Lost Society – Terror Hungry

Thrash bordélique

 

Un an après un premier album aussi fun que prometteur, Lost Society remet le couvert avec Terror Hungry. A l’image du titre, le groupe est trop gourmand et sert ainsi un album trop long et trop fouillis, avec de nombreuses bonnes idées qui ne sont pas assez mises en valeur et qui baignent dans une masse de riffs trop compacte et indigeste.

Les thrashers finlandais reviennent. Après s’être imposés dans le monde du revival thrash avec un Fast Loud Death qui faisait office de coup de poing sur la table, avec 35 minutes de thrash fun et un poil dingo, Lost Society a décidé de rempiler seulement un an après avec Terror Hungry. Tous les espoirs étaient permis sur ce deuxième effort, qui, si on en croit les premières écoutes, a tout pour être le digne successeur de ce premier album explosif.

Malheureusement, plus on enchaîne les écoutes, plus on se rend compte que quelque chose cloche chez Lost Society en 2014. Pourtant, dans la forme peu de choses changent. Le groupe aligne toujours les riffs les uns après les autres, les rythmiques foldingues ont toujours du mordant et l’ambiance fun est toujours plaisante, avec cette déconne toujours présente, du discours délirant sur "Spurgatory" au rot peu finaud sur "Wasted After Midnight".

Cependant, le premier défaut se manifeste vite : Terror Hungry est trop long. 50 minutes, c’est beaucoup trop pour ce que le groupe propose à son auditeur. Là où Fast Loud Death pliait l’affaire en à peine plus d’une demi-heure, Terror Hungry s’étale et dégouline de graisse metallique, manquant cruellement de concision et perdant peu à peu de son mordant.

La frustration est d’autant plus grande car Terror Hungry regorge de bonnes idées. L’intro épique de "Brewtal Awakening" ferait lever le poing à un manchot, la rythmique frénétique d’"Attaxic" ferait headbanguer un décapité et "F.F.E." redonnerait le sourire à un suicidaire. Ces bonnes idées sont malheureusement noyées dans des compos qui manquent de finition. L’aspect bordélique, qui faisait la force de Fast Loud Death, est désormais la principale faiblesse de ce nouveau disque.

Lost Society

On peut aussi déplorer un manque d’inspiration dans l’interprétation des jeunes thrashers. S’ils touchent toujours autant et sont toujours aidés par un son clair et précis, on peut déplorer le cruel manque de personnalité dans les solos d’Arttu Lesonen, qui ne sont pas sauvés par ses duels avec Sammy Elbana. Ce dernier finit aussi par énerver avec son chant, qui se situe maintenant quelque part entre la folie Paul Baloff (Exodus) et le phrasé rageur d’Alexi Laiho (Children of Bodom). Pire encore, leurs riffs tournent sérieusement en rond au fur et à mesure que les 50 minutes s’écoulent.

Il ne manquait pas grand-chose à Terror Hungry pour séduire. Malheureusement, le manque de mise en valeurs de bonnes idées et d’élagage dans les compos a eu raison de Terror Hungry. Loin d’être désagréable, cet album semble fini à la va-vite et n’amuse pas autant que son prédécesseur, malgré toute la bonne volonté des membres de Lost Society.

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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