Gaudriole au Bataclan
Steel Panther organise son grand retour dans un Bataclan à guichet fermé pour préparer le terrain avant la sortie de son troisième album, All You Can Eat. La machine est bien huilée (vaselinée), si bien que le concert, bien que bon, donnait quelques impressions de déjà-vu. Pour ouvrir le bal, le public a pu apprécier la performance de Sleekstain, groupe de glam rock de Haute-Savoie, qui a offert une performance correcte avec des compos typiques du genre.
Sleekstain
La soirée est ouverte par Sleekstain, un groupe de glam rock savoyard qui réunit tous les éléments propres au genre. Rythmiques up-tempo enjouées, paroles légères et envolées mélodiques à la guitare, les quatre français ne trompent personne sur la marchandise qu’ils présentent, qui crie "glam rock" à tous les étages.
Si la prestation est honnête et adaptée à la tête d’affiche, on peut cependant regretter que le groupe manque d’audace et d’originalité. En effet, tout est tellement calibré pour sonner glam que les compos finissent par sérieusement sentir le réchauffé. Le groupe dose ce qu’il faut d’énergie sans jamais tomber dans l’agressivité, mais n’est jamais trop sirupeux pour ne pas tomber dans le classic rock. Sans aucune aspérité, Sleekstain est désespérément lisse, voire plat.
Devant un tel groupe, le public avide de fun, apprécie la performance comme il faut, en dodelinant gentiment la tête et en acclamant énergiquement les français entre les chansons. En une demi-heure, le groupe a su amuser la galerie avec une mise en bouche facile. Espérons pour eux qu’ils ont réussi à gagner des fans.
Steel Panther
Il est temps maintenant de mettre un coup sur le champignon pour Steel Panther, prêt à re-balancer sa sauce (blanche) après deux passages orgasmiques au Bataclan en 2012. Les perruques sont ajustées, les paillettes apposées et les projecteurs sont braqués pour un retour de la part des metalleux aussi attachants que vicelards.
Le groupe est fermement en place, les classiques s’enchaînent bien, le groupe fait toujours ses sketches à base de "nichons", "chattes" et "bites" qui amusent le public, venu pour passer un bon moment sans se prendre la tête. Les refrains sont repris en chœur par les partouzeurs, le solo masturbatoire de Satchel est acclamé et les pitreries sexy (ou non) de Lexxi Foxx provoquent l’hilarité générale.
Tout est en place pour un show classique de Steel Panther. Un peu trop d’ailleurs. Lorsqu’on a passé plusieurs soirées en leur compagnie, on se rend compte que les musiciens ne changent en rien leurs pratiques live. Les apostrophes au public se font aux mêmes moments, le solo de Satchel est placé en milieu de concert et le groupe invite toujours des donzelles peu farouches, seins nus de préférence, à venir se trémousser sur scène avant le rappel de rigueur
Peu de changements de positions viennent cacher cette impression de réchauffé. Si l’ordre de la setlist est différent, ce sont les mêmes chansons qui ont été présentées lors des deux précédents passages, avec les classiques comme "Asian Hooker" ou "17 Girls in a Row", hormis les trois extraits d’All You Can Eat, répandus au goutte-à-goutte en milieu de show, dont le groovy "Gloryhole". On notera l’ajout d’un "solo de cheveux" de la part de Lexxi Foxx qui fait rire le public à s’en décrocher la machoire, à la manière d’une pucelle qui découvre les joies de la fellation avec Rocco Siffredi.
Malgré le peu de changements, le groupe reste un bon coup en live. Les vocaux de Michael Starr font toujours leur effet et le frontman ne débande pas pendant toute la durée du show, Satchel tricote toujours ses solos avec un doigté soigné et précis qui atteint toujours le point G, pendant que Stix Zadina et Lexxi Foxx s’éclatent sur leurs rythmiques de missionnaire.
Après un an à avoir fricoté en studio et de l’autre côté de l’Atlantique, les quatre pervers de Steel Panther reviennent sans avoir changé leur kama-sutra. L’approche reste la même et si l’ordre des chansons et les gags sont différents, rien ne sort du lit queen-size qu’ils occupent. Un concert agréable pour un public qui cherche à s’envoyer en l’air sans se poser de question, ni se soucier de l’avenir de leur relation avec le groupe, qui se prépare à sortir un disque des plus prometteurs.
Setlist :
Iron Maiden - The Number of the Beast [sur bande]
Eyes of a Panther
Tomorrow Night
Asian Hooker
Just Like Tiger Woods
Party Like Tomorrow Is the End of the World
Let Me Cum In
Guitar Solo
Turn Out the Lights
Gloryhole
The Burden of Being Wonderful
Gold Digging Whore
It Won't Suck Itself
Death to All but Metal
Rappel :
Community Property
17 Girls in a Row
Party All Day (Fuck All Night)
Photos : © 2014 Marjorie Coulin
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