Pas de précipitation donc, et c'est à l'image de leurs titre. Ne s'écartant pas de la ligne de conduite de Immolation, ce Majesty and Decay est posé, sans nervosité. De l'excitation, de la tension et de l'excitation, mais pas de riffs acérés qui vous saute à la gorge. Une marque de fabrique qui peut déplaire, mais une chose est sûre : en trois seconde on sait où on a mis les pieds.
La matière est toujours brut, sombre. Les riffs sont dominateur et les soli tranchent dans le gras en déchirant tout sur leur passage. Un peu comme un couteau de boucher émoussé... Nuance et signe d'évolution, on trouve ici plus d'ambiances que sur son prédécesseur "Harvessing Run". L'intro, limite inquiétante, pose les choses et nous tire vers le fond, là où se tapit la bestiole.
Les cordes restent grasses et la voix charismatique de Ross Dolan est toujours plus graveleuse. Elément essentiel de la personnalité musicale de Immolation, la batterie est riche et remarquable, les nombreux roulements grondent et les cuivres sont secs comme du bois mort.
Enregistré au Millbrook Sound Studios par Paul Orofino et mixé par Zack Ohren du Castle Ultimate Studio, Majesty and Decay en impose. Depuis plus vingt ans, Immolation ne déçoit pas et nous sert toujours une bonne vielle musique qui sent le boyau.
Bassayaya