La nouvelle génération du thrash en campagne
Le mardi 28 février, le Glazart a accueilli un plateau uniquement composé de jeunes groupes de thrash metal, venus pour montrer à un public réduit, mais fervent, qu’ils ont de l’énergie à revendre. Suicidal Angels a donc pu présenter les compos de son nouvel album, accompagné de Fueled By Fire et son metal slayerien, Lost Society et son humeur fêtarde et Exarsis, compatriote grec de la tête d’affiche.
Exarsis
La soirée commence avec le groupe Exarsis, tout droit venu d’Athènes. Après une intro acoustique, les cinq thrashers sont prêts à présenter leurs compos rapides et enragées. Riffs acérés et rythmiques frénétiques sont évidemment de la partie, nous sommes bien en présence d’un groupe de thrash metal classique, qui s’amuse bien sur scène, avec des membres mobiles, notamment le bassiste Chris P., qui ne montre aucun signe de crispation lorsqu’il prend part à un circle pit avec le public.
La foule, relativement peu fournie, répond tout de même présent dès ce premier concert de la soirée. Mosh pits à répétition et circle pits sont de la partie, à croire que les riffs frénétiques des Grecs fonctionnent à merveille sur les tympans des thrashers présents ce soir.
On pourra juste émettre une réserve quant au chant de Nick J. Son style peut être rapproché de celui d’un Paul Baloff (ex-Exodus), pour le côté fou et le goût pour les aigus, mais il manque cependant de maîtrise vocale, ce qui l’emmènera souvent hors des sentiers de la justesse.
Malgré cela, la bonne volonté du groupe et l’énergie permet aux moshers de passer 25 minutes agréables lors de ce set d’ouverture. Reste maintenant à voir ce qu’Exarsis pourra donner ensuite.
Setlist :
Annihilation
Surveillance Society
Toxic Terror
Addicting Life Waste
Dying Earth
Suicide Disorder
Under Destruction
Lost Society
Vient maintenant le tour des thrashers foldingues finlandais de Lost Society, qui se préparent à donner leur première date en France. Fort d’un début de carrière à succès avec l’album Fast Loud Death, les quatre jeunots peuvent montrer comment ils appliquent leur recette thrash dans ton froc sur scène.
Force est de constater que tous les quatre se débrouillent très bien. En plus de jouer au poil les dix chansons du set, toutes issues de l’album Fast Loud Death (ce n’est pas ce soir que les fans auront un avant-goût de l’album Terror Hungry), le groupe peut laisser libre-cours à sa folie. Ainsi, les musiciens bougent partout sur la petite scène du Glazart et le leader Sammy Elbana s’éclate à jeter de l’eau sur le public et fera même un slam à la fin de "Piss Out My Ass" pour conclure le concert.
Côté public, c’est aussi l’éclate pendant une demi-heure, avec des mosh en pagaille et des slams à gogo. Le groupe fait ainsi honneur à sa réputation live et le public s’en rend bien compte. Le frontman n’hésite donc pas à remercier les parisiens présents entre deux headbangs et se montre proche de ses fans tout le long du concert.
La première visite en France de Lost Society est donc un succès, grâce à une performance scénique spontanée et furieuse et un public réactif et dévoué. Il ne reste plus qu’à espérer que les thrashers reviennent bientôt.
Setlist :
N.W.L.
E.A.G.
KILL (Those Who Oppose Me)
Fast Loud Death
Toxic Avenger
Braindead Metalhead
Diary of a Thrashman
Trash All Over You
Fatal Anoxia
Piss Out My Ass
Fueled by Fire
On sort maintenant de l’Europe pour accueillir les Américains de Fueled by Fire, qui viennent présenter leur nouvel album, Trapped in Perdition. En effet, le groupe laisse à son dernier disque plus de la moitié du set. Il n’oublie cependant pas ses deux albums précédents, avec notamment les titres "Thrash Is Back" et "Rising from Beneath" qui remportent un franc succès auprès du public amateur de sensations fortes.
Si les deux premiers groupes de la soirée, Exarsis et Lost Society, jouaient un thrash plutôt fun, le ton se durcit avec Fueled by Fire, qui présente une musique bien plus proche de Slayer. Riffs apocalyptiques et mélodies maléfiques viennent donc pervertir les oreilles des thrashers présents, qui sont cette fois-ci plus nombreux, mais moins mobiles.
Pourtant, le thrash de Fueled by Fire est assez propice aux mosh, mais beaucoup de compos sont plutôt tournées vers une ambiance infernale. Si le groupe est musicalement plus proche de la tête d’affiche, le manque de communication de la part du frontman Rick Rangel est peut-être une des causes de la baisse de mosh, bien qu’un regain d’énergie se manifeste à la fin du set.
Si les membres de Fueled by Fire se montrent moins mobiles et moins communicatifs, le set reste solide et permet d’établir une transition intéressante entre le thrash fun des deux premiers groupes et la musique sulfureuse de Suicidal Angels, qui ne va pas tarder à se manifester.
Setlist :
Catastrophe
Unidentified Remains
Forsaken Deity
Striking Death
Pharmaceutical Extermination
Symbolic Slaying
Thrash Is Back
Obliteration
Rising From Beneath
Defaced Mortality
Eye Of The Demon
SUICIDAL ANGELS
C’est donc au tour des thrasheurs grecs de faire leur entrée en scène en interprétant le premier titre de leur nouvel album : "Marching over Blood". L’album Divide and Conquer bénéficie d’une belle mise en avant, avec sept extraits joués ce soir, dont le mid-tempo "Seed of Evil", le single "In the Grave" ou l’épique "Control the Twisted Mind".
Pour les autres disques, tous sont inclus, hormis Eternal Domination. Ainsi, Sanctify the Darkness est représenté par le dernier titre de la soirée, "Apokathilosis". Bloodbath se taille la part du lion lors du rappel avec deux titres, "Chaos (The Curse Is Burning Inside)" et "Moshing Crew", qui font réagir les thrashers au quart de tour.
Le public est en effet à fond dedans pendant le set d’un peu plus d’une heure de Suicidal Angels. On a droit à une ambiance guerrière dans le pit, avec tout le Glazart le poing levé et à l’unisson pendant "Bloodbath". De beaux walls of death sont aussi réalisés pendant "Beggar of Scorn" et "Apokathilosis". Les moshpits ne se comptent plus, l’ambiance thrash est bien là et ne quitte pas la salle avant le groupe.
Côté performance, le groupe est bien carré. Au centre de la scène, Nick Melissourgos abat un à un les riffs avec précision en même temps qu’il déclame ses paroles avec un timbre qui peut rappeler celui de Max Cavalera dans ses jeunes années. On remarque que la rage est mieux rendue que sur album. A ses côtés, le petit nouveau Chris Tsitsis s’en sort à merveille sur les solos récents et anciens, pendant que la section rythmique, composée de Angelos Kritsotakis à la basse et Orpheas Tzortzopoulos à la batterie se donne à fond.
Pour sa première date française en tête d’affiche, Suicidal Angels a su frapper fort et convaincre les thrashers présents que la vague de revival du genre en veut. Il ne leur reste plus qu’à assurer sur le long terme.
Setlist :
Marching over Blood
Bloodbath
Bleeding Holocaust
Seed of Evil
Divide and Conquer
Reborn In Violence
Control the Twisted Mind
In the Grave
Terror is my Scream
Beggar of Scorn
Pit of Snakes
Rappel :
Chaos (The Curse Is Burning Inside)
Moshing Crew
Apokathilosis
Un grand merci à Fanny Storck pour les photos.