Obdurated – I Feel Nothing

Obdurated, la bonne surprise de ce début d’année ? Je dois avouer que pour moi les 4 picards sont une découverte, bien qu’ils affichent déjà 13 ans de carrière au compteur et deux albums studio en plus de démos et d’un album de reprise. C’est donc un groupe qui semble arrivé à maturité qui nous présente aujourd’hui I Feel Nothing, dans un style qui nous promet un audacieux mélange entre In Flames, Machine Head et Iron Maiden.

Le titre de l’album, autant le dire d’avance est une publicité mensongère. La musique d’Obdurated, donne bel et bien à certains moments des frissons et bien qu’ils ne jouent pas vraiment la carte de l’émotion, on est loin de ne rien ressentir en écoutant ce I Feel Nothing.

Obdurated, Metal, France

Même sans avoir connaissance des précédents méfaits du combo, on ressent dès les premières minutes d’écoute que cet album est effectivement celui de la maturité. L’ensemble sonne maitrisé et le mélange de genres pas évident comme le Thrash, le Death mélodique ou le Heavy se révèle gagnant et accroche l’oreille. Des rafales de riffs des deux guitaristes déferlent sur l’auditeur, épaulés par la voix rageuse de Cédric, plutôt personnelle bien qu’elle semble vraiment nous ramener à Göteborg au milieu des années 90, ce qui est bien loin d’être déplaisant.  Si le style global de la musique varie peu, ce qui pourra décourager les non-amateurs du style, les compos sont suffisamment différentes pour qu’on ne s’ennuie pas et on se laisse rapidement emporter par des mélodies comme celles de « Strive » ou  « Dishearten »

Le groupe parvient en tout cas à allier structures de chansons plutôt compliquées à des refrains fédérateurs, qui devraient faire un malheur en live, comme sur « Nomophobia » ou « Hoax ». L’utilisation de samples d’ambiance comme sur le dernier titre « Forefathers » permet de radoucir le tout pour ajouter une touche prog plutôt bienvenue A titre d’exemple, une chanson comme « Haeven » constitue un interlude progressif fort agréable se rapprochant d’In Flames époque Sounds of a playground fading, à tel point que l’on s’attend presque à entendre Anders Fridén pousser la chansonnette sur cette piste qui restera en fin de compte instrumentale.

Il serait cependant simpliste de résumer la musique des français à un ersatz d’In Flames. Ils évoluent dans un style bien à eux, qui a su emprunter ce qu’ils ont de meilleurs à de nombreux courant. L’influence NWOBHM se ressent finalement assez peu sur l’ensemble de l’album, au contraire de celle d’autres groupes tricolore comme Dagoba ou dans une moindre mesure, Mass Hysteria. Tout cela mélangé au death mélodique teintés de thrash des français (ce dernier qui apparait par exemple sur « Unhealthy »), cela donne un album excellent, une belle surprise pour ma part un groupe à découvrir pour les amateurs du genre.

L’album bénéficie en plus d’une prod et d’une finition particulièrement soignée,  qui permet à tous les instruments de sonner juste et à l’ensemble de se hisser au niveau des cadors du genre. Seule la basse de Pauline est malheureusement plutôt en retrait dans le mix, mais toujours bien exécutée,  les amateurs pouvant se consoler avec quelques moments de gloire comme l’intro de « Hoax ».

A l’écoute de cet album, on se dit finalement que si certains prédisent l’extinction du metal en France, ou se plaignent de la qualité des groupes de notre beau pays, cette sortie a tout pour les faire taire. Obdurated est clairement un groupe qui arrive à maturité, et ils méritent à présent de se tailler une solide réputation en France mais également à l’étranger, l’album étant distribué à l’international grâce au label danois Mighty Music. « Cocorico », comme diraient nos chers politiques...
 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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