence avec bon nombre d'autres expériences entre amis et fans de gros son, c'est qu'ils se sont bougés le cul. En effet, Gaëtan et Alexander, rejoints en 2013 par Rémi et Elise, n'hésitent pas à mouiller régulièrement leurs chemises en enchaînant les concerts un peu partout en France.
Une tournée de plus d'une vingtaine de date est d'ailleurs prévue jusqu'à cet été, qui va les emporter outre à travers la Gaule, bien plus loin, loin dans l'est en Russie.
Et puis, un CD autoproduit vient de sortir. Histoire de graver tout ça dans les mémoires, à grand coups de laser.
Beyond Creation avec ses courtes vingt minutes présente néanmoins bien le groupe. Ici, peu de fioritures. On fait du brutal death et puis c'est tout !
Le morceau d'introduction d'une trentaine de secondes, instrumental avec un unique cri à la fin, annonce déjà le tempo.
On ressent très furtivement quelques influences core, au niveau de certaines rythmiques, dans des morceaux comme Nocturnal Revenge, mais elles laissent rapidement place à un martellement et à des riffs rageurs dignes des plus belles heures du bon vieux brutal death avec comme seul son aigu l'occasionnel tintement de la cymbale.
Certes, il existe bien une ballade sur CD, il s'agit de Day to Day. Non, je plaisante. On reste dans le brutal, il y a bien quelques ralentissements saccadés, mais ceux-ci laissent rapidement place à un flot de guitare.
Le reste est à l'image d'Utopist, avec une double caisse qui entre en action dès les premières secondes du morceau et ne finira plus de résonner. Hormis un ou deux breaks, la machine reste lancée à toute vapeur !
Brutal as just began, Sexual Headcase et Defeat the Earth s'enchaînent allégrement, toujours avec la même verve et violence.
Avec Time Out, on se rend compte que le déluge musical est terminé. Brutalement, comme le reste.
On aime ou on n'aime pas, mais il faut reconnaître que les membres de Defeat The Earth signent ici un premier album tout à fait correct dans un style où il est difficile de se distinguer. Ils savent ce qu'ils veulent et le font savoir bien fort !
"Beyond Creation". Sorti le 25 janvier 2014.
Playlist:
1. Beyond Creation (0:31)
2. Nocturnal Revenge (3:07)
3. Day to Day (3:02)
4. Utopist (3:10)
5. Brutal as just began (2:53)
6. Sexual Headcase (3:04)
7. Defeat The Earth (3:44)
8. Time out (1:24)
Vous pouvez retrouver quelques extraits ici: http://defeattheearth.bandcamp.com/
Thomas Orlanth
Photos : © 2013 Thomas Orlanth - site internet: www.thomasorlanth.com
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