En ce mercredi 12 Mars, et après deux semaines de tournée, Benighted et Loudblast s’arrêtent au Divan du Monde dans le cadre de ce Brutal Coalition Tour 2014. Quatorze concerts en autant de jours, cela doit être particulièrement éprouvant, mais Loudblast et Benighted n’en ont que faire et vont déployer toute leur énergie et faire preuve de générosité au cours de cette date parisienne. Si les deux groupes sont pratiquement en co-headline sur cette tournée, avec un temps de jeu presque équivalent, ce sont les Toulousains de Fleshdoll qui ont le privilège d’ouvrir les hostilités.
Fleshdoll
Au début du set de Fleshdoll, le public investit timidement la salle parisienne, qui sera finalement bien remplie pendant les sets de Benighted et de Loudblast. Fleshdoll, qui compte désormais en ses rangs Samuel Santiago (Ex-Gorod) assure un Brutal Death un peu classique, rappelant les Américains de Cannibal Corpse. En pleine promotion de leur troisième album Feeding the Pigs, récemment sorti chez Great Dane Records, les Toulousains tentent par tous les moyens d’animer le public, à l’image de Bastich, son vocaliste, qui n’hésite pas à descendre dans la fosse et à passer son micro à quelques fans. Pat et Chili, les deux guitaristes du groupe sont d’une précision chirurgicale, tout comme Samuel Santiago, toujours aussi impressionnant, capable de passer du blast le plus sanglant à des rythmiques beaucoup plus groovy et subtiles.
Bastich, vocaliste de Fleshdoll
Malgré toute leur bonne volonté et les nombreuses qualités de Fleshdoll, le public a du mal à décoller sur les compositions un peu classiques du combo, à l’exception toutefois de leur reprise de Cannibal Corpse, "Stripped Rapped and Strangled", qui fait headbanguer le public du Divan du Monde. Au bout d’une petite demi heure de musique, le groupe s’éclipse, ayant préalablement pris le soin de remercier chaleureusement Loudblast et Benighted pour l’opportunité de partager la scène avec eux.
Sam Santiago, une rythmique maîtrisée
Setlist Fleshdoll
Feeding the Pigs
The Animal factory
A Feast for the Rats
Dead Monochrome
Stripped Raped and Strangled (Cannibal Corpse Cover)
Perpetual Woarg
Sweet Apocalypse
Benighted
Quand les Stephanois de Benighted investissent la scène de la salle parisienne, le public est déjà chaud bouillant. A voir le nombre de T-shirt à l’effigie du groupe (tout comme le public amassé au merch de Benighted, par ailleurs très bien fourni), nombreux sont ceux qui attendent de voir ce que Carnivore Sublime, leur dernier album, par ailleurs unanimement acclamé, donne sur scène. Et pour débuter le set, rien de tel que "X2Y", le premier morceau de Carnivore pour déchainer les foules.
Julien Truchan, prêt à dévorer la foule
Le son est excellent, qui plus est pour ce style de musique et Julien Truchan (chant) mène le public d’une main de maître. Ses alternances de chant grind/death/scream sont très bien gérées. A ses cotés Olivier et Adrien, les deux guitaristes, balancent les riffs avec une aisance écoeurante, mais surtout avec une énergie débordante.
Un bon circle pit des familles
Dès l’entame de "Let the Blood Spill" (Asylum Cave) le public, sollicité par Julien, hurle le refrain à plein poumons. Les stages diving se font très nombreux, si bien que par moment, on ne distingue plus les membres du groupes des fans, parmi les présents sur scène.
A ce sujet, Julien Truchan profitera d’un répit entre deux morceaux pour faire un discours responsable, afin de rappeler à tous qu’il est nécessaire de prendre soin des slammers, afin que personne ne se blesse et que la soirée reste placée sous le signe de la bonne humeur. Il en profitera également pour adresser une dédicace à Facebook (avec un majeur tendu), qui a récemment censuré la page du groupe, en raison de la présence d’un sein apparent sur la pochette de Carnivore Sublime juste avant d’entamer "Experience Your Flesh". Les titres du dernier album s’enchainent ("Experience Your Flesh", "Carnivore Sublime", "Jekyll"), et le public semble déjà considérer ces derniers comme des classiques. Un wall of death accueillera même le début de "Collection of a Dead Portraits".
Cherchez les intrus...
En retrait, Kevin Folley assure néanmoins ses parties de batterie avec brio, tandis qu’Alex, le nouveau venu dans le groupe semble s’être déjà bien intégré. Les quarante-cinq minutes du set de Benighted passent à vitesse grand V, si bien que lorsque le groupe entame "Slut" en guise de final, c’est un circle pit de folie qui démarre dans la fosse du Divan du Monde, et les Stage diving deviennent de plus en plus nombreux.
