Double-anniversaire à Paris
A l’occasion de sa nouvelle tournée, Along for the Ride tour, Dream Theater est revenu à Paris deux ans après son dernier passage. Le line-up reste le même, mais la formule est complètement revue, puisque les américains viennent ici seuls pour présenter deux sets, l’un axé sur les morceaux récents, l’autre sur deux albums : Awake et Metropolis pt. 2 : Scenes from a Memory. De quoi contenter les fans de tout bord avec un show exceptionnel.
Fort d’un nouvel album éponyme et d’un line-up désormais soudé, Dream Theater fait son grand retour à Paris, pour la seconde fois avec Mike Mangini à la batterie. Cependant, les cinq musiciens ne comptent pas présenter aux fans le même type de concert que la dernière fois, à savoir un concert de deux heures précédé par celui d’un groupe en première partie (Periphery s’était joint à la fête en 2012). Le groupe revient au type de tournée qu’il menait jusqu’à celle d’Octavarium, qui a pris fin en 2006, à savoir un concert appelé "An evening with Dream Theater", au cours duquel le groupe est seul à l’affiche et joue deux sets, ce qui donne un concert de trois heures au total.
Le groupe en a profité pour présenter deux époques différentes dans ses sets. Ainsi, le premier met en avant le nouvel album du groupe, Dream Theater, avec quatre morceaux de celui-ci, ainsi que des morceaux récents dans la carrière du groupe. On y retrouve donc deux titres d’A Dramatic Turn of Events, qui avaient déjà été joués lors de la précédente tournée, ainsi que "The Shattered Fortress", pièce finale de la AA suite (Alcooliques Anonymes), qui conclut le combat de Mike Portnoy, ancien batteur du groupe, contre l’alcoolisme. Seule exception dans ce set, la pièce épique, "Trial of Tears", issue de l’album Falling Into Infinity, qui n’avait pas été jouée en entier à Paris depuis 10 ans.
A l’inverse, le second set permet au groupe de fêter deux anniversaires : les 20 ans d’Awake et les 15 ans de Metropolis pt. 2 : Scenes from a Memory. Ces deux disques sont donc largement représentés, avec des morceaux classiques ("Lie", "The Dance of Eternity") et des morceaux plus rares, comme "Space-Dye Vest", jamais jouée en live par le groupe avant cette tournée, ici réarrangé pour plus de punch, ou "Scarred", qui n’avait pas été jouée à Paris depuis 2002. A l’instar du premier set, une exception est glissée au milieu : "Illumination Theory", pièce finale de l’album Dream Theater.
Ces deux sets mettent en valeur le fait que le groupe a su réunir plusieurs générations de fans au Zénith de Paris, entre ceux qui connaissent le nouvel album par cœur et qui jubilent quand le groupe entame "Breaking All Illusions" et les fans plus anciens qui headbanguent sur "The Mirror". Dream Theater propose ainsi deux sets bien différents qui permettent à chacun d’y trouver son compte.
Côté performance, le groupe, toujours aussi propre sur scène, s’en sort toujours à merveille, avec chacun qui peut briller à sa manière, comme Mike Mangini qui se taille un joli solo de batterie pendant l’instrumental "Enigma Machine", ou Jordan Rudess qui sort son clavier portatif Zen Riffer pour aller haranguer la foule pendant "Trial of Tears" et s'amuser à côté du guitariste John Petrucci. James LaBrie se montre bien en voix tout le long de la soirée, des premiers couplets de The Enemy Inside au final grandiose de "Finally Free". Il montre ainsi que, malgré les années et l’aspect technique des chansons qu’il doit interpréter, sa voix est toujours là.
Le son peut cependant être un point discutable. Si le fond de la salle est servi par des balances de qualité, les premiers rangs souffrent d'une mise en avant excessive des fréquences graves, ce qui a pu nuire à l'écoute de certains.
Cependant, si la performance est toujours au poil, on peut regretter un certain manque de communication avec le public, contrairement au concert de 2012. En effet, le groupe enchaîne les chansons et James LaBrie ne prend la parole qu’à de rares moments : une fois pour saluer la foule, une autre pour annoncer l’entracte et une autre pour évoquer le double-anniversaire. Heureusement, il arrive à captiver la foule pendant les chansons et adresse un clin d’œil à Paris en changeant le refrain de "Trial of Tears", chantant ainsi "It’s raining on the streets of Paris city".
Malgré cela, le groupe arrive à faire jubiler le Zénith entier, qui affiche quasiment complet ce soir-là. Sachant fidéliser son public, Dream Theater a su offrir un concert conséquent, avec une setlist variée, dans laquelle chacun y trouve son compte.
Setlist :
Acte I
False Awakening Suite [sur bande]
The Enemy Inside
The Shattered Fortress
On the Backs of Angels
The Looking Glass
Trial of Tears
Enigma Machine
Along for the Ride
Breaking All Illusions
Acte II
The Mirror
Lie
Lifting Shadows Off a Dream
Scarred
Space-Dye Vest
Illumination Theory
Rappel :
Overture 1928
Strange Déjà Vu
The Dance of Eternity
Finally Free
Illumination Theory Outro [sur bande]
Photos : © 2014 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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