Il est de ces groupes qui, sans le savoir, marquent votre parcours musical, influent sur vos envies ou vos émotions, vous ouvrent de nouveaux horizons...
Freedom Call fait partie de ces groupes. Du moins en ce qui me concerne. Mes premiers pas dans le style "heavy power speed symphonique", en d'autres termes "metal mélodique" ou "metal touche bite" (comme on le surnomme ainsi affectueusement sur La Grosse Radio)... Rhapsody, Sonata Arctica, Stratovarius et eux. Freedom Call a donc inspiré mon goût pour un certain style de musique qui aujourd'hui encore me poursuit et me ravit. Un groupe sans prétention à la base mais qui compte beaucoup, pas seulement pour moi mais aussi pour pas mal d'autres fans.
Aujourd'hui, les choses ont changé... sans véritablement changer, pour être honnête. Car, si je n'écoute plus autant de "power metal" qu'avant, Freedom Call s'est lui aussi quelque peu éloigné de son style "happy over glorieux" des albums "Crystal Empire" et "Eternity". Mais ils restent là, avec une certaine fraîcheur et une envie intacte, afin de nous faire partager leurs émotions du moment tout en ravivant en nous cette flamme nostalgique qui jamais ne s'éteindra.
"Legend of the Shadowking", 6ème opus du combo germanique sortant le 29 janvier 2010 chez SPV, ou le début d'une nouvelle ère ? Peut-être bien, peut-être pas... Que dire ? Les expérimentations de "The Circle of Life" ou "Dimensions" ont fait leur chemin et semblent avoir maturé pour nous offrir un nouvel album fort bien maîtrisé et plutôt riche dans un style metal souvent décrié pour ses clichés et autres répétitions.
Le concept du roi Louis II de Bavière (Ludwig II en allemand) et ce côté mélancolique passionné d'une vie ainsi contée donne à cette offrande un certain charisme, une originalité propre, une fraîcheur mais aussi une certaine folie, à l'image de ce personnage historique haut en couleur.
Le style "happy power speed hymnesque" de Freedom Call, encore présent dans des chansons comme "Out of the Ruins", "Merlin - Legend of the Past", "Remember!" ou encore la totalement déjantée mais optimiste "A Perfect Day" (et son côté Plastic Bertrand à peine renié par Chris Bay lui-même), se voit ainsi largement nuancé par un côté plus sombre et mélancolique. Des morceaux tels que "Under the Spell of the Moon", "Dark Obsession" et "The Darkness" (qui se suivent sur l'album) viennent ainsi varier l'éventail des possibilités d'un groupe que l'on pensait prêt à s'éculer ad lib dans le genre.
Peu de chansons faibles, quelques emprunts heavy à la Iron Maiden, d'autres plus modernes façon pop/new wave, un côté épique toujours persistant, bref un cocktail détonnant qui ne peut qu'entraîner l'album vers une relative perfection. Cependant, car il y a un "cependant" pour tempérer l'excitation de mes propos, l'album peut parfois souffrir d'un léger manque de pêche (Production un peu en retrait ? Choeurs légèrement moins puissants que par le passé ?) et manque également d'une certaine cohérence dans l'enchaînement de ses titres. En effet, la trilogie "dark" sus-mentionnée ne risque-t-elle pas d'ennuyer une certaine partie de l'auditoire ainsi placée au coeur de l'album, surtout après un véritable départ en fanfare ? Ajoutons à celà quelques titres légèrement en dessous ("Kingdom of Madness" aux sympathiques relants old school hard rock mais un peu coventionnelle, "Tears of Babylon" qui malgré son indéniable énergie semble singer quelques morceaux des albums "Crystal Empire" ou "Stairway to Fairyland" le refrain réussi en moins), et nous sommes donc loin d'être en présence de l'album parfait.
Un avis globalement très positif sur ce "Legend of the Shadowking" tout de même, pour un opus qui devrait marquer l'année 2010 dans le style "heavy power". En espérant qu'il tienne sur la distance, contrairement à ses deux prédécesseurs certes plutôt réussis mais perdant leur intérêt au fil des mois.
Ma note : 8/10