Nous voici en 2014 pour un retour annoncé dans le monde créé par Tony Beaufils : Qantice. Ce dernier est bien connu par certains d’entre vous fans de la saga du donjon de Naheulbeuk et des tribulations du Naheulband (Tony y joue en effet l’ogre au banjo).
Qantice est donc né en 2002 mais attendra 2009 et deux EP avant de sortir son premier album The Cosmocinesy. Un concept développé durant de longues années par Tony qui en a également sorti un livre. Ce dit premier album était un concentré de musiques symphoniques, speed aux lignes de chant élevées qui rappelaient aisément Angra (période Matos) ou Rhapsody of Fire (période Legendary Tales). Un joli coup qui nous ouvrait les portes du monde de Qantice !
En 5 ans, quelques changements sont à noter. Tout d’abord, un point important, le chant, qui a été confié au chanteur norvégien Per Fredrik ‘PelleK’ Asly, après le départ de Vince qui souhaite se consacrer entièrement à son groupe Agone Angel. Si Pellek est un chanteur connu en Norvège, il l’est moins dans nos contrées verdoyantes. Le bassiste de l’époque a également été remplacée par la talentueuse Christine Lanusse. Le reste du groupe se compose de Aurélien Joucla pour la batterie, de Tony Beaufils pour la guitare et de Yosh Ottias pour le violon. Oui, une autre particularité de Qantice est d’avoir une violoniste en son sein. Que vaut cette galette, toujours sorti via le label Brennus et masterisé avec Kevin Codfert d’Adagio ?
L’album démarre de manière calme et très symphonique, on est introduit de la plus belle des manières dans le monde imaginaire créé par Tony. Mais ne vous y trompez pas, le premier vrai titre déboule juste après, "Epic Fail" (déjà entendu puisque c’est le premier single diffusé sur le net). C’est un titre speed, efficace, direct. Que dire de plus ? La voix de Pellek est très bien maîtrisé et met en relief la qualité de composition de Tony. Si l’on pouvait avoir une certaine appréhension, elle est gommée ici puisque c’est un fait : la voix de Pellek est au service de la musique de Qantice (et non l’inverse !). Ceci sera vrai tout le long de cet album, que l’on soit sur du speed ("Epic Fail", "Hoverland"), du calme ("The Last Circus"), de l’épique ("The Phantonauts", "The Gest of Nekroxyter").
Les parties instrumentales jalonnent régulièrement ce brulôt, que ce soit pour un intermède dans une musique speed, ou carrrément une piste entière ("Giant of Embers") qui rappelera à certains les parties instrumentales de Fairyland par exemple.
Faire un listing détaillé de chaque piste n’est pas utile, The Phantonauts est un tout, une histoire entière faisant suite à The Cosmocinesy. Les parties de violon s’incorporent de manière habile au milieu de ce déluge de riffs et de sons de batterie (sous les coups de marteau d’Aurélien). Une remarque concernant la semi ballade "The Last Circus", qui n’arrive pas forcément à transformer l’essai sur le refrain.
L’album peut paraître difficile à aborder de prime abord puisque l’on retrouve finalement pas mal de mid-tempo, le prog n’étant jamais très loin dans les compositions de Tony. Je vous encourage à écouter cet album plusieurs fois pour en extraire toute la qualité. C’est un mélange de plusieurs genres (speed, prog, power, symphonique) qui font que Qantice pourrait bien devenir un groupe sur lequel compter dans les prochaines années, pour peu qu’il fasse des concerts (deux seulement avaient été joués pour The Cosmocinesy). Cinq ans c’est long, mais si c’est pour avoir des albums de cette qualité, alors M. Beaufils je vous en prie prenez votre temps.