Soilwork souille le Divan du monde !
Six ans !! Les fans de Soilwork ont attendu six longues années pour que le groupe revienne faire un concert en France ! Après avoir sorti the Living Infinite l’année dernière, album qui a mis tout le monde d'accord, critiques comme fans, on pouvait légitimement se demander si le groupe assurait toujours scène. Pour les accompagner, il y avait Darkane, groupe également très attendu par les aficionados !
Darkane
C’est dans un Divan du monde plein comme un œuf que le concert de Darkane commence. Hélas, ce set ne démarre pas sous les meilleurs auspices, car le son est très brouillon, rendant quasiment inaudibles les deux guitaristes de la formation. Avouez que pour un groupe de métal, c’est assez problématique... Les seuls qu’on entend bien sont le chanteur Lawrence Mackory, au charisme tout relatif et Peter Wildoer, doté d’un son cristallin à la batterie.
On peut donc apprécier comme il se doit la prestation hallucinante de ce batteur surdoué, qui martyrise son kit avec maîtrise, furie et puissance ! Peter Wildoer avait déjà été peint de manière très élogieuse lors des auditions menées par Dream Theater lorsqu’ils recherchaient le remplaçant de Mike Portnoy, mais il faut croire que cela ne suffit pas pour décrire à quel point ce musicien drôle et humble est impressionnant derrière son kit. Hélas, c’est presque le seul vrai point positif de ce concert, car Darkane continue d’avoir un son vraiment crade pour le restant du set. On devine une orientation death métal mélodique, mais encore une fois, il faudrait pouvoir entendre les riffs pour se faire un vrai avis. Les solos et parties de guitare harmonisée ont l’air inspiré, mais il faut vraiment tendre l’oreille pour espérer entendre quoi que ce soit.
Pourtant, le public est totalement conquis par la prestation du combo suédois. Une bonne partie de la fosse part en mosh, headbang, et toute autre pratique que l’on retrouve dans tout concert de métal qui se passe bien ! A défaut d’être un excellent chanteur, Lawrence Mackory se révèle être un humoriste ravageur entre les chansons, et glissera quelques vannes hilarantes en réagissant aux grognements du public visiblement très content d’être là. Indépendamment de ce que l’on pense du groupe, force est de constater que Darkane a rempli sa part du contrat, en chauffant à blanc un public qui trépignait d’impatience de voir Soilwork ! Et tant pis pour les amateurs de System Divide, qui ont annulé leur performance ce soir !
Soilwork
On dit souvent que pour qu’un concert soit bon, il faut que le groupe assure, évidemment, mais on oublie souvent que l’alchimie avec le public peut donner une toute autre dimension à une performance artistique. Et c’est clairement ce qui s’est passé ce soir-là avec Soilwork. Rarement on aura vu le Divan du Monde mis dans un tel état ! Le public est complètement dingue de revoir le combo référentiel de Suède, qui leur renvoie bien l’ascenseur avec une excellente prestation !
Le son est (heureusement) bien meilleur que pour Darkane, et permet d’apprécier comme il se doit les riffs balancés par Sylvain Coudret (Scarve) et David Andersson, qui s’avèrent être tous les deux de fins artilleurs à la six cordes. Pendant que Dirk Verbeuren rappelle à l’assemblée pourquoi il est un des batteurs les plus respectés de la scène métal, on voit Sylvain jouer avec un énorme sourire sur les lèvres : les deux musiciens de Scarve sont contents d’enfin jouer à la maison !
Le dernier album de Soiwork se taille la part du lion dans la setlist, avec pas moins de sept titres qui seront joués ! Pour le reste, le groupe pioche habilement dans le reste de sa discographie pour ressortir de vieux classiques qui continuent d’enflammer la fosse. On peut apprécier que les parties de claviers soient assurées par un musicien, et par un sample ! D'autant plus qu'elles sont assez présentes dans la musique du groupe. Si tous les instrumentistes de la formation ont l’air d’être en bonne forme, c’est beaucoup moins évident pour Björn « Speed » Strid, qui a du mal à assurer les parties de chant clair les plus aigües. Il y a beaucoup de delay dans sa voix, donnant un côté assez synthétique à sa performance. Heureusement, le bonhomme assure très bien en growl, et a une très bonne présence scénique, en plus de savoir parfaitement comment exciter son public !
« France, it’s been too fucking long ! »
Pendant ce temps, c’est toujours le chaos dans la fosse, avec mosh pits, wall of death et stage diving à gogo ! A croire que le public purge sa frustration de ces six années sans concert de Soilwork lors de cette soirée ! On frise l’incident lorsqu’un spectateur bouscule le bassiste en montant sur scène, qui visiblement n’a pas du tout apprécié, repoussant l’hombre d’où il venait. Si sa conduite est peut être un peu excessive, nous rappelons à nos lecteurs de faire attention aux artistes quand ils grimpent sur scène !
Et c’est déjà l’heure du rappel. La température commence à être suffocante et est loin de laisser Björn indifférent. Bien que visiblement exténué, il termine le concert avec les honneurs, et un « Stabbing the Drama » qui achève le public comme il se doit. On a donc passé un excellent moment avec Soilwork ce soir-là, avec un groupe en bonne forme et ravi d’en découdre. Voilà qui ne présage que du bon pour leur concert au Hellfest 2014 ! On y sera, en espérant que le public sera aussi bon ! A venir, notre interview de Dirk et Sylvain de Soiwork et Scarve !
Setlist :
This Momentary Bliss
Like the Average Stalker
Overload
Weapon of Vanity
Spectrum of Eternity
Black Star Deceiver
Parasite Blues
Distortion Sleep
Bastard Chain
Let This River Flow
Long Live the Misanthrope
Tongue
Nerve
The Living Infinite I
Rise Above the Sentiment
Encore:
Late for the Kill, Early for the Slaughter
Stabbing the Drama
Reportage par Tfaaon
Photos : © 2014 Nidhal Marzouk / Yog photography
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