Renaître !
Un mot au sens aussi vaste que le désert, un sentiment merveilleux qui demande beaucoup d’énergie, Une passion naturelle à sublimer… Nos finlandais aussi fabuleux que tenaces d’Insomnium reviennent dans nos bras et nous enlacent de toute leur force pour nous offrir Shadows of the Dying Sun ! Un sixième album très attendu qui se rependra dans la nature le 28 Avril prochain chez Century Media !
Pas mal de choses à dire sur ce qui s’avère être un véritable renouveau succédant magnifiquement bien à leur deux dernier opus qui avaient soulevés des questions et semblaient s’inscrire dans une évolution différente.
Un chat retombe toujours sur ses pattes, un grand groupe ne meurt jamais, Insomnium n’est pas mort et il le prouve ! Shadows of the Dying Sun, un titre évocateur à l’atmosphère prenante qui s’inscrit dans une aventure magique. Imaginez-vous assis en tailleur sur un aigle royal géant… une impression qui se ressent à travers toutes dix chansons peuplant cet album, sans exception. Entre temps Markus Vanhala est arrivé pour remplacer Ville Vänni à la guitare. Parfaitement intégré à la formation, il amène son efficacité et son énergie pour redorée une machine déjà bien huilée mais qui avait malgré tout besoin d’un renouveau.
Et quel renouveau ! Collaborant avec l’ingénieur son Teemu Aalto, le rendu est propre et pur ! Sentez donc cette plume qui vous caresse l’oreille, c’est franchement fabuleux de sentir qu’Insomnium semble avoir trouvé sa place dans un virage moins violent et plus travaillé. Un pari que certains ne sont pas arrivé à gérer, mais eux ont tenu le choc et Shadows of the Dying Sun est le fruit d’un labeur bien cerné.
Alternant passages agressifs et plus relaxant, la mayonnaise prend vraiment bien. Toujours dans leurs mélodies nordiques et magnifiques, ils prouvent qu’ils sont encore très bien dans leurs bottes. Effectivement même si certains diront qu’elles sont "classiques", cet aspect reste néanmoins un socle fondamental à la musique Insomnium. C’est ce qui a construit leur patte unique qui se reconnait à vingt milles lieues, même sous les mers…
Des mélodies accompagnées par un Markus Hirvonen s’affirmant sans faille à la batterie par une lourdeur agréable et une profondeur magistrale. Sans faire de folies, il envoie la purée sur les moments violents et sait calmer le jeu avec brio lors des transitions ambiantes.
Tiens, le coté ambiance parlons en… Une tuerie ! Des accompagnements parfaits, tout en couleur et féerie, composés par un certain Aleksi Munter, claviériste chez l’excellent groupe Swallow the Sun. Dans la douceur comme dans la tourmente, il amène quelque chose c’est indéniable et percutant !
Que dire du chant… Niilo Sevanën apparait en grande forme ! Sa voix est plus pure, plus encrée dans une envie d’apporter de la hargne. Il s’est donné, ça se sent et ça s’entend ! En même temps il a su donné de sa sueur en grattant les cordes de sa basse efficacement, une prestation convaincante !
De son côté Ville Friman, guitariste chanteur, est l’auteur d’une progression marquante au chant clair ! Son timbre est juste, entrainant et son association avec Niilo, lorsqu’ils sont en duo, s’emboite comme une poupée russe ! Il intervient principalement sur les morceaux plus paisibles. Il amène une douceur très intéressante qui s’intègre parfaitement dans leur nouvelle lignée.
Concernant les riffs il y’a une énorme différence dans la composition, même si on a plus tendance à se rapprocher d’un Across the Dark. C’est carrément plus accrocheur et recherché ! Le travail accompli dans les phrases mélodiques et son accompagnement est simplement bon, en tout point. Il y’a une réelle attaque et une volonté fabuleuse de renaître. Lorsque la double pédale démarre c’est un raz de marée ! Les guitares attaquent d’une manière électrisante et pétrifiante… "The River" ou encore "Black Heart Rebellion" sont là pour en témoigner. Parfois, dans cette tornade tempétueuse on entendrait presque des chants lointains et inconnus… Shadows of the Dying Sun est un album monstrueux s’inscrivant dans un death mélodique pas révolutionnaire mais énorme par sa volonté et son emprise. Il permet de s’évader et de s’offrir un road trip dans les rêves finlandais. Un parcours dans le ciel qui s’achève sur le titre éponyme, une très belle chanson au refrain tenace et à l’allure majestueuse.
Les plus résistants accrochés aux premiers albums et déçus des derniers camperont peut-être sur leurs positions mais je ne peux que leur dire d’écouter et s’imprégner de ce nouvel œuf qu’Insomnium a pondu car il est magnifique et excellent à la dégustation. Un grand merci à ce groupe magique qui m’a ébranlé durant ce voyage, merci.
Gros coup de cœur pour la chanson "The River" ! Une intro fracassante, des riffs de tueurs et surtout une habilité magistrale à alterné la violence et le calme !