En ce début d’année 2014, pendant que les artistes du moment décrochent leur Grammy Awards, d’autres sortent de l’ombre, et le talentueux Jake E. Lee, qui n’était pas toujours sur le devant de la scène et sur les têtes d’affiche de ces dernières années risque bien de faire parler de lui ! Il se trouve que sa nouvelle formation sort son premier album chez Frontiers Records, enregistré au Hideout Recording Studio de Las Vegas.
On retrouve l’anglais D.J. Smith au chant, Jonas Fairley à la batterie, Ronnie Mancuso AKA R. Bernard Mann, actuel guitariste de Beggars & Thieves mais également producteur de l’album, à la basse, et bien évidemment Lee, qu’on ne présente plus, à la gratte.
Les sonorités qu’on entend chez Ozzy et Badlands (formation de Lee sur la période 1988 – 1993) sont au rendez-vous et le menu est toujours aussi efficace : mise en bouche avec un gros riff qui annonce la couleur, refrain ravageur bien copieux, et quelques solos de guitare en dessert ! Le guitariste a invité de nombreux musiciens à poser leur pierre à l’édifice. Seront de la partie Robin Zander de Cheap Trick, Paul Di’Anno, ex-frontman d’Iron Maiden (1978 – 1981), Rex Brown de Pantera et Kill Devil Hill, Todd Kerns et Brent Fitz de Slash and the Conspirators, et enfin Maria Brink de In This Moment qui a notamment collaboré avec Five Finger Death Punch sur « Anywhere But Here ».
Ça va headbanguer dans les chaumières comme dirait l’autre !
C’est sur le riff accrocheur de « Deceived » que débute l’album. Celui-ci n’est pas sans rappeler « Bark at the Moon », morceau phare de l’album éponyme de 1983 auquel Lee prit part lorsqu’il occupait le poste de lead guitarist auprès du Prince of Darkness. Probablement un petit coup de nostalgie. C’est avec joie qu’on découvre la voie de Smith, énergique mais pas dissonante. S’en suit un refrain qui rentre immédiatement dans la tête, tout comme celui de « Shout it Out », deuxième chanson de l’album qui ne laisse pas non plus indifférent, grâce à un côté un peu glam que j’affectionne particulièrement. C’est à mon sens le morceau qui sera le plus intéressant en live.
Remué par un album qui part sur les chapeaux de roues, on poursuit avec « Feeder » sur laquelle on entend Robin Zander. Le morceau marche sur les traces de ceux qui le précède en s’appuyant sur une voie puissante et plus aigue que celle de Smith. Le tempo se calme le temps de « Fall From The Sky » qui pourra vous faire penser à « The Blessed Hellride » de Black Label Society, un peu planante et agréable aux oreilles. Mais c’est quand même avec plaisir qu’on repart sur quelque chose de plus mouvementé avec « Wasted », et cette fois c’est Paul Di’Anno qui met la main à pâte pour un résultat qui passerait presque inaperçu dans une setlist de Motorhead. Puis « Slave » débute et on se rend compte de la qualité du travail apporté à l’ambiance des couplets et la richesse des sons qui en découlent. Etrangement, elle mêle cette ambiance à des passages beaucoup plus hard (double-pédale à la batterie et autres palm-muting guitaristiques) et ce de manière très réussie.
Le titre suivant, « Big Mouth », accueille la voie suave et rock’n’roll de Maria Brink, ici ce sont les couleurs de Joan Jett qu’on retrouve. Quelques effluves de doom se font ensuite sentir dans l’intro de « War Machine » avant de repasser à quelque chose de plus classique. La qualité des riffs et de l’ambiance générale de l’album laisse une petite déception sur ce morceau qui manque un peu d’originalité. « Redeem Me » offre quant à elle un bon riff de plus à cet album et un refrain pas moins convainquant que les autres. Enfin, grosse surprise de la part du dernier de morceau qui se démarque : il s’agit d’une instrumentale au piano mélangeant des style européens et asiatiques contemporain. Un final plutôt sympa qui montre bien l’éclectisme de Lee.
Du VRAI hard rock sauce 80’s ! Jake E. Lee est de retour, ça ne fait aucun doute, et il est venu avec tous les ingrédients qui ont fait son succès. Certains diront que ce genre de musique a déjà été fait. Certes, et c’est d’ailleurs Lee lui-même qui l’a fait, c’est pourquoi il est probablement un des mieux placés pour écrire ce genre de hard rock.
Le premier album des Red Dragon Cartel est pour moi une réussite, petit coup de cœur pour « Shout It Out » et « Slave » qui semblent sortir un peu du lot. Alors, à quand une tournée ? Et bien le groupe n’a fait que peu de concerts jusqu'à maintenant, et s’est d’ailleurs produit à l’occasion du NAMM (National Association of Music Merchants) show à Anaheim en Californie. Pas encore de dates européennes mais on espère les voir à l’affiche de nombreuses salles et festivals en Europe (et peut être même en France) dans les temps qui viennent !