Mystery Blue – Hell & Fury

Mystery Blue, ce nom ne vous est peut-être pas inconnu. Originaire de Strasbourg en Alsace et formés en 1982 (rien que ça), le combo publie le 2 novembre 2009 chez Bernett Records son 6ème album (eh oui, quand même), intitulé joyeusement du doux nom de « Hell & Fury ».

 

Un artwork des plus mystérieux (mais réussi), qui m'a attiré et donné envie de jeter un oeil (ou plutôt une oreille) sur cette nouvelle offrande de ces joyeux strasbourgeois, emmenés par le guitariste Frenzy Philippon.

 

Annonçons le tout de suite : le problème de cet album, c'est le chant.

En effet, Nathalie Geyer, vocaliste du combo, semble tout droit sortie des plus mauvais karaokés japonais (si je n'avais pas vu qu'ils étaient français j'aurai misé sur des nippons).

Son chant, entre YuSa du groupe Wizards' Hymn et Ana Mladinovici de Magica, se révèle être constamment trop haut perché, devient un supplice pour nos pauvres oreilles qui ne demandaient pas à souffrir de la sorte.

Ses modulations mal maîtrisées en deviennent insoutenables, et plusieurs fois sa voix a failli me faire décrocher de l'écoute de ce « Hell & Fury ».

On peut quand même reconnaître que Nathalie met de la force et de la hargne dans son chant, et se donne à fond pour Mystery Blue. Mais ce problème vocal est si désagréable qu'on a plus souvent envie de lui demander de se taire.

Pourtant, on pourra dénoter une production dans l'ensemble plutôt bonne, même si par moment un peu légère et manquant de piment, ne permettant pas complètement aux alsaciens de pouvoir montrer de leurs capacités qui sont pourtant présentes (exception faite du chant).

Et le groupe a misé sur du grand puisque la production est assurée par Achim Kohler.

 

Les compos sont pêchues. En bon groupe de heavy, Mystery Blue envoie la sauce, et cette dernière prend. L'ensemble est suffisamment varié pour être apprécié à sa juste valeur et les solis sont tout à fait appréciables, arrivant même à nous faire oublier ce chant pour le moins étrange.

Les guitares sont tranchantes et participent à créer d'entêtants refrains (« Metal Attack », par exemple, dans laquelle Nathalie se montre même passable) que l'on prendra plaisir à écouter, ne serait-ce que pour apprécier les démonstrations des strasbourgeois.

De plus, le combo, aux sonorités très 80s, devrait ravir les adeptes du heavy old school, un point très appréciable, rappelant par moment Judas Priest.

 

Mais voilà, après quelques écoutes, l'album fini tout simplement par lasser et on se rend compte de quelques faiblesses supplémentaires.

C'est très, voir parfois trop prévisible, et donc pas de réelle surprise dans cet album.

Le groupe joue dans un heavy très traditionnel, voir trop parfois, ne bousculant en aucun cas les codes du genre et dur de trouver une once d'originalité dans cet album, ce qui est dommage avec des musiciens ayant pourtant tant d'années d'expérience derrière eux.

Et puis parfois, ça traîne en longueur et certaines compos tirent l'album vers le bas. « Endangering Species » ou « No Way Out » sont des titres dispensables qui ne susciteront pas réellement de grand intérêt pour l'auditeur.

Le chant de Nathalie quant à lui ne se révèle que supportable uniquement lors des passages les plus doux des rares ballades de l'album (le début de « Piece of Eternity »).

 

Pour un groupe ayant une carrière de presque 30 ans derrière eux, Mystery Blue n'arrive pas à surprendre et à emporter l'adhésion.

L'album se révèle sympathique, mais au bout du 6ème ce n'est vraiment pas suffisant, et ce manque d'originalité et surtout ce chant insupportable viennent alourdir le bilan des alsaciens.

Dommage, car le groupe est capable de proposer des compositions intéressantes et démontre qu'ils ont de la maîtrise.

Au final, cet album ne m'a pas entièrement convaincu, et me laissera un goût plutôt amer en bouche. J'aurai aimé en voir plus d'un combo en étant à son sixième album.

 

Note finale : 5,5/10



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