Arrivée un peu tardive sur HATEBREED (pas vu BLEEDING THROUGH donc), l'occasion de constater que nos 5 amis sont toujours aussi à l'aise sur scène, et que le public présent est archi-motivé (les derniers rangs de gradins sont cachés par des rideaux, la salle accueille tout de même pas loin de 5000 personnes). Bien que le style de la formation ne soit pas du tout ma tasse de thé (trop répétitif), il faut leur reconnaître un talent certain pour occuper une scène et mettre l'ambiance. C'est donc sous une ovation méritée que HATEBREED quitte la scène d'un zénith chauffé à blanc.
Les dernières notes du "Diary of a Madman" s'évanouissent quand retentit une intro grandiloquente et, fait assez rare pour être cité, plutôt courte, le rideau tombe, dévoilant un titanesque backdrop dont l'impact est renforcé par les amplis, décorés aux couleurs du dernier album. Le groupe ne perd pas de temps, et nous balance un énorme "clenching the fists of dissent" qui déclenche immédiatement une guerre de tranchées dans la fosse. Et pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? S'ensuit "Imperium" joué sans intro histoire d'enchaîner, puis "beautiful mourning", qui achève de rendre fou les furieux agglutinés devant la scène. Le son est énorme, puissant et clair sans être trop fort, le groupe est visiblement sur-motivé et ravi de retrouver cette salle, après avoir dû se cantonner à un élysée-montmartre indigne de leur statut.
Il faut dire que même si son troisième album a divisé, c'ets bien avec un "Supercharger" bouffi d'autosatisfaction que le groupe a failli signer son arrêt de mort. La confiance est revenue avec le très bon "through the ashes of empires", la différence sur scène était alors flagrante, entre un groupe toujours efficace mais de tellement bonne bonne bonne humeur (à se demander si robb n'allait pas nous proposer un jeu) et 2 ans plus tard bien plus concentré. Concentré, appliqué, le gang d'Oakland l'est assurément ce soir. Pourtant, on sent le truc en plus, une présence massive et un naturel qui permettent au combo d'irradier de puissance. Ils avaient relevé la tête de fort belle manière, ils affirment aujourd'hui leur statut de grands seigneurs du métal. Car ce qui va suivre, seuls les meilleurs en sont capables.
Robb annonce la couleur : ça va jouer longtemps, y aura des nouveaux titres, mais aussi plein de vieux titres jamais joués ou qui n'ont pas été ressortis des cartons de puis des lustres. Histoire de joindre le geste à la parole, le groupe balance rien moins que la bombe "Spine" extraite de "The more things change" qu'un Adam Duce en grande forme introduit à la basse. Et ça enchaîne avec "ten ton hammer", "now I lay thee down" et surtout "Struck a nerve", pour notre plus grand plaisir. Vous en reprendrez bien un peu ? Dave McClain, impérial comme à son habitude depuis son kit surélevé, est monté sur Duracell. "Aesthetics of hate" puis "old" achèvent les plus vaillants. C'est donc avec soulagement que l'on accueille la magnifique ballade "the burning red", qui non seulement permet de souffler mais s'intègre parfaitement dans le show. L'occasion de se rendre compte à quel point Robert est devenu un sacré chanteur. Si ses diverses expérimentations ont déstabilisé sa fanbase, elles ont fait de MACHINE HEAD un groupe complet, capable d'assurer sur tous les plans (dans son style bien sûr) et de proposer une setlist variée très équilibrée musicalement.
Pas de "the blood the sweat the tears", pas de "take my scars", déjà entendus très souvent ces dernières années lors des concerts du groupe. C'est "exhale the vile" qui relève la sauce, avec son riff mid-tempo ravageur et son gros refrain. Impressionnant de constater à quel point ce morceau, handicapé par un mix trop propre sur album, prend ici une autre dimension et de voir à quel point il s'intègre dans le bon déroulement du show. Un petit "bulldozer" plus tard, qui s'il est issu du décrié 4e album cité plus haut fait bien plaisir, avant de replonger vers du plus hargneux avec "Block", issu de "Burn My eyes", l'occasion pour robb de nous demander "le plus gros circle-pit de l'histoire de MACHINE HEAD". Sans doute pas au niveau de ce qu'on peut voir en festival, mais pour du indoor, la fosse réalise une excellente perf', le tout dans la bonne humeur généralisée, malgré des problèmes sur la gratte de Flynn.
Les rappels passent trop vite, le superbe "Halo", qui donne l'occasion au chanteur et son comparse Phil Demmel de se la jouer Twin guitars une dernière fois dos à dos, et au public de donner de la voix (plusieurs titres de "the blackening" ont déjà des allures de classiques), puis l'inévitable "Davidian", malheureusement plombé par une basse assourdissante et une guitare rythmique aux abonnés absents. Simple problème de matos où l'ingé-son s'est endormi ? Bon, de toutes façons, vu la claque que nous a infligé le groupe ce soir, difficile d'avoir les idées claires. Salut, Robb reste jouer 2 minutes avec le public, et rideau. Des monstres, qui ont trouvé leur line-up idéal, désormais bien rôdé, qui ont l'expérience, la pêche et la confiance nécessaire pour pondre quelque chose de grand. Robb a annoncé qu'ils se mettaient sur le prochain album dès le retour à la maison, on aura plus de nouvelles bientôt. Après cette déflagration, nul doute qu'ils ont ce qu'il faut pour nous surprendre encore.
Quelques extraits vidéos :
www.youtube.com/watch
www.youtube.com/watch
www.youtube.com/watch
www.youtube.com/watch