Akroma est un groupe de black métal symphonique crée à Nancy en 2003.
Après un premier concept album, « Sept », sortit en 2006 et basé sur les sept pêchés capitaux, les français reviennent avec un nouvel album, « Seth », sorti le 12 Octobre 2009 chez Thundering Records.
D'ailleurs, « Seth » est à nouveau un concept album. Les nancéens ont décidés cette fois-ci de nous parler des 10 plaies d'Égypte, et donc, vous l'aurez compris, chaque piste de cet album portera le nom de l'une de ces plaies (citons « La peste du bétail », « L'eau changée en sang » ou encore « Les moustiques », par exemple).
Comme je le disais, Akroma joue donc un black métal symphonique de bonne facture.
Des riffs qui se font incisifs au bon moment, une batterie très efficace qui sait se faire rapide, un clavier qui permettent la création de l'atmosphère désirée par le combo et entraînant des variations de rythme efficaces.
Les solis ne sont pas en manque et le guitariste fait une jolie démonstration de son talent sur quelques morceaux, rendant le tout très accrocheur (citons « La Mort des Premiers Nés »).
Notons que tout comme sur le premier album, Akroma s'offre un guitariste à chaque chanson. Une initiative qui se révèlera au final payante.
Des passages à la guitare acoustique permettront également d'aérer le contenu d'une très belle façon (le début du titre « Les Grenouilles »).
Cependant, si l'ensemble est musicalement plaisant au départ, il deviendra assez rébarbatif.
Le groupe a décidé de ne pas bousculer les codes du genre et de rester dans un black sympho des plus classiques, certes les français n'ont pas voulu prendre de risque mais ce choix sera au final très loin d'être payant.
L'album ne décolle pas vraiment. La première fautive est ici la prod qui manque de profondeur et donne un aspect assez faible aux guitares qui auraient eu besoin de plus de puissance pour réellement marquer l'auditeur.
Les compositions sont elles également trop homogènes et il sera difficile d'en citer une particulièrement marquante. Dommage, car le tout aurait pu se révéler bien meilleur avec un peu plus d'originalité sur le plan musical de ce « Seth ».
Mais LE défaut de l'album vient du chant d'Alain 'Bob' Germonville.
Son chant divisera les auditeurs en deux camps : ceux qui seront séduits par son timbre rappelant celui de Dani Filth des britanniques de Cradle of Filth, et ceux qui seront rebutés voir repoussés par sa voix si … spéciale.
Pourquoi ai-je dit le défaut ? Tout simplement car je fais parti de ceux qui iront chercher une aspirine au bout de 10 secondes chrono après avoir entendu Alain chanter.
Son chant est crié sans réelle mélodie, beuglant des textes en français parfois indigestes et qui auront du mal à passer (sur certains titres il aura réussi à me coller une migraine incroyable).
Alain met de la force, de la hargne, de la colère et de la haine dans son chant, tant d'émotions qu'il tente en vain de véhiculer (quoique, véhiculer un fou rire à l'écoute de sa voix ou au contraire un bon mal de crâne, ça il y arrive à la perfection).
Autre gros problème, son chant à tendance à être complètement à côté de la plaque. Celui-ci ne colle pas aux compos des lorrains.
Heureusement qu'arrive Lulu. La jeune chanteuse, souvent injustement coltinée aux passages narratifs, se permettra malgré tout quelques passages chantés, très agréables et redonnant de l'attrait à la musique du groupe (citons « Les Taons » ou « La Peste du Bétail »).
En conclusion, on peut dire que ce « Seth » est loin d'être mauvais, car même si les compos ne sont pas toujours très inspirées, elles ont néanmoins le mérite d'être de qualité, efficaces.
Mais le chant d'Alain est malheureusement bien trop à contre-courant de la musique d'Akroma et son timbre trop criard est plus repoussant qu'attrayant.
Dommage, car les français nous montrent qu'ils ne sont pas des amateurs. Il ne reste donc plus au groupe qu'a larguer ce chanteur et de le remplacer par un autre au timbre plus digeste pour pouvoir espérer séduire.
Note finale : 6/10