Vanishing Point – Distant Is the Sun

Un groupe australien adoubé par Tony Kakko ? Il n’en faut pas plus au fan de power metal pour tendre l’oreille et sortir de l’anonymat Vanishing Point, groupe australien de plus de 20 ans d’existence, pourtant reconnu au pays des kangourous, mais dont la musique n’a jamais vraiment réussi à s’imposer en Europe. Pourtant, le combo a déjà à son actif quelques tentatives dans nos contrées, dont un passage au Wacken Open Air en 2000 et des tournées en première partie de poids lourds du genre, tels Sonata Arctica (tiens donc, quelle surprise !), Edguy ou Gamma Ray.

7 ans ont passé depuis le dernier album du groupe, The Fourth Season, cette nouvelle offrande des australiens était donc attendue de pied ferme par les fans. Or on sait qu’il n’est jamais facile pour un groupe de power de se renouveler, dans un genre où se démarquer des autres formations est compliqué, et où l’auditeur et le chroniqueur vicieux traquent les moindres traces d’un riff pompé ici ou là sur Luca Turilli ou Timo Tolkki. Force est de constater que Vanishing Point a relevé le défi avec beaucoup d’envie, et que ce Distant is the Sun possède énormément de qualités.

A noter tout d’abord, que l’artwork est très soigné (power metal oblige) et ce malgré le gris omniprésent, habituel des pochettes du combo, mais qui ne respire pas franchement la joie de vivre. On remarque aussi une similitude troublante avec la pochette de leur 3ème album, Embrace The Silence, sûrement pas fortuite. Malgré cette pochette que n’auraient pas reniée des formations comme My Dying Bride, la musique du groupe est heureusement plus enjouée.

Les réjouissances commencent donc par « Beyond Redemption », une intro catchy surprenante, alors qu’on craignait une intro symphonique devenue presque un passage obligé pour les groupes de ce style. L’intro permet à l’auditeur de parfaitement rentrer dans l’univers de Vanishing Point en s’intégrant au deuxième titre «  King Of Empty Promises » qui démarre véritablement cet album.

Ce morceau est d’ailleurs plutôt intéressant car il concentre toutes les qualités mais aussi les défauts qu’on retrouve tout au long du disque. Une production maitrisée, qui permet aux guitares de Chris Porcianko et James Maier d’envoyer des riffs aiguisés mais surprenants, à la limite du metalcore, que le groupe parvient à faire coexister avec ses compos épiques. Ce mélange étonnant donne à l’arrivée un résultat plutôt réussi et surtout qui devrait plaire à tous, ce qui n’était pas gagné au départ. Mais la fin du titre pêche malheureusement par ses longueurs, qu’on retrouvera à plusieurs reprises pendant la grosse heure d’écoute qui nous est proposée. Certains titres auraient sans doute étés plus percutants en se voyant réduits d’une minute. Ce petit bémol reste néanmoins assez ponctuel pour ne pas gâcher le plaisir.

Vanishing Point nous délivre finalement un peu toujours la même recette tout au long de cet album : Des riffs puissants et une section rythmique carrée, un chanteur à l’aise vocalement et des orchestrations omniprésentes. Celles-ci peuvent d’ailleurs finir par agacer les adeptes d’un metal sans fioritures, bien qu’on soit forcés d’admettre leur grande part de responsabilité dans la tournure épique des compos des australiens. Loin de tourner au grandguignolesque, comme cela a pu arriver à certains groupes, ces compos sont donc puissantes et n’ennuient globalement pas l’oreille.

Deux gros bémols cependant, le titre où intervient Tony Kakko en tant que guest,  « Circle Of Fire », est totalement insipide, bien qu’il soit la principale attraction de l’album pour les fans du finlandais. Les lignes de chants ne s’adaptent pas, ni à la voix de Tony, ni (et c’est beaucoup plus surprenant) à celle de Silvio Massaro, le chanteur/fondateur de Vanishing Point. C’est donc une grosse déception, heureusement comblée par le reste de l’album. Autre ratage complet, la power ballade « Story Of Misery », qui concentre presque tous les clichés d’un power metal sans idées qu’on voudrait oublier, avec un chant mielleux difficilement supportable pendant les quasi 5 minutes de chanson. On préfèrera retenir « April », ballade instrumentale bien plus inspirée qui conclut l’album en douceur.

Mais en mettant de côté ces titres, « Distant In The Sun » reste néanmoins un excellent album de power, très efficace si on oublie ses quelques défauts qui ne gâchent pas en soi le plaisir de l’écoute. Une belle réussite, même si les australiens ont sans aucun doute les capacités pour faire encore mieux sur un prochain album en espérant qu'il mette cette fois moins de 7 ans à arriver.
 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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