Orphaned Land – The Never Ending Way of ORwarriOR

       Au temps des croisades le Proche Orient fut le cadre d’un brassage de cultures assez étonnant. Loin de moi l’idée de vouloir édicter une loi sur l’aspect positif de celles-ci (je ne suis pas ministre) mais cette partie du monde reste encore aujourd’hui un lieu de mélanges et une fois de plus la musique des israéliens de Orphaned Land nous le prouve.

      Depuis 2004, l’année de la parution de «Mabool» - la pièce maitresse du groupe, nous n’en avions plus tellement eu de nouvelles, mais voici que le 25 Janvier 2010, après six longues années d’attente sort  «The Never Ending Way Of ORwarriOR» (chez Century Media). Un concept album de 15 titres , divisé en trois parties :
I.«Godfrey’s Cordial - an ORphan’s life»  (tracks 1 à 6 ),  II.«Lips Acquire stains - The warriOR awakens»  (tracks 7 à 12) et III. «BARAKAH - enlightening the Cimmerian» (tracks 13 à 15).

      Près de six cent heures de studio, une collaboration avec Arabic orchestra of Nazareth, Steven Willson pour le mixage et la production,ainsi que les parties au clavier et voilà le résultat: un mélange de styles musicaux (du métal, de la musique traditionnelle), une diversité des chants et des voix (chant féminin, chant death, chant clair, choeurs, texte parlé), des instruments traditionnels mais aussi un mélange de langues puisque dans les textes nous trouvons de l’hébreu, de l’arabe, du yéménite et de l’anglais.

      Le titre «Sapari» qui ouvre l’album est un morceau assez particulier - c’est une reprise d’un chant yéménite. La version d’Orphaned Land nous offre un parfait accord entre les rythmiques du Moyen Orient, des riffs puissants, une batterie énergique, le chant clair de Kobi Farhi et la voix envoutante de Shlomit Levi.

      Par la suite on trouve, comme partout, des bons et des mauvais côtés. Enchantée par «Sapari», à l’écoute du titre qui le suit, trop commercial à mon goût, je suis déçue. Cependant, l’album comporte aussi des perles: «The Path Part I - Treading Trouth Darkness» débute avec de la guitare acoustique (dont les cordes sont métal) et du mellotron* suivis par l’entrée du chant chair de Kobi Farhi. Soudain survient un changement rythmique avec l’entrée des flûtes arabes et des percussions au son très velouté.Puis l’ambiance s’assombrit avec l’arrivée de la batterie,des guitares électriques et le chant death qui vient accompagner le chant clair. Un morceau qui sonne à la fois très Opeth et très Dream Theater (à leurs bons moments).

N’oublions pas de citer parmi ces parles le sublime «The Warrior», sombre, majestueux et quasi cinématographique de part de l’utilisation de l’orchestre et des choeurs, ainsi que la partie narrative au début du morceau. Comment est-il possible de ne pas s’émouvoir en entendant venir quelque part d’en haut le déchirant chant de Shlomit Levi ,qui survient tel une lamentation?

       C’est à ce moment que vous allez vous dire que  je ne classe parmi les perles que des morceaux relativement sombres, eh bien non mes chers lecteurs, puisque je citerai parmi celles-ci aussi deux morceaux à l’ambiance très positive que sont «New Jerusalem» et «In The Never Ending Way» ( l’épilogue de l’album).

N’ayant pas pu mettre la main sur le concept, je vous laisse le soin de le découvrir, en même temps que l’artwork, dans le livret de l’album.

La patte de Steven Willson quant à elle se fait ressentir tout au long l’album, notamment par l’utilisation du mellotron* sur de nombreux morceaux,mais aussi les bruitages radio/vinyle ainsi que le son de l’album de manière générale.

Certains diront peut-être, que «The Never Ending Way Of OrwarriOR» est un album plat, ce fut aussi mon impression à la première écoute, mais après quelques écoutes de plus j’ai découvert des petits détails, des choses fines et intéressantes (ne vous arrêtez  donc pas à une seule écoute! Cet album mérite d’être réécouté plusieurs fois afin d’être apprivoisé). Je devrais vous avouer tout de même que ce dernier a quelque peu déçu mes attentes. Certains morceaux sont beaucoup trop longs, sans forcément être développés, on s’en lasse donc un peu rapidement.

Mais ne faisons pas de conclusions hâtives, «The Never Ending Way Of ORwarriOR» est loin d’être un mauvais album, certes il a ses défauts , notamment la longueur de certaines compositions, mais tout comme son prédécesseur, il nous entraine dans un merveilleux périple dont  les rythmiques et de sonorités orientales,ainsi que la musicalité des langues employées et nous offrent un dépaysement total.

Ainsi je vous invite à découvrir l’album par vous même, et surtout, ne pas rater leur concert en compagnie de Arkan et  de Suidakra lors de leur tournée européenne au mois de Mai! (dattes à consulter sur les sites officiels des groupes) Je sens que ça va être vraiment quelque chose!

8,7/10

*Mellotron : instrument  polyphonique à clavier qui lit des bandes magnétiques, ancêtre de l'échantillonneur en quelque sorte. Il à été utilisé entre autres sur des morceaux comme: «Kashmir» de Led Zeppelin, «Exit Music» (et d’autres titres de l’album «OK Computer» ) Radiohead , mais aussi largement utilisé par Steven Willson (notamment sur «The Yellow Windows of the Evening Train» sur l’album «The Incident» de Porcupine Tree ) et Opeth.

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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