Quand on pense à Bruce Kulick, les puristes du genre vous citeront Kiss, formation légendaire dans laquelle le guitariste de Brooklyn a officié pendant 12 longues années et 5 albums studio lors de la période démaquillée du groupe.
Cependant, la carrière de Mr. Kulick ne se résume pas à cette dodécade. Non, car outre sa formation actuelle Grand Funk Railroad (il y fête cette année ses 10 ans de présence), il nous a également offert deux albums solo... avant de sortir ce 2 février 2010 son 3ème opus personnel, chez Frontiers Records, sous le modeste nom de "BK3".
Pour l'occasion, Bruce Kulick a décidé de se faire plaisir et de faire plaisir à ses fans en s'entourant de ses amis... et pas n'importe lesquels : beaucoup de grands noms venus des horizons rock, hard rock et metal.
Avons-nous ainsi la surprise de voir débarquer le bassiste de Kiss, Gene Simmons, sur le morceau "Ain't Gonna Die". Composition toute en puissance et parfaitement typée pour le démon bassiste, tant est si bien qu'on aurait très pu retrouver cette chanson sur un album de Kiss. Titre qu'on peut très facilement mettre en parallèle avec "Hand of the King", qui fait une sorte d'écho puisqu'on y retrouve... Nick Simmons au chant ! Vous avez fait le rapprochement ? Oui, Nick est le fils de Gene, et semble ne pas avoir grand chose à envier à son père niveau prouesses vocales...
Citons également l'allemand Tobias Sammet (chanteur d'Edguy et génie créateur d'Avantasia) et le batteur Eric Singer (Kiss, Eric Singer Project, Avantasia...) sur le titre bien rentre dedans "I'm the Animal", sorte de point d'orgue "metal" d'un album recouvrant pratiquement tous les styles possibles du hard rock ancien et moderne.
Steve Lukather (Toto) vient s'amuser sur "Between the Lines", croisant le fer avec Bruce dans un duel de guitares tout en touché et en groove, moment de finesse technique sur un album jusque là plutôt direct.
Le chanteur de The Knack Doug Fieger vient quant à lui apporter son chant old school sur l'étonnant titre "Dirty Lady", probablement l'un des plus réussis de l'album en terme de mélodie vocale.
Enfin, sur "No Friend of Mine", apparait l'ancien chanteur de Mötley Crüe John Corabi et son chant délicatement éraillé sur un morceau très typé FM mais diablement efficace.
Autant le dire de suite, chaque guest est une réussite, et si on ajoute à cela des titres "sans invité" où Bruce nous distille de très bons moments aussi bien vocaux (même s'il ne montre pas un registre chant des plus étendus, ce qui peut donc en lasser plus d'un) et musicaux (avec une mention spéciale pour la ballade "Final Mile" et la très bonne conclusion instrumentale bonus track "Skydome"), cet album saurait ravir jeunes et plus anciens fans d'un style musical toujours en vogue de nos jours...
... Hard rock, rock... ? En fait, on ne sait plus trop. Et c'est là que le bât blaisse en quelque sorte. Car cet album mélange allègrement les styles, comme je l'ai mentionné plus tôt, perdant ainsi le fil d'une cohérence qui se cherche tout au long du CD sans véritablement se trouver et se concrétiser.
Cette offrande ressemble donc plus à une compilation de diverses idées eues au fil des années et qui manque donc de lien entre elles. Les différents invités, chacun au style assez différent, renforcent d'ailleurs ce sentiment.
Rien de bien grave donc, mais difficile de considérer ce "BK3" comme un album construit en tant que tel. Pas facile donc d'y porter une attention sans faille et répétée en nombreuses écoutes quotidiennes ou hebdomadaires. Et ce même si on tient là un brûlot de qualité avec des artistes de choix, dont un Bruce Kulick qui justifie ici son existence créative et musicale bien au-delà de ses années Kiss...
Ma note : 7/10