Andre Matos – Mentalize

Andre MATOS - MENTALIZE

Il n’aura pas fallu plus de trois ans au Sieur Matos pour nous proposer la suite de ce que fût l’excellent Time To Be Free, sorti en 2007. On s’en souvient, c’était l’album qui avait lancé la carrière désormais solo de notre Dédé, après les périodes Angra-Sha(a)man révolues. Ce premier album accrochait par sa prise de risque, certes minimes mais il y en avait un peu (souvenez vous ‘Rescue’), mais surtout par sa production et la qualité des morceaux présents (‘Letting Go’, ‘Rio’, etc…), signe montrant bien le savoir-faire de Mr. Matos.

 

Alors que vaut cet opus à la pochette résolument sombre (et plutôt moche…) intitulé Mentalize ?

Déjà, exit l’intro classique qui faisaient la marque de fabrique des productions Matos, on entre directement dans le vif du sujet avec un premier morceau qui peut surprendre au début avec sa voix d’outre tombe et ses tambours tribaux, mais on retrouve bien la voix et le style d’Andre sur le refrain de ‘Leading On’, dans la lignée d’un ‘Letting Go’, mais en moins puissant, la surprise ayant déjà été faite. On retrouvera cette ambiance puissante, aux refrains carrés et directs, aux riffs sympathiques sur les pistes ‘I Will Return’, ‘Shift The Night Away’ ou encore ‘Power Stream’, de l’ultra classique chez Matos mais tellement bon qu’on en redemande facilement.

Il existe une petite nouveauté néanmoins, c’est l’emploi de chœurs sur plusieurs morceaux, donnant une dimension assez intéressante, notamment sur ‘I Will Return’, le refrain m’ayant donné quelques frissons, la batterie est assez simple mais convaincante ainsi que les gratteurs ! J’aimerais adressé une mention spéciale à ‘Shift The Night Away’, morceau réellement bien construit, rapide, c’est un florilège musical absolument bien servi par la bande à Dédé ainsi que des chœurs qui apporte toute l’ampleur au morceau.

J’aimerais aborder le côté sombre de Matos, style voulu par Mentalize, car c’est ce que j’ai ressenti sur ces titres, un registre où je ne l’ai pas souvent entendu chanter, la voix torturée digne de Marylin Manson sur ‘Someone Else’ avant de partir dans les aigus pour le refrain, un morceau aux riffs lourds et avec deux ambiances selon que l’on se trouve dans le refrain ou les couplets, avec même une pause très symphonique au milieu, une chanson complexe mais bien construite, digne d’Andre. Cette ambiance noire se retrouve à nouveau sur le titre éponyme, les riffs y sont également lourds et saccadés avant de s’envoler pour le refrain, on a vraiment l’impression d’avoir affaire à un esprit torturé, à deux personnes.

Les ballades sont ici au nombre de deux, dont une n’a pas d’autre intérêt que de nous calmer avant de permettre à la dynamique et rapide ‘Power Stream’ d’entrer en jeu (bien que en deçà du niveau imposé par ‘Endeavour’). ‘Back To You’ est néanmoins très belle et séduira les amateurs du genre.

De manière générale on aura toujours cette orchestration typique d’Andre Matos, les musiciens jouant tous bien. Je disais toute à l’heure que l’on avait plus d’intro classique, j’ai à moitié menti, car on en retrouve une sur le très bon ‘Violence’, qui accélère de plus en plus pour arriver au paroxysme, une explosion musicale digne de ‘How Long’.

 

On a donc ici un album d’Andre Matos, cela ne fait aucun doute, et c’est peut être pour ça que l’on n’est pas surpris par certaines pistes, d’où ma note. Je le trouve effectivement un peu en dessous de Time To Be Free, bien que des innovations soient là. Le côté noir mentionné au dessus est une nouvelle facette du musicien, je ne trouve pas que ça lui sied à merveille mais ça colle avec l’album et cela permet de maintenir le suspens d’une certaine manière.

Nuls doutes cependant que ces morceaux feront mouche sur scène, et je compte bien être présent pour vous conter la future performance de l’un de mes chanteurs favoris !

 

Tib’

Note: 7.5/10



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