JB Christoffersson, leader de Grand Magus

"Odin nous a souri"
 

Avant de démarrer sa tournée européenne, JB Christoffersson, chanteur et guitariste de Grand Magus a accepté d'accorder quelques minutes à La Grosse Radio, accompagné de Ludwig Witt, batteur du groupe. Il y évoque l'album Triumph and Power, les influences présentes, l'histoire derrière, ainsi que son sentiment par rapport à la tournée à venir.

Bonjour JB et merci de nous accorder cette interview. Vous vous préparez à faire le premier concert de la tournée Rock Revelation. Comment vous sentez-vous ?

Je pense que ça va être super, on vient de faire cinq concerts au Royaume-Uni, ça s’est très bien passé, beaucoup de gens sont venus, et nous sommes prêts pour le reste de la tournée, on espère que cela sera aussi bien.

Ces dates étaient les premières sur lesquelles vous jouiez des chansons de Triumph and Power, quelle a été la réaction du public ?

JB : C’était vraiment bien, les gens étaient à fond, ils connaissaient bien les chansons. Lors de notre première date, à Manchester, ils ont commencé à chanter "Steel Versus Steel" spontanément, c’était incroyable.

Ludwig : Ils étaient presque plus réactifs que sur les chansons plus anciennes, c’est assez inhabituel.

On voit que l’affiche de cette tournée est assez variée, avec plusieurs sous-genre du hard et du heavy qui se rencontrent, qu’en penses-tu ?

Je pense que c’est une bonne chose, parce que si tu as des groupes qui sont trop similaires, le public finit par s’ennuyer. En Suède, les gens arrivent souvent dans la salle juste pour le concert du groupe en tête d’affiche, pour les autres, il n’y a quasiment personne. Dans le reste de l’Europe, les gens entrent à l’ouverture des portes, du coup, c’est une bonne chose que les groupes varient. Si tu as 5 groupes de black metal d’un coup, tu commences à fatiguer ! Après, on verra ce que ce mélange donne, si ça se trouve, ce sera merdique ! [rires]

Grand Magus

Qu’est-ce que ça fait de revenir en France après deux ans ?

C’est bien, j’aime le pays et je sais que beaucoup de français aiment notre musique. Nous avons joués dans quelques festivals en France, mais à part ça, nous n’avons pas beaucoup joué en dehors de Paris, c’est dommage, je suis sûr que ces villes sont différentes. Mais je suis content d’être ici à nouveau.

Parlons de l’album Triumph and Power, au titre évocateur.

En fait, nous avions déjà le titre avant de travailler sur la chanson en elle-même. A la base, "Triumph and Power" était une chanson sur laquelle on travaillait à l’époque de Hammer of the North (2010). Mais il s’est avéré qu’elle a mal tourné, du coup, on l’a abandonnée. Mais j’aimais beaucoup ce titre et je savais qu’il servirait pour un album. Après The Hunt, et une fois que Ludwig est arrivé, j’ai pu explorer mon influence Manowar ! [rires] C’était le moment de faire Triumph and Power. Toutes les chansons ont été écrites avec ce titre à l’esprit.

C’est vrai que Manowar est une grosse influence dans cet album. Pourquoi ?

En fait, avant que Ludwig ne rentre dans le groupe, j’étais le seul à aimer Manowar. Seb [ancien batteur de Grand Magus] pensait que c’était juste un groupe de demeurés [rires]. Mais comme Ludwig est aussi un fan de Manowar, Fox [bassiste] doit s’adapter parce qu’il est en minorité !

Tu avais dit, en annonçant la sortie de l’album, que c’était le meilleur son de guitare que tu n’aies jamais eu. As-tu changé quelque chose ?

En fait, j’ai utilisé le même matériel que dans Hammer of the North, mais le mix est différent, c’est Jens Bogren qui s’en était occupé. Il avait un son plus poli, alors que dans Triumph and Power, le son est plus direct, plus "dans ta gueule". Pour cet album, c’est juste une Les Paul branchée sur un ampli Marshall, c’est très simple, il n’y pas d’effet.

On retrouve un aspect épique plus présent sur cet album. Est-ce voulu ?

Je pense aussi que ce disque est plus épique. The Hunt était un album assez difficile à faire, parce que Seb était parti, nous n’étions pas sûrs de l’avenir, parce que Ludwig n’avait pas encore rejoint le groupe quand nous avions commencé à travailler dessus. Il était occupé à l’époque. Il a accepté de venir, mais notre emploi du temps était assez serré, nous n’étions pas très bien préparés. Donc, après Hammer of the North, nous voulions inclure un feeling plus hard rock, façon Deep Purple et AC/DC. Après cela, j’ai pensé qu’il était temps de faire un album de "true" » heavy metal, sans rock n’roll, plus épique.

Grand Magus

Du coup, maitenant que Ludwig est dans le groupe depuis presque deux ans, comment ça se passe ?

Ludwig : L’ambiance est atroce ! [rires] C’est super, rejoindre Grand Magus est probablement une des meilleures choses que j’ai faites dans ma vie.

JB : Comme j’ai dit, quand Seb a décidé de quitter le groupe, je ne savais pas quoi faire. Mais Ludwig est la première personne à laquelle j’ai pensé. A l’époque, il était très occupé avec Shining, donc ce n’était pas dit qu’il pourrait rejoindre le groupe. Mais les choses ont changé. Je ne sais pas ce qui serait arrivé si Ludwig n’était pas venu. Mais je crois fort au destin, je pense que les choses arrivent parce qu’elles doivent arriver. Je pense que ça en fait partie. Odin nous a souri.

L’instrumentale "Ymer" est empli d’un fort sentiment épique aussi, peux-tu nous en parler.

Elle est très influencée par Bathory. Ce qu’ils faisaient et ce qu’on fait aussi contient des  influences folk nordiques. On a toujours fait cela, peut-être pas de manière aussi claire qu’ici, mais c’est présent, notamment sur Wolf’s Return et Iron Will.

Peut-on parler des paroles, ici plus guerrières ?

La plus grosse influence dans mes paroles est, depuis longtemps, le pouvoir de la nature, ainsi que la mythologie et les traditions nordiques, parce que c’est une grande partie de la culture scandinave. Je pense que ce sujet traverse le disque, comme le reste de notre album. Toutes nos chansons sont écrites dans cette optique. Nous ne parlons pas de faire la fête, de se saouler ou de courir après les filles. On aime ça, mais je pense que quand tu as la chance d’écrire de la musique que les autres vont écouter, il faut que les sujets aient un sens profond, pas juste "allez, on va faire la fête !".

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La bonus track Blackmoon parle de David Porland [ex-Dark Funeral, ex-Necrophobic] qui nous a quittés l’année dernière. Le connaissais-tu ?

Oui, je le connaissais. On n’était pas des amis très proches, mais on se voyait de temps en temps. Je pense que c’est un grand musicien et un artiste sous-estimé avec une grande capacité de création. Il est à l’origine de Dark Funeral et Necrophobic. Je pense qu’il est unique, parce que la plupart des guitaristes de black metal ne jouent pas vraiment de solo et la plupart d’entre eux ont un timbre de guitare tout pourri. Mais Blackmoon avait un super son et connaissait les classiques de metal et de hard rock. J’adore écouter du black metal avec de bonnes parties lead à la guitare. C’est quelqu’un qui m’a beaucoup inspiré, donc, quand il est parti, j’ai pensé que ce serait bien de le saluer.

Photo live : © 2014 Nidhal Marzouk.
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe. 
 



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