« Il faut toujours battre le fer quand il est chaud », c’est un peu comme ça que l’on pourrait décrire l’état d’esprit des vétérans danois de Pretty Maids. Après un retour sur les chapeaux de roue amorcée avec Pandemonium, le quintet avait confirmé ce retour en grandes pompes avec un Motherland tout à fait réjouissant. A peine un an plus tard, le groupe est déjà de retour avec Louder Than Ever, une sortie un peu spéciale …
Sortie spéciale, car ce Louder Than Ever n’est pas à proprement parlé un nouvel album, mais une compilation comprenant 4 nouveaux titres, le reste étant des réenregistrements de titres sortis entre les années 90 et 2006, ou la période durant laquelle le groupe s’est vu boudé de tout succès commercial, malgré le soutien de fans irréductibles continuant à apprécier la qualité toujours constante des sorties de Pretty Maids.
Et entrons dans le vif du sujet sans plus tarder par ce qui nous intéresse le plus, les nouvelles compositions … Disposées à travers la tracklist, Louder Than Ever ouvre le bal sur « Deranged », nouveau titre bien Heavy, pêchu avec quelques aspects modernes, qui aurait largement eu sa place sur Motherland. De l’efficacité à l’état pur. On a également « Nuclear Boomerang », titre bien pêchu également, au refrain imparable, un futur hit lors des prochaines prestations live du combo.
Parlons désormais des deux autres nouveaux titres, qui sont deux ballades. « My Soul To Take », second single de cette compilation s’avère être un titre entêtant, de part son refrain aux fortes consonances Pop Rock, presque insouciant. Redoutable single une fois de plus … La dernière de ces nouveautés étant « A Heart Without A Home », fermant l’album sur une touche sympathique, bien que n’étant pas un titre inoubliable.
Le bilan de ces nouveaux titres est donc plus que favorable, mais cela n’est pas vraiment une surprise. Place à ces réenregistrements maintenant, qui sont au nombre de 8. L’exercice des réenregistrements est assez délicat, on a d'ailleurs pu le voir récemment avec les américains de Manowar qui ont massacré leur classique Kings Of Metal … Mais rassurez vous, ici point de tout ça, le résultat est convaincant, et même au-delà pour certains titres. Je pense notamment à ceux issus de l’album Planet Panic, largement mis en valeur ici, car 3 titres issus de cette galette se voient ainsi revisités. Ayant trouvé l’album relativement moyen à sa sortie, les titres ici s’avèrent d’une puissance déconcertante, montrant un Ronnie Atkins encore plus à l’aise avec son organe que par le passé. Le très moderne (pour l’époque) « Virtual Brutality » traitant des attentats du 11 Septembre , le Heavy à souhait « Playing God » et le non moins déplaisant « He Who Never Lived » se voient donc magnifiés.
On remarque également que des compositions ayant presque 20 ans ne font pas pâle figure au milieu de cet amas de hits. « Psycho Time Bomb » (titre raccourci pour l’occasion) a encore bien la pêche et représente bien l’album dont il est tiré, Scream, paru en 1995. Il en va de même pour les compositions ci-présentes de Anything Worth Doing Is Overdoing (à vos souhaits) datant de 1999, avec un « Snakes In Eden » sympathique enjoué, et une belle ballade, « With These Eyes » plus orientés Hard Rock que Heavy Metal.
Même Carpe Diem a droit a son moment de gloire, avec un « Tortured Spirits » aux riffs puissants et au refrain toujours aussi efficace. Par contre, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas, et c’est ainsi que « Wake Up To The Real World » tiré de l’album du même nom se voit toujours aussi soporifique … Dommage. On peut également regretter l’absence de titres issus de Sin Decade (1992), et de Spooked (1997), qui eux aussi contiennent leurs lots de bons morceaux. Une prochaine fois peut être.
Côté réalisation, les musiciens étant plus que carrés, pas de soucis là-dessus, et l’on s’aperçoit que le line-up de Pretty Maids est certainement le meilleur qu’ils aient eu. La production signée Jacob Hansen, également producteur des deux derniers albums du combo, est une fois de plus irréprochable. Je disais il y a quelques temps que ce producteur était l’un des meilleurs du genre, et bien ce n’est pas avec cette œuvre qu’il va me contredire.
Le résultat de cette sortie spéciale était attendu avec une certaine méfiance donc, mais cela était sans compter de la sincérité et du désir de faire les choses bien de la part de Pretty Maids, car au final, ce Louder Than Ever est un hommage aux fans, sans lesquels le groupe ne serait rien, et ça, le quintet l’a bien compris, contrairement à d’autres qui se foutent royalement de leur trogne.
P.S : Cette sortie est accompagnée d'un DVD regroupant des archives datant des années 80, ainsi que des images issues de la dernière tournée du combo.