C’est le 6ème passage de Kampfar dans la capitale.
La dernière fois qu’ils étaient venus c’était lors de la tournée The Black Path Tour avec Krakow, Secrets of the Moon et Vreid qui alternaient les têtes d’affiche et qui avait vu Secrets of the Moon en haut de l’affiche le 8 Juin 2011 à Paris pour une des dernières apparitions de la bassiste LSK qui a mis fin à ses jours l’année dernière.
Ce soir j’attends bien sûr le concert mais aussi Dolk qui doit nous accorder une interview juste avant le début de la soirée (à lire par ailleurs sur le webzine). Ce sera donc Dolk au détriment de la première partie Iskald. Après cet entretien fort intéressant réalisé juste à côté du Nouveau Casino, je retourne dans la salle pour écouter les américains de Velnias qui sont déjà sur scène.
VELNIAS
D’emblée on comprend qu’ils savent créer une ambiance planante. Lumière, contre jour, musiciens concentrés sur leurs pédales d’effets, le trio est complètement dans son trip. Du Black Metal Stoner comme savent le faire les américains. On pense bien sûr à Wolves in the Throne Room... il ne manque plus que les bougies devant les retours. C’est raffiné, introspectif, avare en notes, mais c’est progressif, lent et donne envie de se laisser porter au gré du ressac musical.
On passe un bon moment dans une salle concentrée, certes clairsemée mais attentive et prête à décoller, attendant l’ultime accélération des gars du Colorado. On aimerait les revoir lors d’un Festival sous des fumigènes opiacés.
HATE
Bon, je n’avais pas accroché avec Hate au Hellfest l’année dernière et ce n’est pas ce soir que je vais changer d’avis bien que la musique du groupe se prête plus à être jouer dans un club plutôt que sous la Temple. Pour ceux qui aiment un genre de « Ctrl C – Ctrl V » de Behemoth ça leur fera plaisir, avec un Adam the First Sinner (quel pseudo !) aussi charismatique qu’une poule faisane devant un chasseur. Ce soir Alexandra Arkhangelskaya 5qui avait pris la place du défunt Mortifer mort en 2013° est remplacée par Kain qui doit lui aussi faire des moulinets de la tête en parfaite synchrolisation avec Destroyer.
KAMPFAR
Lorsque Kampfar monte sur scène, ce qui frappe d’abord c’est l’absence de bracelets cloutés sur les bras de Dolk. En effet ce dernier a revêtu son Perfecto et il faut reconnaître que cela ne doit pas être évident de passer les bras dans les manches si on doit les porter…
Bref, Kampfar nous prend direct à la gorge avec « Mylder » et son refrain entêtant « HEL-VE-TEEEE… ». Les musiciens, après une journée de repos à Paris vont nous délivrer un set rondement bien mené à l’image d’un Dolk toujours aussi à l’aise sur scène. Il sait faire bouger le public, le flatter, le remercier, en joignant ses deux mains dans une prière de remerciement, s’accroche à son pied de micro, lui permettant de tenir la pose devant son public.
Ole (Hartvigsen), aux guitares est toujours aussi concentré sur ses accords, avec sa barbe qui a encore poussé. Il est heureux et surement fier d’entendre l’accueil fait à certains titres du dernier album qu’il a composé avec Dolk. Il a su garder l’esprit des premiers albums du groupe tout en leur donnant un coup de chiffon anti-poussière comme « Swarm Norvegicus » ou « Our Hounds, Our Legion » dont parle Dolk lors de l’interview.
Tout au long du concert Dolk s’effeuille, en enlevant le blouson pour remettre les bracelets cloutés et le fameux T-Shirt Bathory, groupe qui l’a fortement influencé à ses début pour finir à la fin du set torse-nu, laissant apercevoir à la gente féminine sa fameuse scarification au nom du groupe. A sa manière c’est un showman, il arpente les planches pour communier avec le premier rang, s’empare de drapeaux pour les planter de part et d’autre de la batterie ou nous demande de chanter (faux) sur « Hymne » du magnifique Mellom Skogkledde Aaser donnant toute la couleur et la puissance de Kampfar qui sait plus que les autres insuffler cet esprit Pagan sans flutes, violons, tambours ou autre instruments anciens qui souvent masquent le manque d’originalité d’un morceau, voir d’un groupe ! Tout comme « Norse » qui clôture le concert avec cette mélodie qui vous rentre dans la tête comme une stalactite qui pendait devant votre porte depuis bien longtemps et qui n’a pas hésiter à vous transpercer le cerveau au moment où vous sortiez de votre chalet…
A la fin du concert Dolk ne manque pas de rendre un vibrant hommage à LSK (Secrets of the Moon) en se remémorant cette fameuse tournée qu’ils avaient partagé avec les allemands en passant par la salle de la rue d’Oberkampf un soir de Printemps 2011…
Lionel / Born 666
Photo : Lionel / Born 666 / © 2014
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