Appearance of Nothing – A New Beginning


Quoi de mieux pour attaquer ce mois de Février 2014 qu’un album qui, l’air de rien, s’intitule A New Beginning. Malgré un titre des plus communs, les progueux suisses d’  Appearance of Nothing   nous proposent cette galette qui nous promet d’être gratinée de riffs des plus couillus. Ce combo ayant déjà une petite décennie à son actif, le groupe n’en est pas à son premier coup d’essai, ayant déjà sorti un opus en 2008 du nom de Wasted Time  et en 2010 un second bébé intitulé All Gods Are Gone. Donc après ces trois années de silence radio, on est en droit d’attendre beaucoup de ce nouveau départ qui est paru le jour de la fête des amoureux. Si ce n'est t'y pas romantique !

Et une question me titille systématiquement quand je commence la chronique d’un groupe de Metal Progressif couillu. Pourquoi le frontman a t’il toujours des similitudes avec d’autres noms du genre ? Dans le cas de   Pat  , je pense systématiquement à un mélange entre  Tom Englund (Evergrey)  et l’indétrônable Russell Allen (Symphony X), ce qui pourrait rendre, malheureusement, l’écoute perturbante, bien  que l’interprétation, chargé en émotion et d’une telle constance, est juste impeccable. Cependant, on n e ressentira cette impression que sur les deux premiers titres, cela aura plutôt tendance à s’estomper par la suite. On tentera de croire que l’osmose entre cette voix rocailleuse et ces compositions décousues est presque parfaite. Une ombre vient tinter ce tableau idyllique, le growl présent sur certains titres en décalage total avec l’ambiance instauré dans les différents morceaux du combo mais également les notes basses offertes par Pat qui auront tendance à être un peu bancales. On préfèrera quand il pousse un peu plus sortant ainsi des notes beaucoup plus nettes et homogènes.

Même si cet album n’est pas révolutionnaire en soi, nous avons entre les mains une mouture de Metal Progressif digne de ce nom, avec ses structures improbables (un classique), ses morceaux en longueurs (re-classique), ses solos pompeux à 60 notes par secondes… Que dis-je ? Nous sommes là face à un album qui ose défier les lois du Prog’ en proposant à ses morceaux des envolées guitaristiques mêlant à la fois la technique et le feeling, démontrant plus une vraie mélodie qu'un simple astiquage de manche et autres shred et tapping. Ajoutez à cela une ouverture « Chains Of History », courte (enfin, plus que la moyenne), efficace, avec des petites mélodies entêtantes, et on attaque l’écoute de la bonne oreille. On se laissera encore retenir avec l'accrocheur « Forsaken » malgré une piste un peu plus longue mais avec une structure beaucoup plus basique qui ravira les oreilles de l'auditeur découvrant le quintette avec curiosité.
 


Certains titres, paraissant effrayant de prime abord car longs, attireront l’attention de l’auditeur car très riches et variés, observant avec attention des structures inattendues et des dissonances non loin d’être désagréables. On retrouvera cela sur « Without A Reason » qui, du haut de ses dix minutes, introduira dans un premier temps une partie growlée (la première depuis le début de l’album), ainsi que ces sonorités electro sur le début, fort peu désagréable, reprise par la suite par les guitares. Des sonorités justement exploitées, sans trop en mettre. Un mélange détonnant, même si ce growl caverneux laisse vraiment à désirer. Cet effet se retrouvera également sur le titre éponyme de l’album, introduit cette fois-ci par quelque chose de plus calme et reposant avec un riff de base (qui sert au final de refrain) se répétant régulièrement, donc, qu’on retiendra facilement. On pourrait avoir peur des quatorze minutes qui composent cette pièce, mais au final on se laisse emporter et on ne les voit pas passer tant cette petite perle nous fera voyager. Un petit coup de maitre de notre combo de Suisse !

Au final, mis à part quelques bémols concernant cet abominable growl des neiges, nous sommes face à un album plutôt accrocheur, avec des compositions bien dosées, sans trop en faire. Un opus sans prétention qui ne se veut pas « technique pour être technique » mais qui, quand même, reste fidèle à son style de prédilection. On ne trouvera pas ça « juste sympa » puisque ce groupe dégage réellement quelque chose. Dans l’ensemble, les compositions sont très énergiques, à ne pas faire écouter à la première princesse précautionneuse venue. Non, Appearance of  Nothing est vraiment prêt à en découdre avec ses riffs on ne peut plus lourd et des morceaux, dans l’ensemble, facile à appréhender. On attendra peut-être par moment plus de personnalité, mais l’air de rien, ils sont en bonne voie !

Note finale : 7.5/10

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...