« And he’s buying a stairway… »
A New Day for Heaven est un collectif de musiciens de diverses formations françaises apparentées aux musiques progressives (Pig, Orenda, Pin Up Went Down) qui se sont réunis pour composer un double album concept dans la lignée des classiques du genre comme Pink Floyd, Queensrÿche et autres Dream Theater. Pendant une longue épopée durant presque deux heures (!), ils vont vous raconter l’histoire de Heaven, un jeune homme au cœur généreux, dont la vie va basculer du bien vers le mal malgré lui.
C’est avec une douce introduction intitulée « Plenitude » que commence l’histoire. De subtiles lignes de guitare nous entraînent dans le monde de Heaven. Puis, les différents personnages vont prendre place et nous raconter ses pérégrinations. D’une manière qui évoque Ayreon, le collectif va mêler chant masculin et féminin pour distiller différentes ambiances et rester cohérent avec la trame narrative, faisant montre d’un travail vocal élaboré. On peut remarquer que la production est très bonne, et que le mixage met bien en valeur chaque instrument, notamment la guitare basse, « détail » appréciable.
La cohérence entre chaque morceau a visiblement été travaillée pour faire que les morceaux s’imbriquent parfaitement entre eux, formant comme une unique pièce musicale plutôt agréable à l’écoute. Concernant le travail de composition en lui-même, il faut bien reconnaître que le collectif ne révolutionne en rien le genre, reproduisant un cheminement artistique qui a fait ses preuves dans le rock/métal : l’album concept. Mais de l’autre côté, on sent que le groupe n’a jamais vraiment cherché à casser des conventions, pour se concentrer sur l’histoire qu’ils voulaient raconter, avec une musique qui leur parlait. Il en ressort ainsi une authenticité certaine, en plus de la qualité des compositions.
L’influence de groupes comme Dream Theater plane sur l’album, particulièrement au niveau des sonorités, des arrangements instrumentaux et vocaux. C’est manifeste sur « Twice », « Under The Sign of Evil », et plus globalement, sur l’ensemble des deux galettes, à ceci près qu’aucuns des vocalistes ne tentent de singer James Labrie, ce qui en rassurera certains. D’ailleurs, A New Day for Heaven se détache de ses influences avec une musique qui n’est pas aussi ostensiblement technique, sans être moins fouillée pour autant. Notons tout de même qu’à certains passages, la nationalité des chanteurs ne fait aucun doute, ce qui ne gêne en aucun cas l’écoute, notez-bien, sauf peut être pour les puristes de la langue de Shakespeare...
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C’est dans les moments où A New Day for Heaven se veut plus agressif qu’il est moins convaincant. Certains riffs métal sont parfois peu incisifs et ne marquent pas vraiment l’esprit. (« The Fight » ou « Shiny Tongue ») Si le groupe arrive par moments à installer un climat sombre et oppressant, en lien avec l’histoire, certains choix de chant sont peut être un peu surjoués, comme dans la dernière partie de « Under The Sign of Evil » ou toute la première partie de « The Fight ».
Autre point positif de l’album : les solos. Que ça soit au clavier ou à la guitare, les musiciens de A New Day for Heaven ont sorti l’artillerie lourde : il n’y a aucune fausse note à relever de ce côté, ils sont biens construits, inspirés et introduits judicieusement dans les compositions. Il serait d’ailleurs difficile d'en vanter certains plus que d’autres. Ainsi, A New Day for Heaven est un album d’une richesse remarquable, et voir des musiciens sortir un tel projet en indépendant inspire le respect. Les qualités de ce double sont nombreuses, beaucoup plus que ses quelques défauts. Il plaira aux amateurs de prog’, ou tout autre métalleux aimant la musique qui fait voyager.
Note : 7,5/10
Chronique rédigée par Tfaaon
