Retour de l'ancien chanteur de Skid Row, qui après trois albums en solo, remet le couvert. Sebastian Bach avait déjà mis la barre très haute en 2007 avec l'inégalable Angel Down où il était accompagné du grand Axl Rose venu poser sa voix sur quelques savoureux morceaux comme « Love Is A Bitchslap ». Depuis, Kicking & Screaming est parvenu à maintenir la flamme mais avec Give 'Em Hell, Sebastian Bach frappe fort.
En 2014, la bête n'a rien perdu de sa voix braillarde, et de ses longs cheveux blonds et soyeux, Bach revient avec Give 'Em Hell, un opus résolument metal, et ce de la pochette jusqu'au dernier riff de guitare. Encore une fois, Sebastian Bach nous montre qu'il sait bien s'entourer en faisant figurer les noms de Duff McKagan, Steven Stevens et John 5 sur quelques morceaux. Certes, l'album n'a absolument rien d'innovant, mais il est impossible de nier la qualité vocale de l'emblématique Sebastian Bach, ainsi que la celle des compositions. Coté paroles, rien de bien profond, il n'y va pas par quatre chemins, mais en même temps ça nous va très bien et on ne boude pas notre plaisir à l'écoute de cet album.
La production est superbe, le son est parfait, quant aux chansons sont clairement bonnes et entrainantes. Ça commence fort avec « Hell Inside My Head », qui nous fixe sur le ton de l'opus : Bach ne fait pas dans la sonate.
Les riffs sont accrocheurs, on a parfois affaire à quelques touches plus mélodiques, d'autres plus bourrues. On oscille entre un petit coté glam avec « Had Enough » et metal pur et dur pour « All My Friends Are Dead », qui n'a rien à voir avec le titre déjanté de Turbonegro. Dans la plupart des morceaux, les refrains sont plutôt éthérés et contrastent souvent avec le reste des chansons, ce qui atténue parfois le coté metal et fait perdre en puissance. « Temptation » en est un exemple, mais cela permet à Bach de montrer sa grande maîtrise vocale.
(Sebastian Bach + Duff McKagan = bonheur)
« Push away » et « Had Enough » font office de petites accalmies. « Had Enough », mélancolique et mélodique, apporte son lot de douceur tandis que « Push Away » est un peu étrange, limite flippante, et dotée d'un refrain pour le moins oppressant. «I caaaaan't controooooool myseeeeelf» … Flippante, je vous ai dit !
Tout à coup, au milieu de ce déferlement de riffs plus robustes les uns que les autres, notre headbang se voit stoppé net. L'harmonica, la guitare acoustique et le piano retentissent, accompagnés de la voix plutôt posée de Sebastian Bach. Ambiance santiags et cheveux ébouriffés, les sonorités sont plus proches d'un morceau de Cinderella que du reste de l'oeuvre de Bach. « Rock'N'Roll Is A Vicious Game » dénote franchement du reste de l'album, et c'est d'ailleurs la seule reprise, puisqu'il s'agit à la base d'une chanson d'April Wine, groupe de vieux briscards tout droit sorti des années 70. Soit, pourquoi pas après tout, un petit coup d'harmonica n'a jamais fait de mal à personne. (Comment ça, c'est sale ?)
La petite pause se termine très rapidement puisqu'on enchaîne sur « Taking Back Tomorrow », qui démarre comme « Dominator », c'est-à-dire sur un son de guitare bien incisif et on ne peut plus efficace. D'une puissance redoutable, ils sont parmi les meilleurs morceaux de Give 'Em Hell. « Disengaged » est la dernière petite claque avant le final, puisque « Forget You » vient clore cet album de façon plutôt étrange, à l'image de « Push Away » qui nous avait déjà, un peu plus tôt, fait hausser un sourcil. Morceau qui reste en tête et duquel il est impossible de se passer après plusieurs écoutes.
Give 'Em Hell n'a rien de révolutionnaire, et Sebastian Bach ne cherche pas innover. Loin de décevoir, l'album ravira les fans de Sebastian Bach, mais également ceux de Skid Row, ou plus simplement ceux de metal, de hard rock, de glam. Un peu tout le monde, en fait !