Au fil de ce set, Benighted a su prouver à tous que son talent n’était pas dû au hasard et qu’il peut prétendre à un trône international, n’ayant rien à envier à ses « concurrents » en dehors des frontières de l’hexagone. Les fans retrouveront les membres du groupe au merch, qui visiblement garderont un très bon souvenir de cette soirée, et n’hésiteront pas à faire preuve d’humilité et de gentillesse auprès de leur public.
Setlist Benighted :
X2Y
Noise
Let the Blood Spill Between my broken Teeth
Collapse
Experience your Flesh
Carnivore Sublime
Prey
Collection of Dead Portraits
Fritzl
Jekyll
Slaughter/Suicide
Slut
Loudblast
Dur dur de passer après un tel raz de marée. Les Lillois de Loudblast devront faire fort, car non seulement le public semble s’être déplacé en masse pour le groupe précédent, mais la musique de la bande de Stéphane Buriez est moins massive et beaucoup plus mélodique que celle de Benighted. Alors que le nouvel album de Loudblast n’est pas encore sorti (il est prévu pour la fin avril), le combo choisira de présenter pas moins de trois extraits lors de ce concert, sans oublier certains titres plus anciens.
Stéphane Buriez, impérial
Les premiers rangs ont laissé la place à un public plus âgé, tandis que les plus jeunes assistent, curieux, au concert depuis le fond de la salle. Stéphane Buriez est toujours aussi charismatique sur scène et l’ensemble du concert repose en grande partie sur lui. Sa voix est par ailleurs très bien mixée, tantôt puissante, tantôt plus mélodique ("Emptiness Crushes My Soul", issu de l’excellent Frozen Moments Between Life and Death). Guitaristiquement parlant, les riffs de Stéphane sont plutôt bien complétés par les soli de Drakhian, tandis qu’Alex Lenormand (Basse) se fait plus discret scéniquement, tout en apportant sa patte aux chansons les plus anciennes ("Steering for paradise").
Hervé Coquerel, une légende de la batterie
Hervé Coquerel n’est pas en reste et prouve à toute la salle que son statut de légende française de la batterie n’est pas usurpé. Avec "From Dried Bones", Loudblast présente le premier extrait de Burial Ground, son huitième album studio, et le moins que l’on puisse dire c’est que ce titre rend très bien en live et ne fait pas tache au milieu de la setlist. Frozen Moments est également bien représenté avec, en dehors du titre éponyme, "Emptiness Crushes my Soul" (sur lequel Stéphane pètera une corde de guitare en raison d’un trop plein d’énergie), "Neverending Blast" ou encore "The Bitter Seed" et son refrain fédérateur.
La communication du groupe avec son public est excellente et Loudblast en profite pour annoncer la sortie prochaine de Burial Ground avant de dévoiler un extrait qui sent très bon avec "A Bloody Oath". Ce morceau démarre sur un tempo assez lent et un couplet très inquiétant, avant une avalanche de double pédale par Hervé Coquerel qui fait bien réagir le public.
Emptiness Crushes My Soul!
La fin du set est plus particulièrement dédié aux fans de la première heure avec un enchainement de classiques, tels que "Horror Within" (tiré de Disincarnate), "Cross the Threshold" ou encore "My Last Journey" (Sublime Dementia) qui achève le concert ainsi que le public.
Avec près de trente ans d’expérience, Loudblast a encore une fois montré sa maîtrise de la scène. Vu les extraits de Burial Ground proposés, il y a fort à parier que le groupe va confirmer son statut de légende du death français. Le Divan du Monde a accueilli ce soir deux groupes majeurs de la scène, et un outsider, pour le plus grand bonheur des fans de death, qui ressortent de la salle sourire aux lèvres et fourbus. Notre scène métal n’a rien a envier à nos voisins, merci à Loudblast et Benighted de nous l’avoir rappelé ! Vivement le Hellfest pour retrouver ces deux formations. En Juin prochain, Clisson risque de trembler.
Setlist Loudblast
Intro
Steering for paradise
Flesh
Emptiness Crushes my soul
From Dried Bones
Neverending Blast
Frozen Moments between Life and Death
The Abstract God
The Bitter Seed
A Bloody Oath
Taste Me
The Horror Within
Cross the Threshold
My Last Journey
Photos : Arnaud Dionisio / © 2014 http://anantaphoto.deviantart.com/
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.