Acheron – Kult Des Hasses

Si certains groupes se creusent la tête pour trouver un style et une direction musicale vers laquelle aller, pour Acheron, combo floridien qui écuma la scène américaine dans les années 90 avant de prendre une longue pause entre 2003 et 2009, la question ne s’est pas posée. Rassemblant toutes ses influences Death, Black, Doom et Thrash dans un joyeux fourre-tout qui reste maitrisé, le trio drivé d’une main de fer par le chanteur/bassiste Vincent Crowley nous livre aujourd’hui Kult Des Hasses, le successeur de The Final Conflict : Last Days of God sorti en 2009.

Si vous êtes venus chercher de la douceur ici, passez votre chemin. La musique d’Acheron est sans concession, et le groupe se tient à sa ligne conductrice sans en varier d’un millimètre. Le but est clairement de détruire les oreilles de l’auditeur, à coups de riffs massifs d’une lourdeur impressionnante et d’ambiances sombres. Même les quelques solos mélodiques que l’on retrouve çà et là sont conçus pour donner une dimension épiques aux compos et restent noyés par une basse et une batterie supersoniques.

L’aspect général de l’album annonce en tout cas la couleur pour ceux qui voudraient s’y risquer sans être préparés. « Ça va cogner fort », le ton est donné, rien qu’en voyant la pochette et des titres de chansons aussi poétiques que « Raptured To Divine Perversion », « Jesus Wept (Again and again) » ou « Whores and Harlots ». Le groupe assume son image sataniste, en frisant tout de même le cliché, mais comment leur reprocher ? Quand on ne peut pas écrire des chansons en norvégien, il faut trouver autre chose…

Au-delà de cette première impression, l’écoute de l’album est plutôt agréable. Le titre d’introduction de presque 8 minutes « Daemonum Lux » prend à la gorge et ne nous lâchera plus jusqu’aux dernières notes de la conclusion « Devil’s Black Blood ». Vincent Crowley parvient bien à varier son timbre, qui n’est pas sans rappeler celui de Joel Grind de Toxic Holocaust, voire par moment Randy Blythe. On appréciera le chant typiquement black metal dans la deuxième partie de « Misanthropic Race ».

Cette chanson est d’ailleurs une des seules bonnes surprises au niveau des variations dans un ensemble au final bien trop linéaire. Le manque de démarcation entre les chansons pèse, si bien que sans les titres, on aurait bien du mal à savoir quelle chanson on est en train d’écouter. Seule « Whores And Harlots » parvient à vraiment se démarquer par une structure plus accrocheuse.

Acheron, metal, Black, Death, band, USA

Au final, bien que l’écoute soit plaisante, un mal de tête peut s’installer, du fait des riffs ininterrompus déroulés par Acheron. Ce mal ne se révèle justement que lorsque ces riffs laissent place au solo de batterie de Kyle Severn qui introduit « Devil’s Black Blood ». 20 secondes de répit avant d’attaquer la dernière ligne droite, conclusion où le groupe se fait plaisir en faisant parler son côté heavy metal, assez inattendu et qui aurait fait du bien de façon plus marquée dans d’autres chansons.

Ce Kult Des Hasses est finalement, d’un point de vue objectif un album convaincant, qui comblera les attentes des fans d’Acheron, comme des amateurs de son bien lourd qui chercheraient de quoi se défouler. Pour ma part, un doliprane et une bonne sieste ne seront pas de trop pour me remettre en état. 
 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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