Spellblast – Nineteen

La cavalcade revient !

Alors c'est donc ça, pour être guitariste d'un groupe de power metal italien il faut s'appeler Luca, c'est ça ?

Après les aventures de Luca Turilli moultes fois contées sur nos pages et celles du jeune Luca Gagnoni avec Astral Domine plus récemment, parlons un peu de Luca Arzuffi. Qui ça ? Le maître à penser de Spellblast, combo souvent resté dans l'ombre alors que... alors que mince quoi, quel superbe premier album sorti en 2007 après 8 ans de gestation ! Horns of Silence fut sans aucun doute une des bonnes surprises il y a 7 ans alors que l'âge d'or du power semblait expier son dernier souffle. Un opus splendide de son côté folk épique assez rare dans le genre et parfaitement intégré.

Puis patatras, la suite tant attendue et intitulée Battlecry parue en 2010 fit l'effet d'un soufflet et retomba vite dans le creux de nos oreilles sans atteindre les cellules mémorielles de notre cerveau. Une vraie déception, et la présence en guest de Fabio Lione (encore ??!) n'y changea rien.

Nous revoici en 2014 avec donc le troisième CD studio de Spellblast, étrangemment nommé Nineteen (sûrement dû au  concept, l'album étant basé sur un roman de Stephen King : The Dark Tower ; on entend d'ailleurs ce nombre dans les titres "Shattered Mind" ou "Programmed to Serve" sur lesquels nous reviendrons plus tard) et sorti comme le précédent en autoprod au mois de février 2014. Quelques changements cependant, un nouveau batteur mais surtout un vocaliste différent en la personne de Daniele "Scavo" Scavoni, sorte de "frère" de son prédécesseur Jonathan Spagnuolo car les différences entre les deux sont assez ténues. Tant mieux en un sens, tant Johnny faisait partie de la véritable idendité du groupe.

Spellblast Nineteen chronique

Bon et maintenant ? Bah Spellblast a totalement ou presque laissé tomber le folk, à peine quelques touches acoustiques ici et là mais plus dans un genre médiéval western ("Until the End" ou son intro, idem pour le morceau final), avec un côté orchestral assez en retrait mais présent pour un son plus heavy power traditionnel voire parfois moderne. Ah... Alors c'est mauvais comme le précédent me direz-vous ? Non, fort heureusement, la barre est ici redressée, le côté cavalcade de Spellblast étant conservé et un côté catchy sur des compos mieux maîtrisées revenant à la surface.

La production semble cependant parfois un peu fade et manquant de tranchant, faute à ce côté "fait à la maison", on ne peut d'ailleurs s'empêcher de s'imaginer comment Spellblast sonnerait avec un plus gros son... Mais bon, faut faire avec les moyens du bord, même si certains morceaux comme "We Ride" en pâtissent un peu (entre un côté heavy sec et un refrain qui aurait pu être plus épique explosif, écueil qu'on trouvera tout au long de l'album avec peut-être des arrangements symphoniques trop en retrait et un son de guitare pas assez rond). Le côté plus synthétique du mix permet cependant au groupe d'élargir son champ d'action, les quatre hommes n'hésitent ainsi pas à tenter des tonalités plus modernes comme sur "Shattered Mind". On est encore loin du thrash mais on sent que le batteur amène une touche plus directe au jeu global, on laissera les auditeurs juger si cela est bon ou non, question de goût après tout.

Il manque peut-être deux-trois hymnes clairs et précis à cet album pour le faire décoller ultimement, nous n'avons pas ici le "Losing Reality" ou le "Goblins' Song" du premier opus, mais un résultat global plus mature, plus sérieux même nous pourrions dire, avec plus d'obscurité ("Programmed to Serve") et de modernité donc qui nous rappeleraient presque un ancien groupe local : Cydonia (le côté électro en moins). Daniele au chant semble plus versatile et moins "chien fou" que Jonathan, on y perd en épopée lyrique mais ça se couillise sur quelques passages qui s'y prêtent bien. Au rayon des réussites plus globales, citons les deux premiers morceaux ("Banished" et "Eyes in the Void") qui nous permettent de démarrer l'album avec la banane, et la conclusion "The Calling" qui résume bien le disque en son ensemble.

Au final, Spellblast opère un retour en douceur vers un power metal efficace et abordable, assez accrocheur, bien que pas forcément inoubliable. Nous n'avons pas atteint à nouveau la folie et la fraîcheur de Horns of Silence (qui empruntait autant à Rhapsody qu'à Elvenking ou même... Trollfest), mais force est de constater que le quatuor lombard a fait un bel effort, de quoi espérer le meilleur pour la suite si la piste ascendante se confirme. A découvrir ou redécouvrir pour les fanatiques de musique metal mélodique aux riffs sautillants qui donnent le sourire !

La Folle Fougère

 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...