Exit les relents nu-métal néo trucmuche, ici, on a à faire à du rock bien gras qu'on qualifiera de stoner par défaut (comme le sont la plupart des groupes français qui n'ont de stoner que l'étiquette qu'on leur attribue, faute d'étiquette mieux adaptée). Dès le premier titre, black cat, plusieurs points sont à retenir : musicalement, on sent l'influence des grands du genre, en tête desquels ALICE IN CHAINS et SOUNDGARDEN. Guitare très grave et bien saturée, basse ronflante, rythme mid-tempo crasseux, et ambiances plutôt pesantes, tout en conservant un côté plus immédiat, plus accessible, plus "pop" que les groupes pré-cités. Ensuite, le chant de Toni risque bien d'en étonner plus d'un. A des lieues de son travail avec son autre formation, le frontman a pris son rôle à bras le corps et livre une prestation très convaincante, révélant un potentiel mélodique qu'on ne lui aurait certainement pas accordé.
Enfin, bien qu'il soit difficile d'expliquer pourquoi, on sent un âme qui plane au-dessus de ce disque. Super-groupe peut-être, mais groupe avant tout. Ajoutons à cela du groove ("the call of lust"), des gros refrains bien puissants ("a man like others"), du rock'n roll ("do sins"), le tout dans une ambiance poisseuse bienvenue, avec un son aux petits oignons (on sent l'excellent travail de mastering effectué à Abbey Road, d'une propreté plus blanche que blanche) et une semi-ballade pour finir le tour d'horizon, le chouette "these hands", dont le final n'est malheureusement, de l'humble avis de votre serviteur, pas tout à fait au niveau de la montée en puissance. A la fois léché et brut de décoffrage, cet album a assurément des atouts à faire valoir.
Oh certes, tout n'est pas rose, et ce "black cat" n'est sûrement pas l'album de l'année. Il risque de surcroît d'être considéré comme trop méchant par certains et pas assez par d'autres (à l'instar de l'excellent et sous-estimé premier et unique album de MEDICATION par exemple, autre "super-groupe" qui venait de l'autre côté de l'Atlantique cette fois). Mais vu ce qu'on pouvait en attendre, il faut bien reconnaître que ce premier album de Die On Monday s'avère être au final une excellente surprise. Examen d'entrée réussi donc, en attendant de voir la suite des aventures de nos lascars. Car puisqu'on a un groupe prêt à en découdre, il reste s'il va se contenter de recycler un fond de commerce ou faire l'effort d'évoluer. Ce n'est pas encore pour tout de suite : dans un premier temps, profitons d'un album bien sympa pour le retour du printemps.
7,5/10