Throes of Dawn, voici une formation finlandaise qui fête cette année ses 16 ans de carrière et qui semble tutoyer les étoiles le temps d'un 5ème album studio intitulé The Great Fleet of Echoes et sorti le 19 février 2010 chez Firebox Records (label finlandais spécialisé dans le doom). Pratiquant un dark metal efficace, rappelant ici et là Opeth, Porcupine Tree, Anathema voire leurs compatriotes Ghost Brigade ou Black Sun Aeon, le quintet de Vaasa nous offre un brûlot de choix qui aura probablement une place au chaud parmi les meilleures sorties 2010 en ce qui me concerne. Voyageons ensemble autour de cet opus sombre et mélodique, teinté de doom et de black, si torturé, si délicat...
"Entropy" : Tout démarre sur une langoureuse mélopée qui n'est pas sans rappeler le Anathema de la grande époque. Celle-ci progresse lentement vers une fin plus nerveuse et limite dansante... saupoudrée de petites voix extrêmes pour la forme ! Nous voici de suite lancés dans un grand bain clair obscur...
"Ignition of the Grey Sky" : Très atmosphérique, planante, parfaite pour une ambiance nocturne éthérée... Elle passe vite mais bien, les yeux fermés mais les oreilles grandes ouvertes !
"Velvet Chokehold" : Après un petit riffage bien sympathique en introduction, on retrouve quelques murmures teintés de black metal auxquels un chant plus aérien vient répondre. Refrain minimaliste mais si intense, la mélodie coule comme de l'eau de roche, pour l'une des plus belles réussites de l'opus...
"Soft Whispers of the Chemical Sun" : Le chant murmuré fait son effet, la mélodie imprègne tranquillement nos oreilles, reposant ainsi tous nos sens en douceur... Voici un titre parfaitement baptisé s'il en est, que certains vont certainement qualifié de "mou" mais sa finalité artistique va bien au-delà !
"Chloroform" : Intro basse/guitare acoustique/piano avant que le synthé électro ne vienne enrober de ces quelques notes cette parfaite et minitieuse harmonie. Le chant lointain et rempli d'échos à la Pink Floyd donnent de suite le ton d'un titre solide. Les quelques touches "black metal" venant ici s'ajouter à l'atmosphère presque naturellement. Mélodie très Opeth-ienne pour un morceau finalement pas assez long, son seul défaut...
"Slow Motion" : Presque 8 minutes pour titre axé prog, aux rythmes chaloupés, comme si Porcupine Tree était venu se parer de teintes encore plus atmo-ambiantes le temps d'un instant... C'est beau, si subtilement magique et doux... A noter un solo d'une réussite ahurissante avant un break aérien de toute beauté, ce qui n'est pas pour gâcher l'emballage final...
"We Have Ways to Hurt You" : A peine plus de 3 minutes, longueur qui fait de cette chanson un quasi-interlude qui aurait pu à certains moments trouver sa place sur le dernier Ghost Brigade. Passioné, ce morceau montre une facette plus "nerveuse" du groupe...
"Lethe" : Rien que l'intro, touchante à souhait, digne d'un Blazing Eternity accouplé à une sorte de Pink Floyd des temps modernes, nous transporte loin... Lake of Tears, groupe underground bien reconnu dans le milieu, semble aussi passer par là niveau influences. Mais au-delà des emprunts ou autres ressemblances, ce morceau se vit, se déguste jusqu'à la lie et jamais ne s'oublit !
"The Great Fleet of Echoes" : Titre éponyme de cet album, le plus long car approchant (lui aussi mais de plus près) les 8 minutes. Ambiance très dark et mystérieuse, me faisant parfois l'effet d'un Arcturus épuré, d'un Eternal Deformity plus maîtrisé. Anathema et Opeth semblent vraiment être les influences principales d'un groupe qui sait aussi, et cette chanson en est la preuve, marquer de son empreinte un style pourtant très fortement représenté et usé au fil des années.
"Blue Dead Skies" : On conclut en beauté et en toute simplicité. Vincent Cavanagh, Steven Wilson ou même Vangelis n'auraient point reniés telle offrande. La mélodie est juste parfaite, cette chanson coule dans nos veines si on la laisse se mélanger à notre sang froid... Glaciale, inspirante, bref garantie en frissons de la première note à sa conclusion.
Je pourrais toujours essayer de ressortir quelques défauts à cette splendide galette. D'un chant parfois éventuellement un peu monotone et répétitif aux parties batteries quelque peu en retrait niveau son, par exemple... Mais le reste, comme la musicalité et cette atmosphère générale si pénétrante, étant si bien réalisé qu'il ne parait point utile d'en rajouter. Un album qui m'a pris aux tripes et su gagner sa place dans mon coeur au fil des écoutes. Car oui, il faut lui laisser du temps et plusieurs chances, car ce The Great Fleet of Echoes n'est pas foncièrement facile d'approche mais sait dévoiler ses richesses au fil du temps...
Ma note : 9/10