Du son original Gothique de la formation milanaise Lacuna Coil, il ne reste plus rien, c’est un secret pour personne. Depuis 2006 et la sortie de Karmacode, le quatrième album des italiens, le combo s’est dirigé vers des sonorités Néo Metal, qui, selon le groupe lui-même, avaient pour but de conquérir le marché américain. Huit ans nous séparent de cet album, et aujourd’hui la bande à Cristina Scabbia dévoilent leur nouvel et septième album Broken Crown Halo…
Et n’y allons pas par quatre chemins, ceux qui continuaient à espérer un utopique retour aux sources des sonorités Gothiques seront une fois de plus déçus tant ce nouvel album ne fait que reprendre les éléments déjà instaurés sur les trois précédentes livraisons du combo. Et c’est là le principal défaut de cette galette : aucune nouveauté. Car si les trois précédents avaient chacun leur particularités ( si, si, n’écoutez pas les mauvaises langues qui diront le contraire), ce Broken Crown Halo n’est qu’une synthèse du Neo sans concession de Karmacode, et du côté Rock Alternatif développé sur Shallow Life et surtout Dark Adrenaline.
On se retrouve donc face à des titres Neo Metal, aux structures couplet/refrain plus que classiques, assez typique du genre. Au moins le groupe va au bout de son raisonnement. Certains titres s’avèrent même être assez efficaces, tels que « Nothing Stands In Our Way » et ses rythmiques à la Korn, « Zombies » et ses passages de chant un peu plus agressif sur le refrain, « In The End I Feel Alive » également. Mais rien y fait, l’impression d’entendre un Karmacode bis est trop présente pour que la sauce prenne vraiment, cela dit avec une production bien meilleure, signée Jay Baumgardner (Three Days Grace, Papa Roach, P.O.D.)
Cela dit, les compos plus Rock s’avèrent elles plus réussies. Ainsi « I Forgive (But I Won’t Forget Your Name) », “Infection”, “I Burn In You” s’avèrent franchement sympathiques. Autant plus dommage, quand certaines compos se voient peu efficaces, comme un “Hostage To The Light” don’t le refrain s’avère bien laborieux, et “Cybersleep” et son introduction plus que douteuse.
Encore un point commun avec Dark Adrenaline, l’album se termine sur une piste plus ambiante, sombre, et plus intéressante qui ici sera «One Cold Day ». Et force est d’avouer que ce genre de pistes réussissent bien aux italiens.
Côté instrumentalisation, peu de choses à dire, c’est très basique, ça va à l’essentiel, et ça devrait plaire aux combos desquels le groupe s’inspire … Un petit côté Neo pêchu à la Korn, un côté mélodique et catchy emprunté aux californiens de Linkin Park, et une touche sensuelle féminine, pour appeler les demoiselles amatrices de Amy Lee et Evanescence …
Et malgré ses défauts, ce Broken Crown Halo ne s’avère pas si désagréable que ça, loin de là, pour peu que l’on soit sensible à la formule de Lacuna Coil post-Comalies. Les italiens continuent leur bonhomme de chemin, leurs détracteurs s’en plaindront encore (on voit bien pire tous les jours sans que pour autant un tel déversement de haine ne soit prodigué), les autres devraient se laisser séduire une nouvelle fois, malgré le manque cruel de renouveau.